Ukraine: la centrale nucléaire de Zaporijjia coupée du réseau électrique après une frappe russe

Par Epoch Times avec AFP
9 mars 2023 11:45 Mis à jour: 9 mars 2023 13:06

Le centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud), la plus grande d’Europe et qui est occupée par l’armée russe, a été coupée du réseau électrique ukrainien après une frappe russe, a affirmé jeudi l’opérateur ukrainien, qui a mis en garde contre un risque d’accident.

« La dernière ligne de communication entre la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia et le réseau électrique ukrainien a été coupée à cause d’attaques de missiles » russes, a indiqué dans un communiqué l’opérateur public ukrainien Energoatom. Cette annonce intervient alors qu’une nouvelle vague de frappes russes a touché jeudi matin plusieurs régions ukrainiennes.

Des générateurs de secours ont été enclenchés

« Actuellement, la centrale (…) est passée en mode black out pour la sixième fois depuis l’occupation, les réacteurs des unités 5 et 6 ont été mis (à l’arrêt) à froid », a ajouté Energoatom. L’opérateur précise que 18 générateurs diesel de secours ont été enclenchés pour assurer l’alimentation minimale de la centrale. « Ils ont assez de carburant pour dix jours. Le compte à rebours a commencé », souligne Energoatom.

« S’il n’est pas possible de renouveler l’alimentation électrique extérieure de la centrale, un accident avec des conséquences radioactives pour le monde entier pourrait avoir lieu », avertit l’opérateur.

Une mesure due à un « court-circuit » d’après les forces russes

De son côté, l’administration d’occupation russe qui gère la centrale a confirmé que les générateurs diesel de secours avaient été activés, mais elle a affirmé que cette mesure était due à un « court-circuit » sur une autre ligne électrique, sans en préciser les causes. « Tous les systèmes de sécurité ont fonctionné normalement », a assuré cette source sur Telegram. L’armée russe a occupé cet immense complexe nucléaire du sud de l’Ukraine dès le 4 mars 2022, neuf jours après le début de son invasion.

La centrale, qui produisait auparavant 20% de l’électricité ukrainienne, a continué à fonctionner les premiers mois de l’invasion, malgré des périodes de bombardements, avant d’être mise à l’arrêt en septembre.

Un risque de dégradation graduelle et d’incident nucléaire

Depuis, aucun de ses six réacteurs VVER-1000 datant de l’époque soviétique ne génère de courant, mais l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien et consomme de l’électricité produite par celui-ci pour ses propres besoins. Précédemment, l’opérateur nucléaire ukrainien avait prévenu que la mise à arrêt de la centrale entraînait « une dégradation graduelle de tous ses systèmes et de son équipement ».

Energoatom s’était également inquiété d’un « risque d’incident nucléaire » en cas de rupture de la dernière ligne électrique reliant la centrale au système énergétique ukrainien.

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