Un « appel des coquelicots » pour la fin des pesticides

13 septembre 2018 11:09 Mis à jour: 13 septembre 2018 11:09

« Nous ne reconnaissons plus notre pays ! » Une centaine d’activistes et de simples citoyens réclament l’interdiction de « tous les pesticides » de synthèse dans un « appel des coquelicots », ouvert aux signatures et lancé mercredi dans un Charlie Hebdo spécial pesticides.

« Nous voulons des coquelicots ! », dit le texte. « Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée, le tiers des oiseaux a disparu en quinze ans, la moitié des papillons en 20 ans, les abeilles et les pollinisateurs meurent… Non, nous ne voulons plus, à aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides ».

Le journaliste spécialiste des questions environnementales Fabrice Nicolino, grièvement blessé lors de l’attaque jihadiste contre Charlie Hebdo en 2015,  est à l’origine de l’appel, signé notamment par l’évêque de Troyes Marc Stenger, la chanteuse Emily Loizeau et de nombreux anonymes.

https://twitter.com/coquelicots_/status/1039878180751007745

Après la publication ce printemps de nouvelles études sur le déclin des espèces et le rôle joué par les pesticides, « j’ai estimé que la situation était devenue trop grave pour qu’on se contente de pseudo-discours », explique-t-il à l’Agence France Presse (AFP).

« confronté à une sorte d’apocalypse »

Pour lui, « au fond, on est confronté à une sorte d’apocalypse, quelque chose de fulgurant, dévastant les différentes formes de vie ».

« On ne veut plus des discussions sur la dangerosité des pesticides, ça a épuisé une génération et ça ne sert à rien. Une société démocratique a le droit de dire ce qu’elle veut ou ne veut plus », ajoute le président de ce « Mouvement des coquelicots », qui publie mercredi un livre-manifeste, « Nous voulons des coquelicots » (ed. LLL), avec le directeur de l’ONG Générations futures François Veillerette.

Pour ce numéro spécial de Charlie Hebdo, une quinzaine de membres de la rédaction a soumis quelques cheveux à analyse. Selon Fabrice Nicolino, le laboratoire missionné a décelé entre 34 et 50 substances toxiques (sur 140 recherchées) telles que du lindane, un insecticide interdit en France depuis 1998, ainsi que des bisphénols.