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Un homme décède aux urgences de l’hôpital de Strasbourg : « On était au-delà de nos capacités », déplore un médecin urgentiste

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Rassemblement devant le Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg, le 7 janvier 2022, pour protester contre leurs conditions de travail et le niveau des moyens financiers des hôpitaux en France.

Photo: PATRICK HERTZOG/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Faute d’avoir été pris en charge à temps, un homme est décédé d’une hémorragie digestive alors qu’il se trouvait aux urgences du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (Bas-Rhin), mi-mars. La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a demandé l’ouverture d’une enquête interne. Le médecin urgentiste Sébastien Harscoat dénonce un manque de moyens croissant.
Sébastien Harscoat, médecin urgentiste au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, dénonce les conditions de travail dramatiques au sein de l’établissement, faute de moyens. À tel point qu’un homme atteint d’hémorragie digestive est décédé aux urgences, ainsi que le relayent nos confrères de France 3 Grand-Est.
Le décès classé parmi les « événements indésirables graves »
Le patient a dû attendre plus de 12 heures dans une zone des urgences où aucun soin n’est prodigué, avant d’être enfin pris en charge par le personnel hospitalier. Comme son état nécessitait une transfusion et un traitement médicamenteux rapide, l’homme s’est retrouvé en arrêt cardiaque.
La Direction de l’hôpital a indiqué que « le décès a été déclaré à l’Agence régionale de santé sur le portail national des événements indésirables graves ». L’ouverture d’une enquête, « diligentée par le Directeur général », a donc été exigée. « On était au-delà de nos capacités », et « tout était réuni pour que cela se passe mal », explique Sébastien Harscoat qui travaillait ce jour-là. Il ajoute « qu’il y avait quelques lits disponibles », mais leur nombre était insuffisant, et « même le lendemain matin c’était encore compliqué d’admettre des patients ».
« Ils n’assument rien »
« On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe », a encore martelé le médecin urgentiste. « Cela fait trois ans que nous travaillons dans ces conditions », déplore également auprès de France 3 Grand-Est Christian Prudhomme, le secrétaire général FO aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Lui aussi tire la sonnette d’alarme. « Nous avons déposé deux nouveaux droits d’alerte », indique-t-il encore, mais en vain, car la direction ne réagit pas. « Nos professionnels de santé rattrapent pleins de cas sans que cela se sache », poursuit-il.
Le personnel soignant est à bout, d’autant plus que des solutions ont été proposées à la direction, notamment une réorganisation des services, avec un service tampon et une réserve de soignants volontaires, mais la direction fait la sourde oreille. « Ils n’assument rien », déplore le médecin urgentiste qui s’est fait le porte-parole des soignants.
Pour le moment, la famille du patient n’a pas porté plainte, indique encore France 3.
 
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