Une éclipse lunaire totale imminente donnera lieu à une « Lune de sang » - ce qu’il faut savoir

Lune de sang pendant une éclipse à Taipei à Taïwan, le 26 mai 2021.
Photo: Sam Yeh/AFP via Getty Images
Si les prévisions des astronomes se confirment, environ 5,8 milliards de personnes pourront assister à un phénomène spectaculaire : la lune s’assombrira dans la nuit du 7 au 8 septembre, avant de prendre une teinte rougeâtre étrange, semblable à la rouille.
Alors que la saison des éclipses débute ce mois-ci, 76 % de la population mondiale, répartie sur cinq continents, auront potentiellement la possibilité d’observer cette éclipse lunaire totale. Toutefois, l’événement de septembre favorisera nettement l’hémisphère oriental, laissant les Amériques totalement à l’écart. Certaines régions d’Europe et d’Afrique, ainsi que l’Asie, l’Océanie, l’Antarctique, l’Atlantique Est et le Pacifique Ouest, pourront observer au moins une partie, voire la totalité, de cette éclipse.
Le 7 septembre à 14 h 11 (heure de l’Est, soit heure de New York), la lune atteindra sa phase de totalité maximale. À ce moment-là, l’axe de l’ombre lunaire s’alignera presque parfaitement avec le centre de la Terre. Mais en Amérique, cela se produira en pleine journée, alors que la lune sera sous l’horizon, rendant l’observation impossible depuis ce continent.
En revanche, il sera 21 h 11 à Moscou et 3 h 11 à Tokyo, deux endroits où les conditions d’observation de l’éclipse seront idéales.
Contrairement aux éclipses solaires, les éclipses lunaires sont visibles en même temps depuis toutes les régions du globe où la Lune est au-dessus de l’horizon. Les éclipses solaires totales, quant à elles, se déplacent sur la surface de la Terre et ne sont observables que depuis une bande très étroite correspondant à la trajectoire de l’ombre lunaire.
Lors d’une éclipse lunaire, le Soleil projette l’ombre de la Terre sur la surface de la Lune, qui est alors pleine et visible la nuit. Cette ombre vient assombrir progressivement le disque lunaire. À l’inverse, dans une éclipse solaire, c’est la Lune qui masque le Soleil, projetant son ombre sur la Terre.
Dans les deux phénomènes, il est essentiel que le Soleil, la Terre et la Lune soient parfaitement alignés – ou du moins presque. La différence réside dans la position des astres : lors d’une éclipse lunaire, la Terre se trouve au milieu, et la Lune est toujours pleine.
Il existe également des différences notables entre les éclipses lunaires totales et les éclipses lunaires partielles ou pénombrales. Lors d’une éclipse lunaire totale, la Lune est entièrement plongée dans l’ombre de la Terre. Elle pénètre dans la partie la plus sombre de cette ombre – une zone conique appelée ombre portée ou ombre centrale (l’umbra) – dans laquelle aucune lumière solaire directe n’atteint la Lune.
Ce phénomène assombrit fortement la Lune et la fait briller d’un rouge caractéristique une fois qu’elle est totalement immergée dans l’ombre.
Les lunes arborant cette étrange lueur rougeâtre sont connues sous le nom de « lunes de sang ». Elles sont provoquées par un phénomène appelé diffusion de Rayleigh : la lumière du Soleil, en traversant l’atmosphère terrestre, voit ses longueurs d’onde courtes (bleues) diffusées dans toutes les directions, tandis que les longueurs d’onde longues (rouges) passent plus facilement. Ce filtre naturel baigne alors la Lune d’une lumière rougeâtre.
On dit souvent que c’est comme si tous les couchers et levers de Soleil de la Terre se reflétaient simultanément sur la surface lunaire. Toutefois, ce phénomène ne se produit qu’au moment de la totalité, et uniquement lors des éclipses lunaires totales.
Beaucoup d’observateurs pourraient donc admirer une Lune de sang dans la nuit du 7 au 8 septembre.
Les autres types d’éclipses lunaires sont nettement moins spectaculaires. Lors d’une éclipse lunaire partielle, seule une portion de la Lune entre dans l’ombre centrale (umbra), assombrissant l’un de ses bords. Le phénomène peut donner l’impression qu’on a mordu dans un grand biscuit, laissant une empreinte sombre sur le disque lunaire.
Les éclipses lunaires pénombrales sont encore plus discrètes. La Lune n’entre pas du tout dans l’ombre centrale (umbra), mais uniquement dans une partie plus diffuse de l’ombre terrestre, appelée pénombre. Dans cette zone, la Terre ne bloque qu’une fraction de la lumière solaire, laissant toujours passer une partie de la lumière. Résultat : l’atténuation de la luminosité lunaire est très faible et quasiment indétectable à l’œil nu. Un observateur non averti risque de ne rien remarquer du tout.
Pour les millions de personnes qui lèveront les yeux vers la Lune dans la nuit du 7 au 8 septembre, aucune protection oculaire ne sera nécessaire. Contrairement aux éclipses solaires, les éclipses lunaires sont entièrement sûres à observer. Il est possible d’utiliser des jumelles ou un télescope pour améliorer l’observation, mais l’œil nu suffit amplement. L’éclipse sera visible dans la constellation du Verseau (Aquarius). De nombreux photographes profiteront de l’occasion pour immortaliser la Lune de sang avec des monuments emblématiques en premier plan.
Bien que la majeure partie de l’hémisphère Est pourra assister à l’intégralité du phénomène, certaines régions périphériques ne seront pas aussi chanceuses. Le Royaume-Uni, l’Espagne et les pays d’Afrique de l’Ouest ne verront rien du tout, tandis que certaines zones de France et de Sibérie n’apercevront que partiellement l’éclipse, au lever ou au coucher de la Lune, respectivement.
À chaque saison d’éclipses, il est inévitable que deux, voire trois éclipses se produisent. En effet, lorsque le Soleil, la Terre et la Lune sont bien alignés, leurs trajectoires s’entrecroisent naturellement à plusieurs reprises avant de se désynchroniser.
Le 21 septembre, une éclipse solaire partielle aura lieu, mais elle ne sera visible que par une poignée de personnes, notamment en Nouvelle-Zélande, dans certaines régions du Pacifique Sud et en Antarctique.
Les Américains devront attendre les 2 et 3 mars pour observer la prochaine éclipse lunaire. Ce sera à nouveau une éclipse lunaire totale, visible depuis une grande partie de l’Amérique du Nord et centrale, de l’Asie, de l’Antarctique, de l’Océanie, de la Russie et de l’Alaska.

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