Une star chinoise des médias sociaux meurt brûlée vive par son mari en ligne

Par Frank Yue
14 octobre 2020 05:46 Mis à jour: 16 novembre 2020 18:47

Lamu, une Tibétaine de 30 ans populaire en ligne, est décédée le 30 septembre après avoir reçu des soins intensifs durant deux semaines pour de graves brûlures, dans un hôpital de la province chinoise du Sichuan.

La tragédie a eu lieu le 14 septembre au domicile de Lamu, situé dans la préfecture d’Aba, une préfecture autonome du nord-ouest du Sichuan. Lamu diffusait une vidéo en direct, comme d’habitude, lorsque son ex-mari, surnommé Tang, a fait irruption dans sa chambre, un couperet à la main. Il l’a ensuite aspergée d’essence qu’il avait apportée et l’a mise en feu. La chambre s’est rapidement enflammée.

La femme gravement brûlée a été transportée d’urgence à l’hôpital local, puis transférée à l’hôpital provincial. Malgré les efforts des médecins pour la sauver, Lamu a fini par mourir, laissant derrière elle des proches, dont deux jeunes enfants.

Sa mort soudaine a pris les réseaux sociaux chinois par surprise, surtout parmi un grand groupe de fans sur Dou Yin, une version chinoise de TikTok.

Lamu était une blogueuse vidéo très populaire. Son amour de la nature et son style ont attiré 240 000 admirateurs et 2 900 000 personnes sur ses vidéos. Elle se filmait en train de chanter, de danser et de ramasser des herbes dans la montagne.

Cependant, derrière ses sourires radieux, il y avait une triste histoire.

Lamu a eu un mariage turbulent. Selon le récit de sa sœur Zhuoma et les rapports des réseaux chinois, l’ex-mari de Lamu, Tang, la battait. Lamu a rapporté les incidents et appelé la police à l’aide à plusieurs reprises, mais la police n’a réprimandé Tang qu’avec des avertissements verbaux.

(Feng Li/Getty Images)

En mai de cette année, Lamu a demandé le divorce au tribunal local et a obtenu la garde d’un enfant. Cependant, Tang a menacé de battre et de tuer l’un de leurs enfants.

Lamu a alors accepté de se réconcilier avec Tang. Mais après un autre incident de violence domestique, elle s’est enfuie avec l’un de leurs enfants.

La mort tragique de Lamu a incité des centaines de milliers d’utilisateurs de réseaux sociaux à condamner la violence domestique. Le sujet a dépassé les 420 000 000 de vues sur les réseaux sociaux, a rapporté la BBC le 2 octobre.

Un internaute a écrit : « La violence n’a rien à voir avec les affaires domestiques ! La violence est un crime ! »

Un autre a espéré que « les femmes puissent profiter d’un plus grand sentiment de sécurité ».

Sujet lourd : la violence domestique en Chine

Selon Axios, un site d’informations américain basé à Arlington, la violence domestique est un problème très répandu en Chine. Une enquête réalisée en novembre 2016 par la All-China Women’s Federation montre que 30 % des Chinoises mariées ont subi une forme de violence domestique.

Cependant, pendant les périodes de confinement dû au Covid-19, alors que les gens étaient obligés de rester chez eux pendant des mois, les cas de violence domestique ont connu une forte hausse en Chine.

« L’épidémie a eu un impact énorme sur la violence domestique », a déclaré Wan Fei, le fondateur d’une association à but non lucratif de lutte contre la violence domestique dans la ville de Jingzhou, dans la province de Hubei, à Sixth Tone, un service d’information en Chine.

Le nombre de cas de violence a triplé en février, par rapport à la même période l’année précédente, selon un commissariat de police local, a ajouté M. Wan.

Un garde chinois porte un masque de protection alors qu’il se tient à l’entrée de la Cité interdite, lors de sa réouverture à un nombre limité de visiteurs ou pendant les vacances de mai, à Pékin, en Chine, le 1er mai 2020. (Kevin Frayer/Getty Images)

Une application inefficace de la loi contre la violence domestique

En 2016, la Chine a adopté sa première loi contre la violence domestique, après des années d’efforts des militants.

Malheureusement, la loi a été mal appliquée. Les militants affirment que la police chinoise ne prend pas les affaires au sérieux, laissant les femmes se débrouiller seules, affirme Axios. La mort inattendue de Lamu en est un exemple.

En outre, le Parti communiste chinois croit de plus en plus que la stabilité politique, sa principale préoccupation, exige que les familles restent ensemble, selon une étude publiée par Axios le 7 mars.

Wang Yaqiu, chercheur à Human Rights Watch, s’est fait l’écho de ce point de vue en novembre 2018. « La pression du gouvernement sur les institutions pour qu’elles contribuent à maintenir la ‘stabilité sociale’ – une priorité politique primordiale – est également un facteur important dans la volonté des tribunaux que les femmes ‘préservent l’harmonie familiale’ à tout prix. »

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