Vidéo-Mont-Blanc: polémique autour d’un campement de deux alpinistes, une plainte est déposée

Par Epoch Times avec AFP
3 janvier 2023 08:07 Mis à jour: 3 janvier 2023 08:55

Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains est la cible de critiques d’acteurs de la montagne pour avoir déposé une plainte contre deux alpinistes qui ont bivouaqué au sommet du Mont-Blanc cet automne.

« La vraie pratique de l’alpinisme nécessite humilité et discrétion », a tonné le maire dans un communiqué publié la semaine dernière au moment de déposer cette plainte. « Le Mont-Blanc en a assez de ces individus en recherche de reconnaissance sociale, capables de tout et n’importe quoi pour exister ».

Dans son viseur, deux alpinistes qui ont filmé leur bivouac à 4807 mètres d’altitude, pratique interdite en vertu d’un arrêté préfectoral de 2020, qui vise à protéger le toit de l’Europe occidentale gravi chaque année par entre 15.000 et 20.000 personnes.

« Il ne s’agit pas là d’une course où le bivouac aurait été la seule solution pour protéger la vie des alpinistes, mais d’une véritable expédition (…) dont le seul objectif était de faire un exploit : bivouaquer au sommet du Mont-Blanc ! », s’est encore emporté l’élu Jean-Marc Peillex après avoir découvert une vidéo des alpinistes.

« Je suis écœuré par ces gens-là »

L’édile a été pointé du doigt ces derniers jours par plusieurs acteurs de la montagne, qui l’accusent de « débordements judiciaires » à répétition, car pour eux, cette ascension en autonomie hors saison d’ouverture des refuges est loin d’être scandaleuse contrairement aux nombreux abus constatés ces dernières années (abri d’altitude transformé en quasi-refuge, objets incongrus montés sur les flancs du géant).

Dans le texte d’une pétition lancée en ligne le 31 décembre, le Syndicat interprofessionnel de la montagne (SIM) a fustigé  de son côté « une escalade entreprise de longue date ». Le Comité alpinisme Unesco France a regretté un coup porté au bivouac, un acte fondamental de l’alpinisme, et au libre accès à la montagne, selon le quotidien Le Dauphiné Libéré.

« Je suis écœuré par ces gens-là, qui ne sont jamais à côté des élus quand on se bat pour l’environnement. Ils ne défendent que l’alpinisme business, c’est au contraire eux qui auraient dû crier au scandale », a répondu lundi à l’AFP Jean-Marc Peillex.

« On a été respectueux de l’environnement »

Interrogés par le magazine en ligne Alpine Mag, les deux alpinistes visés – qui encourent tout de même jusqu’à 150.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement – jugent cette plainte « surprenante »« On a été respectueux de l’environnement et des gens autour de nous », et « contrairement à ce qu’avance monsieur le maire, on ne cherchait pas à faire le buzz, on n’a contacté aucun média », a expliqué l’un d’eux.

Contacté par l’agence France Presse (AFP), le parquet de Bonneville n’a pas encore confirmé avoir enregistré cette plainte, déposée le 28 décembre à la gendarmerie.

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