Environ 13 000 euros de récompense seraient offerts à ceux qui dénoncent les rassemblements en Chine

Par Dorothy Li
15 août 2021 14:43 Mis à jour: 9 septembre 2021 04:01

Une ville de l’est de la Chine a commencé à offrir d’importantes récompenses financières aux personnes qui signalent des rassemblements non déclarés. Les autorités de tout le pays sont mobilisées pour contenir la reprise épidémique du virus du Parti communiste chinois (PCC), à l’origine du Covid-19.

Selon les médias d’État locaux, le 3 août, des fonctionnaires de la ville de Tai’an, dans la province côtière chinoise du Shandong, ont versé presque 13 000 euros à un résident qui, le 30 juillet, avait signalé le déroulement d’une formation professionnelle dans un hôtel.

Les autorités affirment les organisateurs n’avaient pas déclaré cette formation de 12 jours au gouvernement local, alors que les participants venaient de plusieurs villes de Chine. Après que les tests de dépistage du Covid-19 des participants se soient avérés négatifs, ces derniers ont reçu l’ordre de rentrer chez eux.

Cette région est la dernière d’un certain nombre en Chine à avoir introduit des incitatifs financiers dans la récente campagne pour lutter contre la nouvelle vague d’épidémie. Les autorités des districts, comtés, villes, jusqu’aux échelons les plus bas de l’administration, les comités de quartier, d’au moins huit provinces, ont promis des récompenses financières aux citoyens qui fourniraient des informations sur le virus du PCC. La reprise épidémique a officiellement été déclarée le 20 juillet dans la ville de Nanjing avec neuf employés d’un aéroport infectés.

Un comité local de la ville de Yangzhou a annoncé que les habitants pourraient recevoir une récompense de 280 euros s’ils signalaient des personnes ayant voyagé dans des zones infectées ou ayant eu des contacts étroits avec des cas confirmés. Un bureau de quartier a proposé de verser 660 euros aux personnes qui fourniraient des informations, avec une récompense qui pourrait doubler si le cas était confirmé [positif], selon le média d’État ThePaper.cn.

Yangzhou, à environ une heure et demie de route de Nanjing, est la plus récente des zones sensibles, 32 cas positifs ont été signalés le 11 août. Bien que ce chiffre ne corresponde probablement aucunement à la réalité (puisque que le régime chinois est connu pour largement sous-estimer le nombre des cas), il représente près de la moitié des 73 cas confirmés dans le pays actuellement.

Vue aérienne d’une zone résidentielle confinée en raison du virus CCP, à Yangzhou, dans la province chinoise du Jiangsu (à l’est du pay), le 3 août 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Les autorités estiment que l’origine de la reprise épidémique de Yangzhou serait attribuable à une femme de 64 ans qui n’aurait pas informé les autorités locales de son séjour dans l’épicentre de l’épidémie, Nanjing, d’où elle serait revenue le 21 juillet. Selon le média d’État Xinhua, avant de requérir des soins pour une toux et une fièvre le 27 juillet, elle s’est maintes fois rendue dans des lieux fréquentés, notamment des centres de loisirs pour jouer aux cartes et au mahjong, des restaurants et des magasins.
La police locale a placé cette femme en détention, précise le média.
Les autorités de Yangzhou ont également instauré une ligne téléphonique spéciale pour permettre aux citoyens de remonter des informations liées à la propagation du virus du PCC.

Des résidents font la queue pour se faire dépister, à Yangzhou, dans la province chinoise du Jiangsu (à l’est du pays), le 3 août 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Selon le chroniqueur chinois Li Muyang, les incitations financières indiquent que les autorités ont du mal à contenir l’épidémie du virus du PCC. Il pense cependant que les dirigeants s’inquiètent davantage pour leur poste que pour la sécurité des citoyens.

Le 2 août, le maire de la ville de Yangzhou a démissionné. Le 1er août, le gouverneur provincial l’avait critiqué parce que, selon lui, de nombreux patients infectés au Covid-19 avaient été identifiés trop tard, rendant « compliquée et grave » la situation dans la ville.

Le 11 août, 18 fonctionnaires de la ville de Zhangjiajie ont été sanctionnés par la plus haute instance de lutte contre la corruption du PCC. Un grand nombre des derniers cas apparus dans le pays étant liés à un spectacle organisé le 22 juillet dans cette ville, une destination très touristique. Les autorités tentent actuellement de retrouver les quelque 2 000 personnes qui y ont assisté.

Des cas inédits

Le 3 août, les autorités sanitaires de Shanghai ont signalé qu’un employé de l’aéroport s’était avéré positif au test du virus du PCC bien que vacciné. Le chef de l’équipe de Shanghai chargée de superviser le traitement du Covid-19, Zhang Wenhong, a confirmé que le travailleur infecté était vacciné.

« Bien sûr, les membres du personnel ont été vaccinés puisque, selon les règles, les groupes à haut risque doivent l’être », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 10 août. Il a ajouté que 85 % de la population adulte de Shanghai, la plus grande ville de Chine, était vaccinée, de même que tous les employés de l’aéroport.

Les résultats du séquençage génétique montrent une forte concordance avec le variant Delta mais, selon une déclaration des autorités du 11 août, il n’y aurait pas de corrélation avec les nouveaux cas de Nanjing.

Depuis le 4 août, plus de 68  00 personnes potentiellement en contact avec cet employé ont été testées, selon les autorités sanitaires.

Des employés vérifient une unité dans un laboratoire temporaire « Fire Eye » utilisé pour les tests de dépistage du Covid-19 dans un centre d’exposition à Nanjing, dans la province chinoise du Jiangsu (est), le 28 juillet 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Les récentes infections en Chine provenant de l’aéroport international Lukou de Nanjing ont touché 17 des 31 provinces du pays. Le 22 juillet, les autorités sanitaires ont admis que presque tous les employés infectés étaient vaccinés, à l’exception d’une personne mineure.

Dans une autre ville côtière, Xiamen, située près du détroit de Taïwan, l’infection d’un employé d’un aéroport et de trois membres de sa famille par le virus du PCC a été confirmée le 30 juillet. Les autorités locales n’ont pas précisé s’ils étaient vaccinés mais les métiers aéroportuaires sont parmi les groupes prioritaires pour recevoir le vaccin.

La ville de Xiamen a accompli 93 % de la deuxième série de dépistage massif, recueillant plus de 420 000 échantillons en date du 3 août, selon le média d’État ChinaDaily.

La relance du dépistage massif

En réponse à l’augmentation du nombre des cas infectés, le régime chinois redouble d’efforts pour endiguer la maladie avec un dépistage massif et des mesures strictes de confinement.

Des habitants font la queue pour subir un test de dépistage du virus PCC à Wuhan, dans la province chinoise du Hubei (centre), le 3 août 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Le soir du 4 août, Zhuhai, une ville voisine de Macao, a annoncé une première série de tests sur 2 millions de personnes.

Le 10 août, la ville de Wuhan, dans la province du Hubei, où le Covid-19 a été identifié la première fois fin 2019, a lancé le dépistage de ses 13,5 millions d’habitants. L’ « état d’urgence » a été déclaré dans la province et les autorités ont instauré des mesures strictes, poussant les citoyens à vider les supermarchés pour faire des provisions.

Des étagères vides dans un supermarché à Wuhan, alors que les gens font des provisions, dans la province centrale de Hubei en Chine, le 2 août 2021. (STR/AFP via Getty Images)

Selon Xinhua, la ville de Zhengzhou (récemment frappée par des inondations) a prévu de terminer la deuxième série de dépistage massif de ses 12,6 millions d’habitants le 6 août.

À Pékin, le PCC a confiné le 11 août les complexes résidentiels où trois nouveaux cas ont été confirmés. À la même date, un résident nommé Li a confirmé à Epoch Times qu’il n’était pas autorisé à sortir et qu’il attendait de recevoir les résultats de son test PCR.

Entre-temps, les autorités des 31 provinces ont demandé à la population d’éviter les voyages et les rassemblements, tandis que de nombreux vols intérieurs, déplacements en bateau et train ont été annulés. Les médias d’État ont annoncé que le régime chinois renforcerait les contrôles aux frontières, suspendant la délivrance de documents d’entrée et de sortie pour les voyages non essentiels et non urgents.

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