Une frappe israélienne détruit le "Palestine Tower building" qui, selon l’armée israélienne, abritait les services de renseignement du Hamas, ses unités de production d'armes et les bureaux de ses dirigeants, dans la ville de Gaza, le 7 octobre 2023.
Dans le traité classique de la stratégie militaire chinoise L’art de la guerre, Sun Tzu explique à ses lecteurs que « si vous vous connaissez vous-même mais pas l’ennemi, pour chaque victoire remportée vous subirez également une défaite ».
Cette maxime s’applique parfaitement à la guerre actuelle entre Israël et le Hamas.
Trop de réactions à cette guerre sont ancrées dans le mythe selon lequel les attaques terroristes atroces lancées par le Hamas ont été motivées par les questions du territoire, de la politique et de griefs à l’encontre d’Israël.
Mais ce mythe reflète une ignorance complète de l’antisémitisme violent qui motive des groupes comme le Hamas.
Cette haine génocidaire des Juifs est bien antérieure à la création de l’État d’Israël.
On retrouve ce même antisémitisme chez Hadj Amin al-Husseini, le grand mufti de Jérusalem.
En 1920, plus de vingt ans avant la création d’Israël, il a incité à des émeutes antisémites au cours desquelles cinq Juifs ont été tués et plus de 200 blessés.
Il a été attiré par les politiques antisémites des nazis et, après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il a rencontré le consul général allemand en Palestine pour partager leur cause commune : vaincre les Britanniques et tuer les Juifs.
En 1937, il rencontre les responsables de la SS, dont Adolf Eichmann, l’architecte de l’Holocauste. Al-Husseini rencontre ensuite le dictateur italien Benito Mussolini, dont le ministère des Affaires étrangères lui donne une importante somme d’argent à utiliser pour s’opposer aux Britanniques.
En novembre 1941, Al-Husseini consolide sa réputation de « mufti d’Hitler ». Il se rend en Allemagne, où il rencontre le secrétaire d’État et le ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne nazie.
Le 28 novembre 1941, il rencontre Hitler en personne. Al-Husseini remercie Hitler pour son soutien à la cause arabe et palestinienne. Il déclare que les musulmans arabes sont les « amis naturels » de l’Allemagne nazie en raison de leur haine commune des Juifs.
Hitler et al-Husseini se sont engagés mutuellement à tuer les Juifs.
Gilad Erdan, le représentant permanent d’Israël auprès des Nations unies, montre une photo de la rencontre à Berlin, en 1941, entre Haj Amin al-Husseini et Adolf Hiter, à New York, le 29 novembre 2023. (David Dee Delgado/Getty Images)
Comme al-Husseini l’a lui-même expliqué, sa « condition fondamentale » pour allier les musulmans à l’Allemagne nazie « était d’avoir les mains libres pour éradiquer jusqu’au dernier Juif de Palestine et du monde arabe ».
Il a affirmé que, lorsqu’il a demandé à Hitler de l’aider à éliminer les Juifs en utilisant les méthodes scientifiques nazies, la réponse d’Hitler a été : « Les Juifs sont à vous. »
Pour montrer son soutien à Hitler et sa haine du peuple juif, al-Husseini a recruté des milliers de musulmans pour servir dans la Waffen SS. Les recrues du mufti sont responsables de l’assassinat de 90% des Juifs de Bosnie, ainsi que de nombreux chrétiens et Tziganes.
Une animosité historique persistante
En cherchant à comprendre les motivations derrière la guerre entre Israël et le Hamas, nous devons nous rappeler que l’antisémitisme existait bien avant la création de l’État moderne d’Israël.
Lorsque le Hamas a lancé ses attaques terroristes le 7 octobre, il a poursuivi l’histoire de la haine génocidaire pratiquée par le grand mufti et beaucoup d’autres dans la région.
Des affiches de personnes enlevées par le Hamas sont exposées, dont certaines déchirées, sur un poteau près de l’université de New York, alors que les tensions entre les pro-Palestine et les pro-Israël augmentent dans plusieurs pays, à New York, le 30 octobre 2023. (Spencer Platt/Getty Images)
On retrouve, par exemple, l’antisémitisme dans la Chartre du Hamas publiée en 1988.
L’article 7 cite le prophète Mahomet : « Le jour du Jugement n’arrivera pas avant que les musulmans ne combattent les juifs (tuant les juifs), lorsque le juif se cachera derrière des pierres et des arbres. Les pierres et les arbres diront : ‘Ô musulmans, Ô Abdoullah, il y a un juif derrière moi, venez et tuez-le.’ »
La guerre entre Israël et le Hamas est complexe et ne peut être réduite à une seule cause.
Cependant, nous ne pouvons pas la comprendre sans comprendre que l’antisémitisme est son facteur essentiel.
Tout comme le grand mufti de Jérusalem s’est allié à Hitler dans l’espoir d’un génocide juif, le Hamas a clairement fait savoir qu’il était tout aussi antisémite que le mufti.
Pour comprendre cette guerre, nous devons faire face à la vérité désagréable que le Hamas n’est pas seulement préoccupé par la politique ou le contrôle du territoire. Son objectif ultime est le génocide et l’extermination de tous les Juifs du monde.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Matthew Ogilvie est un universitaire et écrivain basé en Australie. Il a travaillé dans l'enseignement supérieur pendant plus de 30 ans et il occupe actuellement le poste du vice-président du sous-comité sur les politiques d'éducation du Parti libéral d'Australie occidentale.