À quoi ressemblerait une « Palestine libre » ?

Compte tenu de la manière dont les gouvernements non israéliens du Moyen-Orient traitent leurs citoyens, je ne pense pas que le peuple palestinien, en particulier les femmes, serait vraiment libre

Par Matthew Ogilvie
17 avril 2024 17:11 Mis à jour: 19 avril 2024 06:07

Un manifestant m’a récemment crié « Free Palestine » (Palestine libre) et m’a glissé dans les mains un tract avec l’image de Bella Hadid, mannequin américain d’origine néerlando-palestinienne.

Mme Hadid s’est fortement engagée en faveur de la Palestine et contre Israël, utilisant son statut de star dans des campagnes publicitaires pour de grandes marques de mode, dont la marque de lingerie et habillement féminin Victoria’s Secret.

Je souhaite à Mme Hadid et à tous les Palestiniens le meilleur pour leur liberté, comme je le fais pour tous les peuples. Mais les habitants des territoires palestiniens seraient-ils vraiment libres si leur slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (Du fleuve [Jourdain] à la mer, la Palestine sera libre) se réalisait et si le peuple juif était à nouveau expulsé de la Terre sainte ?

Étant donné la manière dont les gouvernements non israéliens du Moyen-Orient traitent leurs citoyens, je ne pense pas que le peuple palestinien, en particulier les femmes, serait vraiment libre.

Il est certain que toute femme vêtue d’une tenue de la marque Victoria’s Secret pourrait avoir de sérieux problèmes. À Gaza, elle serait coupable d’avoir enfreint le « code de la modestie » du Hamas.

En Iran, des femmes ont été fouettées et encore plus sévèrement punies pour ne pas avoir porté le voile. En Arabie saoudite, des centaines de femmes ont été arrêtées pour avoir porté des « vêtements impudiques ».

Les femmes peuvent même être fouettées pour avoir eu des rendez-vous, surtout en public. Même à Dubaï, qui a la réputation d’être l’un des pays les plus libéraux du Moyen-Orient, des gens peuvent être arrêtés pour la démonstration publique d’affection.

Est-ce que les Palestiniens seraient libres de boire un verre ?

En dehors d’Israël, la consommation d’alcool est passible d’une amende, d’une longue peine de prison, voire de flagellation.

Quant au droit de vote, il s’agit d’une expression de la liberté assez difficile pour les hommes au Moyen-Orient, et encore plus pour les femmes. Dans les endroits où les femmes peuvent voter, elles doivent souvent le faire sous la pression ou la direction des membres masculins de leur famille.

En tout cas, l’espoir d’avoir une liberté politique en Palestine est vain.

Appellent-ils à une Palestine vraiment libre ?

Le Hamas ne permet, ni aux femmes ni aux hommes, de jouir pleinement des libertés politiques. Il dirige Gaza comme une dictature violente depuis 2007, terrorisant fréquemment son propre peuple, ainsi que les Israéliens.

Les Palestiniens de Cisjordanie vivent également sous une dictature. Le président Mahmoud Abbas a été élu en 2005 et son mandat aurait dû s’achever en 2009. Toutefois, comme il a obtenu un mandat de durée indéterminée, il occupe toujours son poste.

Les femmes palestiniennes ne jouissent pas de la liberté d’emploi. À Gaza, les femmes qui travaillent sans l’autorisation de leur tuteur masculin sont punies. En effet, les femmes peuvent même être punies pour avoir voyagé sans un tuteur masculin.

L’humoriste et animateur américain Bill Maher l’a très bien illustré en disant que « Bella Hadid et ses amis s’enfuiraient à Tel Aviv en hurlant s’ils devaient vivre à Gaza un seul jour ».

Lorsque les manifestants crient des slogans tels que « Palestine libre » et « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », nous avons une bonne idée de ce à quoi ils s’opposent.

Ce qui n’est pas aussi clair, c’est ce qu’ils défendent. Ils sont peut-être contre l’État d’Israël et contre le peuple juif, mais sont-ils vraiment pour la liberté ?

Les antécédents des gouvernements du Moyen-Orient suggèrent qu’une soi-disant « Palestine libre » verrait le peuple palestinien tout sauf libre en termes de liberté de religion, de relations ou d’expression. Il ne jouirait certainement pas des libertés démocratiques ni de l’égalité des sexes ou d’autres protections dont jouit une société véritablement libre.

Toute personne sensée se rendrait compte que la Palestine envisagée par le Hamas et l’Autorité palestinienne serait « libérée des Juifs », mais que les Palestiniens eux-mêmes ne seraient pas libres.

Le manque de clarté concernant une « Palestine libre » convient aux plans des dictateurs de Cisjordanie et de Gaza. Tant qu’ils pensent pouvoir maintenir l’attention sur leur opposition à Israël, ils détournent l’attention de leur corruption, du traitement lamentable qu’ils réservent aux femmes et des violations constantes des droits de l’homme qu’ils commettent.

Les gens libres

J’ai parlé de ce qui précède aux manifestants pro-palestiniens. Je leur ai dit que leur slogan ne devrait pas être « Palestine libre », mais « Palestiniens libres ».

Cette liberté n’existera pas sous les organes qui gouvernent aujourd’hui les territoires palestiniens. Cependant, cette liberté existe et est protégée en Israël, ce qui amène à se demander si les manifestants ont vraiment réfléchi à la question.

La première fois que j’ai visité Israël, je me suis rendu au marché de HaCarmel un vendredi après-midi. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la présence d’un grand nombre de représentants de différents peuples et visions.

Il y avait des juifs orthodoxes qui suppliaient leurs concitoyens de respecter le shabbat. Il y avait aussi une drag-queen qui dansait et un adepte de Hare Krishna qui prêchait sa foi. Il y avait également des femmes distribuant librement des tracts pour soutenir leurs politiciens préférés qui représentaient les différentes parties du large spectre politique du pays.

Ils étaient tous rassemblés sous l’œil de la police qui était là pour protéger leurs libertés et non pour imposer une idéologie ou réprimer les gens.

Chaque fois que j’entends le slogan « Free Palestine », je pense à cet après-midi-là et je me rappelle que la Palestine ne sera libre que lorsqu’elle ressemblera davantage à Israël.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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