50.000 truites emportées loin de leur bassin suite aux crues en Côte-d’Or, des pêcheurs peu scrupuleux en profitent

Par Emmanuelle Bourdy
11 avril 2024 11:09 Mis à jour: 11 avril 2024 11:09

Les inondations de la semaine dernière ont été fatales pour la pisciculture de Velars-sur-Ouche (Côte-d’Or). Pas moins de 50.000 truites arc-en-ciel se sont échappées des bassins, causant une perte financière énorme. En revanche, des pêcheurs se sont servis sans scrupules.

La pisciculture de la fédération de pêche de Côte-d’Or, à Velars-sur-Ouche, a été fortement impactée par les crues de ce début avril. Les truites ont ainsi été emportées loin de leurs viviers. Si les exploitants subissent de plein fouet cette perte, des pêcheurs, eux, s’en frottent les mains. À tel point que les garde-pêches ont dû intensifier leurs contrôles.

Certains se sont laissés aller à des débordements « honteux »

À l’heure actuelle, nous n’avons pas encore pu accéder au site pour évaluer l’ampleur des dégâts. La crue de l’Ouche rend l’accès impossible. […] Nous sommes contraints d’annuler les déversements de poissons de cette année », a annoncé sur sa page Facebook la Fédération de Pêche de Côte-d’Or, remerciant d’avance ses amis pêcheurs pour leur compréhension et leur soutien « pendant cette période difficile ».

Au total, 50.000 truites arc-en-ciel ont été perdues, ce qui représente les deux tiers de la production de cette pisciculture. Ainsi que l’explique à France 3 Bourgogne-Franche-Comté Julien Gauthier, le responsable aquacole de la pisciculture fédérale de la commune, lorsque la crue est arrivée, « la pisciculture était un lac ». « On a fait ce qu’on pouvait pour retenir les truites, mais elles sont parties à travers les mailles du filet, vu que c’est de la portion », a-t-il ajouté.

« On a pu préserver 110 000 truitelles »

Dans cette pisciculture, des alevins sont élevés pendant un an et demi, puis, lorsque les truites atteignent les 300 grammes, elles sont relâchées dans les rivières gérées par les différentes AAPPMA (Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques) de Côte-d’Or, précise également Julien Gauthier à France Bleu. Il souligne qu’au moment de la montée des eaux, sur les 22 tonnes de poisson, il est probable qu’il n’en reste que « 4 ou 5, et encore ce n’est même pas dit qu’on les ait ».

Sachant que la truite se vend de 6 à 8 euros le kilo, c’est une perte énorme pour la pisciculture fédérale. Heureusement, 110.000 truitelles ont pu être sauvées. « Si on les avait perdues, on aurait perdu deux années de rendements au lieu d’une », indique encore Julien Gauthier.

Six truites arc-en-ciel maximum par pêcheur et par jour

Si la pisciculture fédérale regrette amèrement la perte de cette vingtaine de tonnes de truites, selon France Bleu, de nombreux pêcheurs se réjouissent au contraire de ce drame. Ces derniers se sont depuis lors rués au bord de la rivière, se laissant aller à des débordements qualifiés de « honteux » par Jean-Pierre Sonvico, le président de la fédération de pêche de Côte-d’Or. « Certains étaient là avec des poubelles, emmenaient 30, 40, 50, 60 truites dans la journée », s’agace-t-il.

Guilhem Monsaingeon, le garde-pêche, s’est donc rendu sur les lieux avec son équipe, afin d’intensifier le contrôle des pêcheurs. Chaque pêcheur doit normalement respecter le quota de six truites arc-en-ciel maximum par jour, sans quoi il peut écoper d’une amende de 150 euros.

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