60 % des Français sont opposés à une sanction des militaires signataires de tribunes

Des soldats de l'armée française patrouillent dans une zone rurale lors de l'opération Barkhane dans le nord du Burkina Faso le 9 novembre 2019.
Photo: : MICHELE CATTANI/AFP via Getty Images
Un sondage commandé par le JDD et l’Ifop révèle que plus de la moitié des Français ne souhaite pas que les militaires signataires des tribunes sanction subissent de sanctions.
Les militaires en activité ont suivi leurs aînés dans une tribune d’anonymes, « hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités », mettant en garde le gouvernement actuel contre une « guerre civile » en France.
Depuis, le débat politique est relancé concernant la liberté d’expression dans l’Armée française, chacun y allant de son bord politique pour soutenir ou dénoncer cette action. Mais un sondage, commandé par le Journal du dimanche, vient révéler à son tour ce que pense réellement l’opinion publique française de cette prise de position de l’Armée.
Une grande majorité des Français, 60 % des interrogés, se dit opposée au fait de sanctionner des membres de l’armée française qui signeraient des pétitions ou des tribunes.
Selon Frédéric Dabi, directeur général de l’institut, l’analyse socio-démographique de cette étude montre que toutes les classes de population sont massivement opposées à ces sanctions, « signe du caractère homogène de l’opinion ».
Parmi les 40 % des personnes favorables à la mise en place de sanctions pour les militaires enfreignant leur devoir inhérent de réserve, on trouve une majorité de militants de La France insoumise (LFI) ou de La République en Marche (LREM). Il est à noter toutefois que parmi ces 40 % de personnes favorables, seuls 49 % d’entre elles le souhaitent absolument.
À l’inverse, parmi les personnes s’opposant à une sanction, on trouve plus de 70 % des militants du Rassemblement national (RN).
Un sondage après l’autre
Ce sondage vient suppléer un premier, commandé par LCI pour Harris interactive après la sortie de la première tribune fin avril 2021. Il révélait que 58 % des interrogés soutiennent les militaires engagés dans cette première tribune, lesquels dénonçaient un « délitement » du pays. Là encore, on comptait 71 % des sympathisants Les Républicains (LR) et 86 % du RN.
Marine Le Pen avait annoncé apporter son soutien aux signataires, des généraux à la retraite pour la plupart, les invitant même à venir se « joindre à [leur] action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ».
À contrario, Florence Parly, ministre des Armées, réclamait des sanctions exemplaires, jugeant ces « actions inacceptables » et « irresponsables ».
La division est palpable au sein même de l’Armée puisque le général Lecointre, chef d’état-major des armées, avait annoncé des sanctions contre les signataires, rappelant que « la neutralité de l’armée est essentielle ».

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