Anne-Sophie Lapix : après le 20h, une double rentrée « extrêmement riche » sur M6 et RTL

La journaliste et animatrice de télévision française Anne-Sophie Lapix.
Photo: Crédit photo LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Une interview le dimanche soir à la télé, deux heures quotidiennes à la radio : après 8 ans au 20h00 de France 2, Anne-Sophie Lapix est la recrue vedette de M6 et RTL pour un double projet « cohérent et extrêmement riche », se réjouit-elle auprès de l’AFP.
Comment abordez-vous cette rentrée pleine de nouveautés ?
« Je suis extrêmement enthousiasmée! Je n’ai jamais fait de radio, ça va être excitant, amusant, vivifiant. Et je suis ravie du projet de M6, parce que je vais renouer avec les interviews. La proposition de RTL est venue avant celle de M6, qui l’a complétée. Ça m’a semblé être un tout cohérent et extrêmement riche. »
Que ferez-vous sur RTL ?
« Je reprends la tranche 18h-20h (dès lundi, ndlr). Elle commencera par un journal d’une demi-heure et il y aura une grande interview à 18h40. Après la première heure puis un autre journal, ce sera On refait le monde, où des spécialistes nous parlent d’un sujet d’actualité. »
Et sur M6 ?
« Ce sera une interview de 10 minutes chaque dimanche à 20h20 (à partir du 7 septembre, ndlr), dans la continuité du journal. Elle sera enregistrée dans les conditions du direct le vendredi, car elle sera assez produite, avec des images et des illustrations.
Les invités seront des gens dans l’actu: évidemment pas mal de personnalités politiques, parce qu’on est en année pré-électorale et électorale, mais aussi de la culture, du sport. On est plus dans le mini +7 sur 7+ (émission dominicale d’actualité des années 1980-1990, ndlr) que dans le talk show.
Après, il y aura une séquence supplémentaire destinée à la plateforme numérique M6+ : un débriefing avec l’invité.
Ce qui est intéressant sur M6, c’est que c’est un public plus jeune (que celui des 20h00, ndlr), d’actifs. J’ai des enfants de 20 et 23 ans, ils ne regardaient pas forcément ce que je faisais auparavant et j’espère les intéresser. »
Est-ce difficile de renoncer à un 20h00 ?
« La chose la plus dure, c’est de renoncer à ce qu’on a l’impression de porter comme une mission. Toute la rédaction se sent investie, c’est assez lourd, riche, passionnant et sérieux. Donc, ce qui provoque un sentiment un peu bizarre quand on arrête, c’est que la mission est terminée. »
En voulez-vous à Delphine Ernotte Cunci, la présidente de France Télévisions, qui vous a évincée du 20h00 ?
« Non, parce qu’il ne faut surtout pas vivre avec ce genre de sentiments. Mais on peut se dire que ça pouvait se faire plus simplement, en toute franchise et rapidement, qu’on n’était pas obligé d’attendre que toutes les mauvaises rumeurs sortent dans la presse. J’aurais préféré que ce soit plus direct et peut-être plus tôt (l’annonce est intervenue fin mai, ndlr). Mais c’était le bon moment (pour changer, ndlr), donc je n’en veux à personne, et surtout je ne garde que de bons souvenirs de la rédaction et de cette expérience. »
Quel regard portez-vous sur votre image d’intervieweuse pugnace, voire arrogante, selon vos détracteurs ?
« Dans la vie, je suis beaucoup plus sensible aux critiques qu’aux compliments! Quand je coupe la parole, quand j’essaie de recadrer un invité, c’est parce que je pense qu’il m’emmène ailleurs et qu’il n’est pas là pour faire de la communication mais pour répondre à des questions. Peut-être que j’ai parfois pu paraître trop dure mais je fais comme je le sens… et comme je peux! »
Quid des rumeurs selon lesquelles vous agaciez certains politiques, dont Emmanuel Macron ?
« Jamais la direction (de France Télévisions, ndlr) n’est venue me dire ‘Tu as agacé un politique’. Parfois, on me disait ‘Oh là là, j’ai des coups de fil ; oh là là, ils ne sont pas contents’. On faisait des grimaces, je comprenais qu’il y avait des plaintes, mais on ne me les a pas répercutées. Après, il y a les réseaux sociaux, les bruits de couloir, les rumeurs et, effectivement, j’en ai subi pas mal. Mais qu’est-ce qu’il faut faire? S’arrêter de poser des questions? Ben non. Je pense que ce n’est pas très grave si un journaliste agace un homme politique. »

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