Dans la commune alsacienne de Sélestat, une tradition née il y a 62 ans perdure, liant la boulangerie Hurstel-Koenig à la caserne de pompiers. Les boulangers offrent chaque samedi un grand sac de pain et de viennoiseries à 14 soldats du feu pour les nourrir pendant la fin de semaine, en signe de reconnaissance pour leur travail.
Cela fait plus de six décennies que la boulangerie Hurstel-Koenig, véritable institution locale qui existe depuis 1760, exprime sa gratitude envers les sapeurs-pompiers bénévoles par le biais de ce geste symbolique. Tout a commencé suite à un incendie qui a ravagé l’établissement en 1962, racontent les sapeurs-pompiers du Bas-Rhin sur leur site Internet.
À l’époque, c’était Édouard Hurstel qui était à la tête de l’établissement avec sa femme Claire, aujourd’hui âgée de 87 ans. C’est elle qui a eu l’idée de remercier les pompiers de cette manière. Cette veuve a raconté à France Bleu comment elle a convaincu son mari : « Ecoute, les pompiers sont à notre service, ils sont là, ils ne sont pas payés. Donc je lui ai dit, tu sais on va leur donner le pain et la brioche à l’œil tous les samedis« .
Titres honorifiques
Son mari étant d’accord, le couple a commencé ce qui est devenu une tradition. Édouard Hurstel a même reçu un titre honorifique – il a été nommé caporal d’honneur – en reconnaissance de son soutien à long terme envers les sapeurs-pompiers. Quant à sa femme, elle a été nommée marraine du drapeau de la caserne de Sélestat depuis 2010.
Transmission familiale
C’est maintenant leur fille Anny Koenig qui a repris la boulangerie avec son mari et ce sont eux qui offrent le sac de pain et de viennoiseries aux sapeurs-pompiers de garde chaque samedi. Grâce à leur geste, la caserne dispose d’assez de pain et de viennoiseries pour nourrir les 14 pompiers de garde pendant les deux jours de la fin de semaine.
Dans le sac, Anny place une douzaine de baguettes pour le jour même, puis des gros pains pour le lendemain, ainsi que des kougelhopf, brioches à pâte levée traditionnelles de l’Alsace. « Il faut bien qu’ils aient un quatre heures. Ils donnent vraiment beaucoup de leur personne, de leur vie souvent », explique la boulangère.
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