«Ça a l’air d’être un vilain gros mot de parler de racisme anti-blanc»: la maire de Romans-sur-Isère veut en finir avec ce tabou

Par Emmanuelle Bourdy
3 janvier 2024 18:25 Mis à jour: 3 janvier 2024 18:25

Victime d’une quatrième menace de mort, la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, s’est exprimée dans Face-à-Face sur BFMTV et RMC, ce mercredi 3 janvier. 

L’édile de Romans-sur-Isère a porté plainte quatre fois, face aux menaces de mort dont elle a fait l’objet, la dernière en date ayant été reçue très récemment. Sur deux des menaces, les auteurs ont d’ailleurs été interpellés et l’un d’eux – qui était déjà connu des services de police – a été condamné à 8 mois de prison ferme. Il avait notamment été impliqué dans des alertes attentat et s’était converti en prison, a souligné l’élue, avant d’aborder le thème controversé du racisme anti-blanc au micro d’Apolline de Malherbe.

Des soutiens de tous bords

Au regard de l’attaque de Crépol – survenue le 19 novembre dernier et au cours de laquelle le jeune Thomas Perotto a été tué d’un coup de couteau au thorax – la maire de Romans-sur-Isère a rappelé que la victime avait été assassinée par des individus ayant « des origines maghrébines », précisant d’ailleurs avoir donné les caractéristiques de l’une des personnes interpellées dans cette affaire.

L’édile, qui voulait au départ dénoncer le contexte de violence qui gangrène notre société, s’est finalement retrouvée érigée au rang de porte-parole de cette France « silencieuse » qui subit ces violences. Malgré les menaces de mort, la maire a indiqué ne pas regretter sa démarche et ne pas avoir peur. Elle a précisé avoir reçu un nombre important de soutiens depuis ses différentes prises de parole, aussi bien au sein de la population que de la part d’élus. Citant celui de David Lisnard, maire LR de Cannes, elle a aussi mentionné que d’anciens maires communistes l’avaient soutenue.

Une autorité « mise à mal » et des « dynasties de délinquants »

Évoquant également la question de l’autorité au micro d’Apolline de Malherbe, l’édile a relevé la « mise à mal » de celle-ci, se demandant si ceux qui doivent exercer cette autorité avaient vraiment la possibilité de le faire sans être menacé, donnant l’exemple des enseignants. Déplorant un niveau de délinquance extrêmement fort « qui se manifeste au quotidien dans des formes qui ne sont plus acceptables », la maire a expliqué être face à des « dynasties de délinquants » puisque certains de ces jeunes sont la descendance de parents de délinquants.

Revenant sur l’attaque de Crépol et sur certains témoignages affirmant avoir entendu de la bouche des agresseurs des propos tels que « on vient taper du blanc », Apolline de Malherbe a signifié que la famille de Thomas avait demandé que la mention de « racisme anti-blanc » soit prise en compte par la justice, affirmant que ce n’était pas le cas actuellement. Sur ce thème, la maire de Romans-sur-Isère a stipulé qu’il n’y avait pas « une France » contre « une autre France » mais « seulement une frange de population », à l’intérieur de laquelle des individus français refusaient « d’en adopter les principes » et « d’en adopter les devoirs ». Recommandant à ceux qui sont Français mais à qui cela ne convient pas, de ne « surtout pas rester », elle a, au passage, abordé les « zones de non droit ». La maire ne voit pas « qui peut accepter, qui peut valider et qui peut donner caution » sur ces zones de non droit, alors que l’espace public « appartient à tout le monde ».

« Je suis désolée, il faut mettre les choses sur la table, tout simplement »

S’agissant de savoir comment distinguer les témoignages et comment distinguer ce qui relèverait du racisme, de la bagarre ou de l’opposition sur l’affaire de Crépol, l’élue estime que c’est justement « au juge de l’apprécier ». « Et pour l’apprécier, je dis que tout simplement, le fait de le retenir permettrait de l’apprécier, permettrait de discuter, de l’évaluer et de l’objectiver tout simplement », a-t-elle affirmé.

Estimant qu’à un moment donné il faut « dire les choses », elle a mentionné que « finalement, ça a l’air d’être un vilain gros mot de parler de racisme anti-blanc », comme si ce terme était « tabou ». « Il faut arrêter avec les tabous ! Parce que ce n’est pas avec des tabous qu’on construit une société. Je suis désolée, il faut mettre les choses sur la table, tout simplement », a-t-elle conclu.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.