La Californie sous trop de pluie

27 février 2017 15:00 Mis à jour: 1 mars 2017 10:08

Los Angeles — Les infrastructures de gestion des eaux pluviales californiennes atteignent les limites de leurs capacités : après des mois inhabituellement pluvieux, beaucoup de réservoirs en Californie du Nord sont au maximum de leur capacité et le risque d’inondations massives s’accroît.

« Nous avions besoin d’eau, mais nous en avons reçu plus que ce que nous sommes capables de gérer », explique Kelly Sanders, professeur d’ingénierie environnementale de l’université de Californie du Sud. « Cette situation montre réellement les insuffisances de nos infrastructures. »

Le barrage d’Oroville, en Californie du Nord, a ainsi été forcé d’utiliser, pour la première fois en 50 ans, son protocole d’urgence pour évacuation des eaux. Ce barrage, de plus de 230 mètres de haut, est le plus grand des États-Unis et retient la seconde plus grande réserve d’eau de Californie, le lac d’Oroville. À la mi-février, il a dû réguler son niveau en libérant vers l’aval 3 000 mètres cubes d’eau par seconde, provoquant l’évacuation temporaire de près de 200 000 personnes.

Deux véhicules ont été aspirés, sur le North Laurel Canyon Blvd, à Los Angeles, dans un trou de 6 mètres de large créé par la circulation des eaux souterraines au moment de la tempête du 17 février. (MARK RALSTON/AFP/Getty Images)

Bien que les habitants d’Oroville aient maintenant pu rejoindre leur domicile, il leur a été demandé de se tenir prêts à partir à nouveau en cas d’alerte. L’un des déversoirs d’urgence qui a été endommagé par les eaux n’est en effet plus utilisable alors que de nouvelles pluies sont attendues, prévient le centre météorologique californien.

Sur les hauteurs californiennes cette année, les chutes de neige ont été 85% au-dessus des normales, et deux fois supérieures à celles-ci à Southern Sierra, au nord-est de Los Angeles. Los Angeles, dont les palmiers ne reçoivent habituellement qu’un petit 38 cm de pluie par an, en ont recueilli plus de 45 depuis octobre dernier, soit deux fois plus que l’ensemble des précipitations entre juin 2015 et juin 2016. Le 17 février enfin, le comté de Los Angeles a été frappé par l’une des pires tempêtes des dernières années, qui a causé glissements de terrain, inondations, chutes d’arbres, coupures de courant et cinq décès.

« C’était une grosse tempête, elle portait beaucoup de puissance, était très chargée en eau qui est tombée en très peu de temps », décrit Bonnie Bartling, météorologue du National Weather Service.

La maison de Rudy Fuentes fait partie des 200 à avoir reçu un ordre d’évacuation le 17 février dans la ville de Duarte, à 30 km au nord-est de Los Angeles. De nombreux habitants, y compris la famille Fuentes, ont cependant décidé de rester et ont signé une décharge. « Je suis allé travailler, et je n’ai pas pu rentrer, alors j’ai dormi au motel », explique Rudy Fuentes, qui vit dans la région depuis quatre ans. C’est la troisième fois cette année qu’une tempête génère des coulées de boue devant sa maison, malgré les protections mises en place par la ville. « Nous venons d’apprendre que le flux de la rivière remonte par les caniveaux », commente Austin, le fils de Rudy.

Les abondantes pluies des derniers mois font brutalement sortir la Californie d’une période de cinq années de sécheresse et remettent à niveau les ressources hydriques d’une grande partie de la Californie. Le Sud du pays reste cependant encore dans le besoin, d’après l’observatoire américain de la sécheresse.

Début février, le Bureau de contrôle des ressources en eau (Water Resources Control Board) californien a décidé de maintenir les restrictions sur l’utilisation d’eau par les particuliers. L’universitaire Kelly Sanders souhaiterait que celles-ci deviennent permanentes pour éviter de nouvelles crises d’accès à l’eau. « La Californie continuera de souffrir chroniquement de manque d’eau », explique-t-elle. « La population ne cesse d’augmenter, alors que nos ressources continuent de diminuer, en particulier pendant la période de l’année où nous en avons vraiment besoin. »

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