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Les Canadiens majoritairement contre l’aide médicale à mourir lors de maladie mentale: sondage

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Unité de soins intensifs de l'hôpital Humber River à Toronto, le 28 avril 2021.

Photo: par COLE BURSTON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

La majorité des Canadiens ne supporte pas l’élargissement du suicide assisté et éprouve de profondes inquiétudes, un malaise, à l’égard de cette idée, selon un nouveau sondage mené par l’Angus Reid Institute, un organisme à but non lucratif en partenariat avec le think tank Cardus.
« Moins d’un tiers des Canadiens sont à l’aise avec l’idée d’offrir le suicide médicalement assisté aux personnes souffrant uniquement d’une maladie mentale, et 51% des Canadiens s’y opposent », a déclaré Cardus dans un communiqué de presse le 13 février.
Dans toutes les provinces, à l’exception du Québec, les Canadiens interrogés s’opposent à l’idée d’offrir le suicide assisté aux personnes dont la seule condition est la maladie mentale. Sur le plan politique, note Cardus, des « proportions importantes » d’électeurs libéraux, conservateurs, néo‑démocrates et du Bloc Québécois s’opposent à l’euthanasie dans les cas de maladie mentale.
Près des deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu’il fallait « épuiser toutes les solutions de traitement » avant de pouvoir obtenir une mort assistée médicalement.
Plus de la moitié des Canadiens, soit 55%, craignent que le suicide assisté remplace la prestation de services sociaux adéquats, et un tiers des Canadiens craignent que l’élargissement de l’accès à l’euthanasie se traduise par un engagement moindre à l’égard des soins palliatifs.
Expansion de l’aide médicale à mourir (AMM)
Le gouvernement fédéral avait l’intention de permettre aux personnes ayant une maladie mentale d’obtenir l’aide médicale à mourir, autrement appelée euthanasie, d’ici le 17 mars 2023.
« Le ministre doit renoncer à étendre le suicide médicalement assisté aux personnes souffrant de maladie mentale », a déclaré Rebecca Vachon, directrice du programme de santé chez Cardus. « Ensuite, le gouvernement devrait s’efforcer de garantir aux Canadiens l’accès à tous les services sociaux et de santé mentale dont ils ont besoin avant même d’envisager la possibilité d’une expansion. »
Le 2 février, le ministre de la Justice David Lametti a annoncé sur Twitter que le projet de loi C‑39 serait déposé à la Chambre des communes afin de retarder d’un an l’élargissement des critères d’admissibilité au suicide assisté lors de maladie mentale.
M. Lametti a déclaré qu’un Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir n’avait pas encore terminé son rapport final sur l’offre de l’euthanasie à ceux souffrant de maladie mentale.
Le 13 mars, la Chambre des communes a commencé à débattre du projet de loi C‑39. « L’objectif principal de ce projet de loi est d’assurer l’évaluation et la prestation sécuritaires de l’aide médicale à mourir dans toutes les circonstances où une maladie mentale constitue le fondement de la demande », a déclaré M. Lametti à la Chambre le 13 février.
Lorsqu’ils sont interrogés, 61% des Canadiens se disent favorables à l’idée de permettre à un patient de demander une mort assistée « dans certaines circonstances, mais non quand ils font face à une mort probable ».
Cependant, depuis 2016, date à laquelle le suicide assisté a été proposé pour la première fois comme « traitement » au Canada, le nombre de Canadiens qui y ont recours « a été multiplié par dix », a noté Angus Reid, pour atteindre plus de 10.000 en 2021.
Les deux tiers, soit 64%, ont déclaré qu’une personne aux prises avec des douleurs chroniques débilitantes devrait pouvoir demander le suicide assisté. Deux personnes sur cinq (40%) ont répondu qu’elles seraient favorables à l’euthanasie pour une personne ayant plusieurs problèmes de santé graves. Cependant, dans les scénarios où une personne est confrontée à des problèmes de santé mentale, le pourcentage de personnes en faveur de l’euthanasie chute de façon spectaculaire, avec seulement 23% en faveur de l’euthanasie pour le syndrome de stress post‑traumatique et 22% en faveur de l’AMM lors de dépression grave.
Parmi les personnes interrogées, toutes celles qui avaient des convictions religieuses engagées se sont opposées à l’euthanasie lorsqu’il y a uniquement une maladie mentale comme condition.
Le sondage a été réalisé en ligne auprès de 1816 Canadiens à la fin du mois de janvier.
Peter Wilson a contribué à cet article.