La Chine, peut-elle se transformer de l’adversaire en un allié des États-Unis ?

23 mars 2017 20:51 Mis à jour: 24 mars 2017 09:33

Selon le journal russe Kommersant, le principal résultat de la récente visite du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson à Pékin a été la « confirmation de la volonté de la Maison Blanche de renoncer à son ancienne rhétorique anti-chinoise de Donald Trump » et l’intention d’organiser dans un proche avenir une rencontre des dirigeants des deux pays.

La visite à Pékin obligeait Tillerson à parler des déclarations anti-chinoises de Donald Trump, ainsi que de ses propres propos rigides au sujet de la Chine. Néanmoins, sa visite en Chine a eu lieu avant la normalisation des relations entre les États-Unis et la Russie, souligne le journal.

Au cours de sa visite en Chine, Tillerson a soigneusement évité les questions « sensibles » et n’a que brièvement mentionné les problèmes des droits de l’homme et de la liberté de religion en Chine. Xi Jinping et Tillerson ont montré aux journalistes l’absence de tension entre les deux pays. « Vous avez dit que les relations sino-américaines ne peuvent être que amicales, et je l’apprécie », a déclaré le leadeur chinois, ajoutant : « Notre coopération se dirige dans la même direction que nous voulons la développer. Nous espérons tous les deux entrer dans une nouvelle ère d’engagement constructif. »

Déclarations anti-chinoises
Le changement de pouvoir à la Maison Blanche s’accompagnait des attaques de Donald Trump et Rex Tillerson contre la Chine. Par exemple, lors de sa campagne présidentielle Donald Trump a déclaré que « la Chine est en train de nous tuer » dans le domaine commercial, et a proposé d’imposer un tarif de 45 % sur les importations en provenance de ce pays. Il a également promis de faire revenir des emplois aux États-Unis. En réduisant les importations en provenance de Chine et en augmentant les exportations dans la direction opposée, Trump espérait équilibrer le déficit de 100 milliards de dollars, apparu au cours des 30 dernières années dans le commerce des États-Unis avec la Chine.

Les tensions avec Pékin se sont aggravées suite à l’entretien téléphonique de Trump avec la Présidente de Taïwan Tsai Ing-wen en décembre dernier.  Un entretien à ce niveau a eu lieu pour la première fois depuis 1979, ce qui a servi de prétexte aux médias pour parler de l’abandon par les États-Unis de leur traditionnelle politique «  d’une seule Chine » et de leur reconnaissance de l’indépendance de Taïwan.

Rex Tillerson, de son côté, a également contribué à l’aggravation des relations entre la Chine et les États-Unis en traitant d’illégale la construction par la Chine des îles artificielles dans la mer de Chine méridionale. Il a déclaré que les États-Unis devraient envoyer à la Chine un « signal clair » sur l’irrecevabilité de ses actions relatives à ces îles. Tillerson a provoqué un tollé des médias chinois lorsqu’il avait déclaré que Pékin devrait être privé d’accès aux îles de la mer de Chine méridionale. En réponse, la Chine a martelé qu’elle continuera à contester sa souveraineté dans cette mer.

Avis d’experts
Selon les experts, la politique de Trump s’éloigne de plus en plus de la rhétorique anti-chinoise et  s’aligne graduellement à celle de Barack Obama. D’après l’expert indépendant hongkongais Brian Ng, l’image de la Chine comme principal ennemi des États-Unis se transforme en une image d’un allié et partenaire puisque « du point de vue économique la Chine est un facteur trop grand pour être ignoré ».

Son avis est partagé par Alexander Lomanov, chercheur russe de I’Institut de l’Extrême Orient. Selon lui, la politique de Trump suit l’approche de l’administration américaine précédente à la solution de la crise coréenne, qui envisageait la pression sur Pyongyang et la coopération avec Pékin. « En l’absence de signes visibles d’une normalisation rapide des relations avec la Russie, Trump pourrait rencontrer le dirigeant chinois avant de rencontrer le dirigeant russe », a-t-il ajouté.

Cependant Alexandre Larine, un autre expert russe, a une vision différente : « Les positions de la Chine et des États-Unis sont opposées.  On ne voit pas que l’un de ces pays soit prêt à faire des concessions. Même s’ils semblent adoucir le ton dans leur relations, ils ne renoncent pas à leur lignes. Les États-Unis ont déployé un système de défense antimissile en Corée du Sud. Trump a l’intention de remplir toutes ses promesses électorales. »

La visite de Xi Jinping aux États-Unis est prévue en avril, mais la date n’a pas encore été déterminée. Toutefois, le Secrétaire d’Etat américain a souligné que Trump veut rencontrer Xi Jinping « le plus tôt possible ».

Version russe : Китай из оппонента может превратиться в союзника США

 

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