Comment la plus grande décharge de New York est transformée en son plus grand espace vert : le parc Freshkills

Par Robert Jay Watson
13 septembre 2020 23:10 Mis à jour: 13 septembre 2020 23:13

Lorsqu’il sera achevé vers 2036, Freshkills Park sera le plus grand espace vert de New York – trois fois la taille du Central Park déjà immense.

Et pourtant, il y a quelques années seulement, le parc FreshKills était bel et bien l’une des plus importantes décharges du monde. Il était la principale décharge de la ville de New York et contenait autrefois 150 millions de tonnes de déchets.

Bien que les collines d’herbe verte et les cours d’eau tranquilles puissent cacher le fait, Megan Moriarity, une associée du programme pour le projet de parc, a rappelé à Curbed : « Nous sommes sur un terrain ayant accumulé 50 ans de déchets de NYC. »

L’horizon de Manhattan est vu à l’arrière-plan des hautes herbes dans ce qui sera le nouveau parc de New York à la décharge de Freshkills à Staten Island, New York, le 25 octobre 2006. (TIMOTHY A. CLARY / AFP via Getty Images)

La décharge a commencé en 1948 comme un site temporaire à Staten Island pour les déchets des habitants de New York, mais elle est rapidement devenue le lieu prééminent pour les déchets de la métropole. Dernière décharge de New York, elle a finalement été fermée en 2001, et des projets de reconversion en espace vert ont vu le jour peu de temps après.

Depuis 1948, à Staten Island, au Sud de Manhattan, étaient acheminés une multitude de débris, notamment ceux du World Trade Center. Avec ses plus de 890 hectares de terrain, le FreshKills absorbait quotidiennement près de 29 000 tonnes de détritus. Un chiffre considérable qui, évidemment, avait un impact nocif sur l’environnement.

Quelque temps après le 11 septembre 2001, la décharge a finalement fermé ses portes afin d’envisager un tout autre destin pour ce lieu auparavant synonyme de dépotoir. Aujourd’hui, le site est en pleine transformation. L’objectif ? Faire de cet endroit le nouveau poumon vert de New York. Pour réaliser cette mission de taille, les travaux ont été confiés à la société Field Operations.

( Decumanus / CC BY-SA 3.0)

Le début du projet a officiellement démarré en 2008. Des chèvres ont été importées comme alternative écologique, tandis que des camions remplis de terre ont été utilisés afin de recouvrir des bâches en plastique qui se trouvaient sur les tas de détritus. Mais évidemment, à quelques mètres de profondeur, des milliers de tonnes de déchets non combustibles continuent de poursuivre leur décomposition.

Mais dans le parc FreshKills, rien ne se perd, tout se transforme. L’équipe chargée de transformer les Freshkills (« Kills » étant le mot néerlandais signifiant « cours d’eau ») en parc urbain a trouvé une solution créative pour cela ; ainsi, un réseau de canalisation et de drainage a été conçu pour récupérer les gaz. Le but ? Chauffer grâce au méthane les 22 000 foyers new-yorkais des habitants de Staten Island, comme l’explique Ted Nabavi du service assainissement de New York à nos confrères de Curbed : « Nous sommes probablement la seule installation aux États-Unis où le gaz est purifié et va directement chez les consommateurs. Il n’y a nulle part de décharge qui contient du méthane d’une telle qualité. » De plus, les énergies renouvelables auront leur place dans cette ancienne décharge, telles que l’énergie géothermique, solaire et éolienne. Ce nouvel espace vert s’apprête donc à devenir un véritable modèle de développement durable.

(Chester Higgins Jr. / Wikipédia)

Une partie des derniers déchets que la décharge a reçus provenaient des décombres laissés par les attaques terroristes du 11 septembre qui ont détruit les tours jumelles et endommagé une grande partie du Lower Manhattan. Mais malgré tous les déchets qui gisaient sous le site, il n’a pas fallu longtemps pour que la nature les absorbe.

Déjà, en 2006, cinq ans seulement après la fermeture du site en tant que décharge, les planificateurs du parc étaient optimistes quant à sa réhabilitation. Ils ont déclaré : « Sa vaste étendue, ses magnifiques cours d’eau sinueux et ses vastes zones humides, ainsi que la présence de grands monticules artificiels (pour la plupart recouverts d’herbes et de bosquets boisés) créent un paysage d’une beauté inhabituelle. »

La dernière barge pleine de déchets de la ville de New York arrive à la décharge de Freshkills à Staten Island, New York, le 22 mars 2001, le dernier jour de l’exploitation de la décharge. (MATT CAMPBELL / AFP via Getty Images)
Un membre de la presse visite ce qui sera le nouveau parc de New York à la décharge Freshkills de Staten Island New York, le 25 octobre 2006. (TIMOTHY A. CLARY / AFP via Getty Images)

Les mesures que Freshkills a prises pour garder les déchets sous terre en toute sécurité tout en récupérant les gaz et en les réutilisant à la surface sont devenues un modèle pour d’autres endroits cherchant à transformer les déchets humains en ressources naturelles.

Eloise Hirsh, administratrice de Freshkills, est optimiste quant à son avenir et à ce que cet espace unique pourrait offrir aux New-Yorkais. « Cet endroit est un appel à une sorte d’aventure urbaine », a-t-elle déclaré à CBS. « C’est un endroit où l’on peut s’imaginer faire de la randonnée comme dans un parc, faire du vélo, et un jour pêcher. Actuellement, nous y faisons du kayak le week-end. »

Malgré le happy end de Freshkills, ses créateurs et ses gestionnaires espèrent que le parc sensibilisera les gens au problème des déchets. « C’est ce qu’on trouve dans votre cuisine ou votre garage, si vous en avez un », a déclaré l’administratrice Eloise Hirsh. « C’est votre responsabilité de faire attention à ce que vous jetez et d’y réfléchir. Soyez conscient. »

FOCUS SUR LA CHINE – 3 typhons détruisent les cultures dans le Nord-Est, en 2 semaines

Le saviez-vous ?

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.