Comment la théorie critique de la race participe du coup de force mondialiste

Par Samantha Flom
25 juin 2022 13:41 Mis à jour: 25 juin 2022 14:51

Les inquiétudes suscitées par la théorie critique de la race dans l’enseignement public aux États-Unis ont éclaté ces dernières années, provoquant une vague d’indignation lors des réunions des conseils de scolaires à travers tout le pays. Mais, selon un expert, cette idéologie existe depuis bien longtemps et a pour but d’instaurer un nouvel équilibre mondial.

« La théorie critique de la race n’est qu’un outil – une des griffes du dragon », explique James Lindsay, auteur et fondateur de New Discourses. « En réalité, l’objectif est d’établir un gouvernement technocratique qui dans les faits contrôlera absolument tout sur terre. »

Auteur de « Race Marxism : The Truth About Critical Race Theory and Praxis » [Marxisme racial : vérité sur la théorie critique de la race et sa mise en pratique, ndt.], M. Lindsay se consacre intégralement depuis quelques années à analyser cette théorie critique de la race à laquelle il s’oppose farouchement.

Selon le NAACP Legal Defense Fund : « La théorie critique de la race, ou TRC, vise à imposer un cadre académique et juridique dans lequel le racisme institutionnel de la société américaine doit être démonté, que ce soit dans l’éducation, le logement, l’emploi ou les soins de santé. Selon la théorie critique de la race, le racisme dépasse les préjugés individuels. Il est ancré dans les lois, les politiques et les institutions qui soutiennent et reproduisent les inégalités raciales. »

James Lindsay, offrant une définition moins complaisante, affirme : « C’est qualifier de raciste tout ce qu’on veut contrôler, jusqu’à ce qu’on ait la main dessus. »

Également mathématicien et se décrivant comme un « agitateur professionnel », M. Lindsay explique que les principes de la théorie critique de la race sont ancrés dans le marxisme. En bref, la charpente de cette idéologie, fondée sur un antagonisme des classes, a été adaptée au cours de la seconde moitié du 20e siècle pour être réorientée autour de questions raciales et identitaires.

Cette transformation s’est avérée efficace puisque, d’après M. Lindsay, ce qui était à l’origine un concept marginal et poussiéreux s’est hissé jusqu’au courant dominant en quelques décennies.

« Ils ont introduit la théorie critique de la race dans les écoles au niveau institutionnel en 1995 avec une intention évidente », poursuit-il. « Ce n’est pas arrivé par hasard. »

Le canular des études victimaires

Les préoccupations de M. Lindsay concernant la théorie critique de la race ont commencé il y a environ cinq ans, à l’époque de ce qui a depuis été nommé « le canular des études victimaires ». Lui et quelques collègues avaient entrepris de soumettre de fausses études de théorie critique à diverses revues universitaires. Le but était de mettre en évidence l’érosion des normes universitaires. Un de ces articles, dit-il, appliquait les idées de la théorie critique de la race à l’éducation.

« En guise d’approche pédagogique, nous suggérions d’orienter les élèves dans une sorte de réparation expérimentale et d’appliquer une méthode ou cela devenait de plus en plus difficile dans les classes de collège », explique-t-il. « Et donc, nous avons écrit ce document qui revient à dire que nous devrions maltraiter les élèves, afin qu’ils aient honte de leurs privilèges – et pour que ce soit drôle, nous avons dit, ‘mais avec compassion’. »

Selon M. Lindsay, les membres de l’équipe d’évaluation ont réagi en les décourageant, lui et ses coauteurs, d’utiliser la compassion, affirmant que cela « reviendrait à mettre l’accent sur les besoins des privilégiés ». Ils ont recommandé de se concentrer plutôt sur « l’inconfort ».

Lorsque M. Lindsay s’est finalement rendu compte que les membres de l’équipe d’évaluation avaient recommandé de reproduire dans les classes des « séances de lutte » maoïstes pour forcer les élèves à se soumettre. Il a été choqué et a décidé d’agir.

« J’ai annoncé à ma femme que j’allais quitter mon poste et étudier le sujet à plein temps pour exposer tout ça au grand jour, car personne ne le faisait. »

‘Woke’ au travail

On pourrait croire que les grands chefs d’entreprise et l’idéologie marxiste sont comme l’huile et l’eau, mais ce n’est pas le cas. Selon M. Lindsay, l’adoption généralisée de la politique identitaire par les entreprises remonte au début des années 2010.

« Les grandes institutions financières, les grandes ONG, les grandes fondations disposant d’un énorme capital derrière elles ont réalisé que c’était un excellent moyen pour perturber les manifestations anti-finances comme Occupy Wall Street », explique-t-il. « Ils ont donc débloqué d’énormes fonds [pour promouvoir ce type d’idées en interne]. Ils ont injecté des sommes considérables dans toutes ces initiatives de politique identitaire. »

Constatant que la politique identitaire a fini par désagréger le mouvement Occupy de l’intérieur, il a ajouté : « On avait ces grandes banques qui parlaient fièrement de la diversité en leur sein, qui se donnaient le bon rôle. En réalité, elles finançaient ce qui sabotait de l’intérieur le mouvement qui les menaçait. »

Selon M. Lindsay, il est avantageux pour les entreprises de continuer à jouer la comédie, car elles disposent ainsi d’une « épée et d’un bouclier » pour se protéger des pressions sociales à venir.

Ils peuvent se cacher derrière ce bouclier prétendument méritoire et dire : « Nous ne faisons que promouvoir la diversité ; ‘nous essayons de faire quelque chose d’utile’, alors qu’en réalité, il s’agit d’éliminer les personnes problématiques au sein de l’entreprise. »

Aujourd’hui, des années plus tard, les programmes de formation d’entreprise portant sur « l’équité et l’intégration », le « privilège du blanc » et d’autres concepts de justice sociale sont non seulement monnaie courante dans le secteur privé, mais sont également présentés comme une preuve de vertu civique. Notamment, selon une enquête mondiale menée par PricewaterhouseCoopers (PwC), 72% des travailleurs nord-américains affirment que la diversité est « une valeur déclarée ou un domaine prioritaire » dans leur organisation.

Cependant, même ceux qui soutiennent ces programmes ont commencé à ressentir un manque de sincérité de la part des organisations qui les mettent en œuvre. Par exemple, un rapport publié en février 2021 par The Josh Bersin Company a révélé qu’environ 80% des entreprises qui prétendent donner la priorité à la diversité, à l’équité et à l’intégration « se contentent de faire semblant » et « ne se tiennent pas pour responsables » de ces concepts.

Mais selon M. Lindsay, la volonté de rassurer les travailleurs n’est pas la seule raison qui pousse les entreprises à procéder ainsi. Les employeurs, dit-il, sont contraints par un autre facteur – une dépendance croissante à l’égard des indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Pour calculer les risques financiers, les investisseurs mesurent toujours davantage l’application des critères ESG par les entreprises.

Selon M. Lindsay, ces indicateurs sont utilisés par les grandes sociétés d’investissement pour contraindre les entreprises à accepter et à mettre en œuvre leurs politiques libérales, telles que l’équité, par exemple, entre autres politiques identitaires.

« Un très petit nombre de personnes en charge de gérer l’argent des autres, des sommes colossales, ont décidé d’imposer leur vision idéologique, contre vents et marées. Pour cela il fallait utiliser les entreprises pour prendre le dessus sur le gouvernement, c’est ainsi qu’il était possible de contourner la Constitution et ces barrières. »

Et cette vision, ajoute M. Lindsay, correspond à la mise en place d’un gouvernement mondial d’ici 2030.

« Il n’y a aucune ambiguïté. Ils le déclarent compte-rendu après compte-rendu, ouvrage après ouvrage. »

La voie à suivre

Le citoyen moyen ne pourra probablement pas faire grand-chose pour empêcher que cette vision ne devienne réalité, mais certains élus, explique M. Lindsay, ont déjà commencé à riposter.

Le procureur général du Kentucky, Daniel Cameron, a par exemple publié le mois dernier un avis juridique selon lequel les critères ESG, qui « introduisent des motivations mitigées dans les décisions d’investissement », constituent une violation de l’obligation fiduciaire.

D’autre part, selon Heritage Foundation, 13 États ont déjà adopté des lois interdisant l’enseignement de la théorie critique de la race ou de concepts connexes dans les écoles publiques, la loi « Stop W.O.K.E. Act » adoptée en Floride interdit également les politiques et pratiques discriminatoires sur les lieux de travail.

Mais pour inverser complètement la tendance, M. Lindsay estime qu’il faudra déployer des efforts plus importants et exposer le programme qui se cache derrière ces politiques de division, afin qu’elles soient unanimement rejetées par la société.

« La société, c’est un peu comme un jardin », poursuit-il. « Il faut prendre soin de son jardin et maintenir son équilibre. [La société], il faut la remplir d’institutions positives et de personnes qui ont des valeurs et des vertus positives, sinon ce sera comme un bout de terrain irrégulier et plein de crevasses envahit par le lierre. »

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