Coronavirus : en Chine, les mesures de confinement se rapprochent de Shanghai

Par Epoch Times avec AFP
4 février 2020 15:00 Mis à jour: 4 février 2020 15:14

De nouvelles mesures de confinement ont été prises mardi en Chine, non loin de Shanghai, la capitale économique, signe de l’inquiétude des autorités face à la propagation du nouveau coronavirus qui a fait un premier mort à Hong Kong.

Il s’agit d’un homme de 39 ans ayant voyagé fin janvier à Wuhan, la métropole chinoise où est apparu en décembre le virus.

Pour limiter les risques, Hong Kong avait annoncé lundi la fermeture de l’ensemble des points de passage terrestres, à l’exception de deux ponts, avec la Chine continentale, où plus de 20.400 personnes ont d’ores et déjà été contaminées.

Le nombre des morts sur le territoire chinois, y compris l’ex-colonie britannique, est conséquent (la plupart à Wuhan et dans la province du Hubei, dans le centre, dont cette ville est le chef-lieu), un chiffre largement supérieur à celui des personnes tuées par le Sras – en -2003 dans la partie continentale.

-Un homme portant un masque de protection prend des photos sur la promenade du Bund le long de la rivière Huangpu à Shanghai le 21 janvier 2020. Photo par HECTOR RETAMAL / AFP via Getty Images.

Décès, hors de Chine, Philippine

La maladie a en outre provoqué un décès, rendu public dimanche, hors de Chine : celui d’un Chinois arrivé aux Philippines en provenance de Wuhan.

Le nouveau coronavirus a cependant un taux de mortalité bien plus faible que les 9,5% du Sras, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé mardi qu’il n’y avait pas pour le moment de « pandémie », un terme qui s’applique à une situation de propagation mondiale d’une maladie

Et ce même si la plus extrême prudence reste de mise au plan international.

Plus de 2.500 touristes bloqués au Japon

A preuve, les autorités japonaises ont bloqué les plus de 2.500 touristes et le millier de membres de l’équipage présents sur un bateau de croisière, en raison d’un cas avéré à son bord.

-Un bateau de croisière Diamond Princess avec plus de 3000 personnes est ancré en quarantaine au large du port de Yokohama le 4 février 2020, un jour après son arrivée, les passagers se sentant mal. Photo de BEHROUZ MEHRI / AFP via Getty Images.

Singapour, la Malaisie et la Thaïlande ont de leur côté à leur tour fait état mardi de la contamination de personnes n’ayant pas récemment séjourné en Chine et un premier malade a été signalé à Bruxelles parmi les passagers d’un avion évacués le week-end dernier de Wuhan.

La Chine a continué à décréter des mesures très strictes afin de tenter d’endiguer la transmission du virus.

La quarantaine imposée à la province de Hubei

Après notamment la quarantaine imposée de facto à une grande partie du Hubei et à ses plus de 50 millions d’habitants, trois agglomérations de la province orientale du Zhejiang, à plusieurs centaines de kilomètres de Wuhan, ont ainsi pris de nouvelles dispositions en vue de limiter les déplacements.

Au premier rang de ces villes figure Hangzhou, située à environ 150 kilomètres de Shanghai et siège du géant chinois du commerce en ligne Alibaba. Dans trois de ses arrondissements au total peuplés de trois millions d’âmes, une seule personne par foyer est dorénavant autorisée à sortir une fois tous les deux jours pour faire les courses.

Des décisions similaires sont entrées en vigueur à Taizhou et dans trois quartiers de Ningbo, impactant neuf millions de personnes.

Wenzhou impose le confinement à neuf millions d’habitants

Dimanche, c’est Wenzhou qui avait imposé le confinement à ses plus de neuf millions d’habitants.

La province du Zhejiang compte 829 personnes ayant contracté cette pneumonie virale, le nombre le plus élevé derrière le Hubei, où le nouveau coronavirus a fait son apparition sur un marché de Wuhan qui vendait des animaux sauvages avant de rapidement se répandre à l’occasion des longs congés du Nouvel An lunaire, fin janvier.

Pour la première fois, le gouvernement chinois a admis en début de semaine des défaillances dans sa réaction à la crise sanitaire.

Le Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste a en effet demandé une amélioration du dispositif de réaction aux situations d’urgence à la suite d’« insuffisances et de difficultés dans la réponse apportée à l’épidémie ». 

Besoin « urgent » de masques, combinaisons et lunettes de protection

Le gouvernement a également reconnu avoir un besoin « urgent » de masques, combinaisons et lunettes de protection.

-Un travailleur médical portant un équipement de protection prend la température d’une femme lorsqu’elle entre à l’hôpital Princess Margaret à Hong Kong le 4 février 2020. Photo par ANTHONY WALLACE / AFP via Getty Images.

Face à un système de santé débordé, Wuhan a accueilli ses premiers malades dans un nouvel hôpital construit en 10 jours et qui compte 1.000 lits. Un deuxième de ce type devrait ouvrir ses portes dans les prochains jours.

Macao a de son côté décidé de fermer l’ensemble de ses célèbres casinos, véritables poumons économiques de cette région autonome chinoise, et ce pour une période de deux semaines.

L’économie pourrait être durablement plombée en Chine

Plus généralement, l’économie pourrait être durablement plombée en Chine où de nombreuses entreprises ont été contraintes d’interrompre leurs activités, le tourisme est ralenti et la production de firmes internationales a été affectée.

Le gouvernement avait octroyé trois jours de congés supplémentaires dans l’espoir de retarder le retour vers les villes des centaines de millions de travailleurs migrants rentrés dans leur province pendant le Nouvel An lunaire.

De nombreuses métropoles, parmi lesquelles Shanghai, ont appelé les entreprises à garder portes closes une semaine de plus, cependant que des écoles et des universités ont ajourné la reprise des cours.

Les Bourses de Chine continentale ont toutefois nettement rebondi mardi, au lendemain d’un spectaculaire plongeon, quelque peu rassurées par les moyens mis en oeuvre par la banque centrale.

Dans le même temps, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son allié russe discutent à Vienne d’une nouvelle éventuelle réduction de la production, compte tenu, en particulier, de « l’impact de l’épidémie ».

 

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