Covid-19 : l’armée à la rescousse des médecins dans le Grand Est

Par Epoch Times avec AFP
17 mars 2020 17:46 Mis à jour: 18 mars 2020 12:41

La région du Haut-Rhin compte à elle seule 1 820 personnes infectées par le coronavirus pour un total de 7 730 en France.

L’armée au secours de Mulhouse. Six patients de l’hôpital de la métropole du Haut-Rhin contaminés par le coronavirus seront évacués mercredi par avion militaire, une première alors que les unités de réanimation sont déjà « saturées ».

Ces malades aura lieu ce mercredi 18 mars vers Toulon (Var) à bord d’un quadrimoteur du Service de santé des armées (SSA) équipé de « six cellules de réanimation », a indiqué mardi le Dr Marc Noizet, chef du service des urgences de l’hôpital haut-rhinois, soumis à très rude épreuve depuis le début de la crise du coronavirus.

« L’armée est sollicitée pour pouvoir transporter des malades depuis les zones où le système de santé est très contraint vers des zones où il a plus de capacités à accueillir, c’est évidemment une aide précieuse », a  indiqué sur France 2 mardi soir Édouard Philippe.

Un « dispositif d’exception »

Un appui de l’armée qui précède le déploiement prochain en Alsace, annoncé lundi soir par Emmanuel Macron, d’un hôpital militaire de campagne qui, selon le ministère des Armées, disposera de 30 lits de réanimation.

C’est un « dispositif d’exception », « je pense que c’est la première en France, je ne connais pas de situation sanitaire qui ait nécessité qu’on déplace (autant de) malades de réanimation d’un bout à l’autre de la région et de la France », a souligné le Dr Noizet dont neuf patients ont d’ores et déjà été évacués mardi par des hélicoptères civils vers des hôpitaux voisins moins engorgés.

Avec « un nombre de personnes contaminées qui ne cesse de croître chaque jour », les capacités en réanimation des hôpitaux haut-rhinois sont « saturées » et « très largement occupées dans le Bas-Rhin » voisin, les deux départements du Grand Est les plus touchés par l’épidémie, a prévenu mardi matin sur France Inter la préfète du Grand Est Josiane Chevalier.

« Un bilan lourd et alarmant »

Un constat confirmé par les derniers chiffres de l’Agence régionale de santé (ARS) : avec 1 820 personnes infectées par le Covid-19 et 61 décès, la région est l’une des plus touchées de France, où selon le dernier bilan, 7 730 cas et 175 décès ont été enregistrés.

Si les hôpitaux du Haut-Rhin sont proches de la rupture, la situation se complique également dans le Bas-Rhin voisin, avec 354 cas de Covid-19 confirmés. 160 sont hospitalisés à Strasbourg, dont 61 sont en réanimation, a indiqué Christophe Gautier, directeur général des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS).

Douze décès liés au coronavirus ont endeuillé l’établissement, selon M. Gautier. « Nous sommes face à un phénomène inédit qui amène un besoin en réanimation important », notamment en « réanimation lourde », a-t-il souligné.

« Le bilan est lourd » et « alarmant », a confirmé Mme Chevalier. Les hôpitaux alsaciens manquent de lits, de masques, de respirateurs et de personnel, a averti la préfète. « Les rassemblements familiaux, amicaux doivent cesser », a-t-elle encore martelé, au lendemain de l’annonce par le président Emmanuel Macron d’une mesure de confinement généralisée de la population française.

« On est parti sur au moins deux semaines de confinement » afin de « bloquer la circulation du virus », a précisé mardi sur France Inter le ministre de la Santé Olivier Véran.

« Une médecine catastrophe »

« C’est une situation de guerre sanitaire », a estimé Mme Chevalier. Car partout ailleurs dans le Grand Est, l’épidémie gagne du terrain, notamment en Moselle, où 222 personnes sont infectées, selon l’ARS.

« C’est de la médecine de catastrophe », a témoigné le Dr Emmanuelle Seris, cheffe des urgences de Sarreguemines (Moselle) elle-même contaminée par le Covid-19 et confinée chez elle depuis trois jours.

Une situation compliquée encore par les arrêts maladie des soignants qui, à l’image de Mme Seris, sont infectés par un virus dont les premiers symptômes, parfois proches d’une pharyngite, peuvent même tromper les professionnels de santé, a-t-elle relevé.

 

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