Covid-19 : le ministre de la Santé Aurélien Rousseau n’exclut pas de rendre à nouveau le port du masque obligatoire

Par Etienne Fauchaire
22 août 2023 08:39 Mis à jour: 22 août 2023 17:00

Le nouveau ministre de la Santé Aurélien Rousseau a fait savoir ce lundi 21 août qu’il pourrait à nouveau rendre obligatoire le port du masque en cas de reprise épidémique. Une annonce qui a aussitôt déclenché l’ire des opposants aux restrictions sanitaires, les études scientifiques confirmant les unes après les autres l’inefficacité de la mesure en matière de lutte contre le Covid-19.

Beaucoup de Français croyaient être à jamais débarrassés des restrictions de libertés et des discours sanitaires anxiogènes de l’ère pandémique. Ils risquent de déchanter. Depuis une dizaine de jours, des scientifiques crient leur inquiétude suite à l’arrivée de nouveaux variants du Covid-19, surnommés BA.6 et EG.5.1. Ni une, ni deux, certains d’entre eux appellent d’ores et déjà à rétablir le port du masque, tandis que d’autres prônent plutôt une surveillance de la situation épidémique et un retour vers cette mesure selon l’évolution de la propagation du virus, rapporte Yahoo Finance. C’est sur cette seconde ligne que s’inscrit Aurélien Rousseau, nommé ministre de la Santé le mois dernier.

« On dira les choses en temps venu »

Interrogé samedi 19 août sur France inter sur cette « reprise de l’épidémie », thèse basée sur le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, le remplaçant de François Braun et ancien directeur de cabinet d’Elisabeth Borne a indiqué que le rétablissement du port du masque se décidera « en fonction de la situation épidémique » : si l’augmentation des passages aux urgences pour Covid-19 est actuellement « mesurée », « on a derrière toute la gradation qui nous permettra de monter en puissance si jamais on avait une épidémie saisonnière », a-t-il prévenu.

Sur BFM TV ce lundi 21 août, le ministre de la Santé a réitéré son propos en soulignant que le retour de cette mesure n’était pas, pour l’heure, à l’ordre du jour, mais qu’il convenait néanmoins d’opter pour « une étape intermédiaire », à savoir « la banalisation du port du masque » dès l’apparition de symptômes respiratoires, même en cas de toux ou de rhume : « Ça vaut pour aller chez le boulanger ou pour un ministre qui va en questions au gouvernement. Il faut qu’on se dise tous que porter le masque, comme ça se fait dans de très nombreux pays, c’est quelque chose de banal », a-t-il plaidé. Une décision à mi-chemin que l’homme politique justifie par le fait que « la Covid-19 et les mutations qu’on connait ne présentent pas de dangerosité ou de niveau d’incidence particulièrement inquiétant ». Pour autant, la transition vers une obligation est bel et bien une possibilité étudiée : « On dira les choses en temps venu ».

Le masque de nouveau obligatoire à l’hôpital d’Arcachon

Si l’automne pourrait donc s’accompagner d’un rétablissement du port obligatoire du masque, le Centre hospitalier d’Arcachon n’a, pour sa part, pas attendu. L’établissement médical l’impose à nouveau depuis le 10 août, limitant par ailleurs les visites « à une personne masquée par chambre, sauf pour les patients en soins palliatifs ». Une décision adoptée au motif, selon un communiqué, d’une « recrudescence du nombre de cas de Covid parmi le personnel de l’établissement et certains patients ».

« C’est une mesure préventive. Comme on est dans une petite citée balnéaire, l’idée c’est de protéger nos capacités de soin en cette période où l’hôpital est plein », a expliqué auprès d’Actu Bordeaux Julien Rossignol, le directeur de la structure.

Inefficace

La question de l’efficacité du port du masque fait débat. D’un côté, le gouvernement, ainsi que des personnalités issues du monde scientifique, politique et médiatique prônent son usage pour « se protéger et protéger les autres », bien qu’en mars 2020, l’ancien ministre de la Santé, à l’instar des dirigeants d’autres pays, jugeait les masques « inutiles » en dehors des malades, personnels de santé ou personnes fragiles. De l’autre, des figures du monde scientifique, politique et médiatique font valoir l’inefficacité de l’outil en matière de lutte contre le virus, mais aussi ses conséquences sur la santé physique et psychologique des personnes qui le portent.

Face à l’annonce d’une possible réinstauration de la mesure, les opposants aux restrictions sanitaires ont donc, sans surprise, de nouveau appelé le gouvernement à apporter des preuves scientifiques pour justifier cette position : « Aucune preuve solide pour soutenir obligation de masque pour empêcher la propagation de Covid-19. Si cela se produit, exigez des preuves solides. Ne vous conformez pas », a ainsi écrit sur Twitter/X le Dr Hélène Banoun, pharmacien biologiste. D’autres internautes n’ont pas hésité à tout de suite appeler à la désobéissance, dusse cette mesure voir de nouveau le jour : « Désobéissance totale et collective ! », a ainsi tonné le président des Patriotes Florian Philippot. « Non. »

On ne va pas recommencer ce cirque et les obligations », s’est immédiatement insurgée, pour sa part, la chroniqueuse Béatrice Rosen.

À ce jour, les études scientifiques tendent à confirmer les unes les autres que le masque est une mesure sanitaire qui, dans sa globalité, s’est révélée inefficace pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

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