Décès d’Yvan Colonna qui a succombé après son assassinat en prison

Par Epoch Times avec AFP
22 mars 2022 06:57 Mis à jour: 23 mars 2022 07:33

Âgé de 61 ans, Yvan Colonna militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, est mort dans la soirée du lundi 21 mars soir des suites de son agression en prison.

« La famille d’Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l’hôpital de Marseille (Sud). Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire », a indiqué son avocat Patrice Spinosi.

Yvan Colonna se trouvait entre la vie et la mort depuis sa violente agression début mars à la maison centrale d’Arles. Il avait été grièvement blessé par un codétenu islamiste radicalisé, Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un djihadiste qui s’était acharné sur lui dans la salle de sport de la prison. Yvan Colonna a été victime « d’une strangulation à mains nues puis d’un étouffement » avec un sac plastique. L’agresseur avait lui-même alerté les gardiens.

Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs terroriste », a depuis été mis en examen pour tentative d’assassinat terroriste. Selon plusieurs sources proches du dossier, l’agresseur a expliqué aux enquêteurs son geste par un « blasphème » attribué à Yvan Colonna qui aurait, selon lui, « mal parlé du prophète ».

Nombreux hommages

« Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l’éternité ! Nous serons toujours à tes côtés », a réagi sur Twitter, en langue corse, le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l’île.

« Yvan Colonna, mort pour la Corse », a posté, toujours en corse, et encore sur le même réseau social, Core in Fronte, le principal parti indépendantiste.

La mort du militant corse a été doublement saluée en Espagne. Sur Twitter, l’Assemblée nationale de Catalogne a présenté ses « condoléances (…) à l’ensemble du mouvement indépendantiste corse », tout en redisant son « soutien aux mobilisations contestataires ». « Deux peuples, un combat. Solidarité et condoléances », a salué de son côté le parti basque Sortu.

L’annonce de ce décès n’a pas bouleversé le calme sur l’île de Beauté lundi soir. À Bastia, seules quelques dizaines de personnes se sont réunies, devant les grilles du palais de justice, où elles ont accroché deux banderoles frappées du slogan « Statu francese assassinu » (« État français assassin »,ndrl). Un autre rassemblement avait lieu à Ajaccio, devant la cathédrale, dans le silence.

Huit minutes d’agression sous le regard d’une caméra de surveillance

L’agression d’Yvan Colonna avait provoqué une explosion de colère, avec des manifestations parfois violentes, à travers toute la Corse, et ce pendant près de deux semaines, derrière un mot d’ordre largement partagé d’« État français assassin ».

Ces tensions avaient culminé en émeutes le dimanche 13 mars à Bastia, avec une manifestation qui avait fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l’ordre.

Cette colère était notamment motivée par la longueur de l’agression d’Yvan Colonna, près de huit minutes, sous le regard d’une caméra de surveillance, sans qu’aucun surveillant ne vienne intervenir.

Quelques jours avant les émeutes de Bastia, après avoir fait la même démarche pour Yvan Colonna, le Premier ministre Jean Castex avait levé le statut de « détenu particulièrement signalé » (DPS) d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux autres membres du « commando Erignac » condamnés à la perpétuité.

Le calme est finalement revenu en Corse la semaine passée avec une visite de trois jours du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, visite lors de laquelle ce dernier a promis des discussions avec les élus corses et les forces vives de l’île qui pourraient mener jusqu’à une éventuelle autonomie pour la collectivité. Ce processus de négociations sur l’autonomie de la Corse commencera en avril et devra être conclu fin 2022.

La levée du statut de « détenu particulièrement surveillé » d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri ouvre la voie à leur transfèrement prochain dans la prison de Borgo, en Corse.

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