Des enfants de combattants de Daesh en Syrie jurent d’écraser l’Occident dans une vidéo

Par Isabel van Brugen
24 juillet 2019 13:23 Mis à jour: 30 octobre 2019 13:28

Les images proviennent du camp de réfugiés syrien d’al-Hol. On y voit un groupe d’enfants dont les parents étaient des combattants de Daech. Le califat auto-proclamé n’est plus, mais les enfants des combattants espèrent reprendre le combat.

Sur la vidéo, les enfants louent le groupe terroriste et jurent d’ « écraser » les infidèles. La vidéo a été diffusée sur les chaînes pro-Daesh sur Telegram avant d’avoir attiré l’attention du service de surveillance djihadiste Jihadoscope, d’après Fox News.

Des dizaines d’enfants sont dispersés dans les camps de réfugiés débordants de la Syrie, et d’après plusieurs témoignages, leur radicalisation suivrait son cours.

Il est possible de consulter la vidéo ici.

On peut y entendre le groupe de cinq garçons et une fille chanter en chœur : « Nous nous tiendrons sur les têtes des infidèles et nous les écraserons un par un. Par la volonté d’Allah, le califat d’État islamique demeure. »

On pense que les enfants ont été filmés à l’intérieur d’une tente du camp de réfugiés d’al-Hol dans la région de Rojava, qui compte principalement des femmes et des enfants parmi ses résidents.

Depuis que les forces démocratiques syriennes (SDF) soutenues par les États-Unis ont pris le dernier bastion du groupe terroriste dans le village syrien de Baghouz, les dizaines de milliers de réfugiés ont été acheminés dans des camps contrôlés par le SDF, où ils sont officiellement détenus.

Un rapport du 29 mai du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a révélé que 65 % des 73 000 enfants du camp d’al-Hol en Syrie sont âgés de moins de 12 ans, dont 20 000 de 5 ans ou moins, selon le site d’information Foreign Policy.

Alexus Grynkewich, commandant adjoint de la coalition internationale, a déclaré ce mois-ci à The Independent que les « adeptes de l’idéologie extrémiste de Daech » sont nombreux dans les camps.

M. Grynkewich a également ajouté qu’outre les opérations militaires en cours, la radicalisation potentielle constitue « le plus grand risque stratégique à long terme » dans la lutte contre le groupe terroriste.

« Les anecdotes que nous avons sur certaines des femmes accompagnées de leurs enfants, au moment de se rendre, comment dire… On sait qu’il y avait parmi elles des idéologues de Daech, des pures et dures », a-t-il dit au journal numérique. « Nous avons eu écho de nos partenaires travaillant à l’intérieur de ces camps sur la présence de cette idéologie. »

« Les enfants y reçoivent une éducation. On peut donc presque voir quelle sera la prochaine génération de Daech (ou Daesh, ou ISIS en anglais) émanant de ces camps. C’est un problème énorme », a-t-il dit.

La vidéo de ces enfants est arrivée peu de temps après deux autres vidéos tournées dans le même camp. Elles montraient un groupe de femmes en burqas noires debout à côté d’un drapeau de Daech.

« Le soleil s’est levé sur l’État islamique ; des croyants sont venus de tous les coins du monde pour se joindre à la gloire du jihad », a déclaré le groupe de femmes, selon Fox News.

« Et à vous, ennemis de Dieu, pensez-vous vraiment que vous vous en tirerez avec ce que vous avez fait à Baghouz ? Nous sommes comme une bombe à retardement. Attendez de voir ce qui va vous arriver. »

David Ibsen, directeur du Counter Extremism Project (« projet contrer l’extrémisme »), a déclaré à Fox News que si les enfants ne sont pas « déradicalisés », ils pourraient grandir « accrochés à l’idéologie de Daech ».

« Ils restent des menaces pour tout le monde, c’est pourquoi il est si important de s’assurer qu’ils sont à l’abri de l’influence d’ISIS », a t-il déclaré.

Non-retour pour une épouse djihadiste

En mars, une femme qui aurait fui l’Australie pour rejoindre Daech il y a cinq ans a demandé à pouvoir rentrer chez elle. Sa justification : sa fille avait besoin de soins médicaux urgents.

Il s’agirait de Zehra Duman, 24 ans, originaire de Melbourne. La jeune femme avait fait la une des journaux en 2014 lorsqu’elle avait quitté son pays pour joindre la Syrie et devenir une épouse jihadiste, rapporte ABC News.

La femme, qui se trouvait dans le camp de réfugiés d’al-Hol en Syrie au moment de la rédaction du rapport, a refusé de confirmer son identité mais a exigé d’être autorisée à rentrer chez elle avec ses deux jeunes enfants, qui, selon elle, étaient malades.

Les appels à l’aide de la femme ont été rejetés par le Premier ministre australien Scott Morrison, qui a déclaré qu’elle « ferait face à la loi dans toute sa rigueur », si elle devait rentrer chez elle, selon l’Australian Associated Press.

Il a ajouté que ceux qui vont à l’étranger pour « joindre les rangs des terroristes » devront « prendre leurs responsabilités ».

« La grande tragédie, c’est la façon dont les enfants sont pris dans les crimes de leurs parents contre l’Australie », a-t-il déclaré à la presse.

« Je ne vais pas risquer la vie d’un Australien pour essayer d’extraire les gens de ces situations. »

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