Des talibans dans le corridor économique sino pakistanais

16 juin 2015 15:00 Mis à jour: 26 octobre 2015 18:25

 

Un conflit provoqué par la Chine est en train de se préparer dans la province du Baloutchistan au Pakistan où des militants séparatistes et des combattants talibans ne sont pas prêts à laisser la Chine construire des routes, des voies de chemin de fer et des oléoducs à travers la région.

Le Pakistan pourrait être en train de se préparer « à l’amorce d’une opération militaire de grande ampleur dans le Baloutchistan », explique une analyse issue de la société de renseignement IHS Jane’s. Ce document explique que le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a organisé une conférence entre toutes les parties le 1er juin à Quetta, la plus grande ville du Baloutchistan, dans l’intention de créer « un consensus parmi les lignes politiques ».

Le conflit imminent jette les bases du corridor économique sino-pakistanais (China-Pakistan Economic Corridor – CPEC), aussi appelé la nouvelle Route de la soie. Le CPEC partira de la province du Xinjiang dans le nord-ouest de la Chine pour terminer au port de Gwadar dans le sud-ouest du Baloutchistan.

Si les plans semblent convenables sur le papier, la construction reste une autre histoire. Dans le centre et le sud du Baloutchistan se trouvent des groupes nationalistes, parmi lesquels l’armée de libération baloutche, qui selon la société IHS Jane’s a par le passé kidnappé et tué des étrangers et « principalement des Chinois » pour contrecarrer les plans du Pakistan de développer la région.

Toujours selon la société IHS Jane’s, le Baloutchistan est aussi le foyer de divers groupes islamistes, comme les factions dissidentes des talibans pakistanais. La région abrite des groupes sectaires violents ainsi que d’importants réseaux de crimes organisés qui trafiquent des armes, de la drogue et du carburant.

Pour le bon fonctionnement du corridor économique sino-pakistanais, les Chinois devront assujettir ces différents groupes. À l’image de telles tentatives menées par les États-Unis pour freiner les violences en Iraq et en Afghanistan, cela risque d’être très compliqué pour la Chine. C’est pourquoi le régime chinois laisse cette mission au Pakistan qui, dans cet objectif, est en train de développer une nouvelle force paramilitaire spécialement pour protéger le corridor.

Le gouvernement pakistanais a accepté de dépenser 250 millions de dollars pour mettre en place une nouvelle force de sécurité qui devrait être entraînée et opérationnelle d’ici trois à cinq ans.

La phase initiale de construction des infrastructures de transports durera entre 3 et 5 ans alors que l’ensemble du projet devrait s’étaler sur une quinzaine voire une vingtaine d’années.

La société IHS Jane’s constate qu’il est peu probable que les travailleurs chinois arrivent avant la fin de la première phase de construction. Selon IHS Jane’s, à ce moment-là, « si le gouvernement pakistanais n’a toujours pas réussi à contrôler ou éradiquer le terrorisme dans cette province, cela représenterait un risque accru pour les individus et les actifs chinois ».

 

Version originale : China Wants a New Silk Road, but It Has to Get Past the Taliban First

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