Le soutien d’élus français n’a pas suffit pour que le convoi humanitaire franchisse le blocus du Karabakh

La maire de Paris, Anne Hidalgo, passe devant des camions transportant de l'aide humanitaire française destinée à la région séparatiste du Haut-Karabakh, peuplée d'Arméniens, près de l'entrée du corridor de Lachin, le seul lien terrestre du Karabakh avec l'Arménie, le 30 août 2023.
Photo: KAREN MINASYAN/AFP via Getty Images
Une délégation composée d’une quinzaine d’élus français s’est rendue mercredi à la frontière entre Arménie et Azerbaïdjan afin de soutenir le passage, sans succès, d’un convoi humanitaire pour l’enclave du Nagorny-Karabakh, dont l’accès est bloqué par l’Azerbaïdjan, a-t-on appris auprès de la mairie de Paris et de la région Île-de-France.
Ces élus accompagnaient un convoi d’une dizaine de camions transportant des produits alimentaires, des générateurs électriques et de panneaux solaires qui voulait rallier le territoire disputé du Nagorny-Karabakh, une enclave azerbaïdjanaise en majorité peuplée d’Arméniens. Mais les élus français ont constaté « le refus des autorités azéries de laisser passer le convoi », selon leur déclaration commune transmise par la mairie de Paris à l’AFP.
Le convoi, pourvu par de grandes collectivités françaises (régions Île-de-France, Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Pays de la Loire, mairies de Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg) et chapeauté par le Conseil national des conseils de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), est arrivé mercredi à Kornidzor, une ville arménienne située à la frontière avec l’Azerbaïdjan, pour tenter le passage frontalier du corridor de Latchine, bloqué depuis plusieurs mois par l’Azerbaïdjan. Cette route est le seul lien terrestre reliant l’Arménie au Nagorny-Karabakh, où la situation humanitaire se détériore selon les Arméniens et des ONG.
« Crise humanitaire majeure »
La maire de Paris Anne Hidalgo, à l’origine de l’initiative, celle de Strasbourg Jeanne Barseghian, la première adjointe de Marseille Michèle Rubirola, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand ou le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, également conseiller des Pays de la Loire, sont présents au sein de cette délégation française. Dénonçant une « crise humanitaire majeure » et une « situation qui rappelle les pires heures de l’histoire de l’Arménie », ces élus appellent le Président français Emmanuel Macron à prendre « l’initiative d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies demandant l’ouverture immédiate et inconditionnelle du corridor de Latchine ».

(Photo KAREN MINASYAN/AFP via Getty Images)
M. Macron avait promis lundi « une initiative diplomatique » pour tenter de lever le blocage persistant par l’Azerbaïdjan du corridor. Le même jour, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, se disant « très inquiète quant à la situation humanitaire au Nagorny-Karabakh », a de nouveau demandé de « restaurer la liberté de circulation le long de cette route ».
Depuis des mois, l’Azerbaïdjan a fermé sous divers prétextes la circulation sur ce couloir. L’Arménie a demandé à l’ONU d’intervenir, une démarche qui sape les efforts de paix, pour Bakou. L’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent le Nagorny-Karabakh depuis la fin des années 1980, provoquant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains territoriaux importants pour l’Azerbaïdjan. Ce territoire montagneux est majoritairement peuplé d’Arméniens mais reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

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