[États-Unis] Project Veritas divulgue un enregistrement où des agents fédéraux feraient pression sur un dénonciateur de la Poste

Par Isabel van Brugen
13 novembre 2020 19:48 Mis à jour: 13 novembre 2020 22:28

Aux États-Unis, l’association de journalisme d’investigation Project Veritas a publié mercredi un enregistrement où, selon elle, des agents fédéraux font pression sur un dénonciateur des services postaux américains (United States Postal Services – USPS) à la ville d’Erie, en Pennsylvanie, pour qu’il revienne sur ses allégations de la semaine dernière selon lesquelles il aurait entendu des supérieurs discuter d’un projet visant à antidater les bulletins de vote par correspondance.

La semaine dernière, le facteur Richard Hopkins a affirmé avoir entendu le responsable de poste local, Rob Weisenbach, au bureau de poste de la ville d’Érié, demander aux employés de l’USPS de collecter les bulletins de vote par correspondance qu’ils reçoivent après le 3 novembre et de les lui remettre pour qu’ils soient antidatés.

Richard Hopkins, 32 ans, qu’on a depuis placé en situation de suspension de salaire, a signé une déclaration sous serment, sous peine de parjure, contenant ces allégations. Elle a été reçue par le président du pouvoir judiciaire du Sénat, Lindsey Graham (Parti républicain, Caroline du Sud), le 7 novembre.

Richard Hopkins a déclaré être prêt à témoigner sous serment avoir entendu Rob Weisenbach dire à un superviseur qu’il antidatait les bulletins de vote « pour faire croire que les bulletins avaient été collectés le 3 novembre 2020, alors qu’en fait ils ont été collectés le 4 novembre et peut-être plus tard ».

Selon les règles électorales des États, les bulletins de vote peuvent être comptés jusqu’à trois jours après le jour du scrutin, à condition qu’ils soient envoyés le 3 novembre, le cachet de la poste faisant foi.

Un porte-parole de l’USPS a déclaré à Epoch Times être informé de la déclaration de Richard Hopkins et qu’il avait saisi le Service d’inspection postale des États-Unis et le Bureau de l’inspecteur général. Un porte-parole du Bureau de l’inspecteur général de l’USPS a déclaré à Epoch Times par courriel : « Le Bureau de l’inspecteur général du service postal américain ne commente pas les affaires en cours. »

Rob Weisenbach n’a pas répondu à une demande de commentaires, mais a écrit sur Facebook que les allégations étaient « 100 % fausses » et « faites par un employé qui a récemment fait l’objet de multiples mesures disciplinaires ».

James O’Keefe du Project Veritas a publié un enregistrement audio supposé être une interview entre Richard Hopkins et des enquêteurs fédéraux, peu après que la Commission de surveillance de la Chambre des représentants a affirmé dans une déclaration sur Twitter que Richard Hopkins était revenu sur ses allégations de falsification des bulletins de vote.

La commission a déclaré avoir été informée de la part des enquêteurs du Bureau de l’inspecteur général de l’USPS que le dénonciateur avait signé une déclaration sous serment dans laquelle il se rétractait. Le Washington Post a publié un reportage faisant état de la déclaration et d’allégations similaires, citant trois fonctionnaires anonymes informés de l’enquête.

Richard Hopkins a rapidement publié une vidéo rejetant les reportages selon lesquels il aurait inventé les allégations, en disant : « Je ne me suis pas rétracté, ce n’est pas ce qui s’est passé. »

Avant la diffusion complète de l’enregistrement, James O’Keefe a affirmé sur Twitter que Richard Hopkins avait été « contraint » par des agents fédéraux lors d’un interrogatoire de quatre heures sans représentation. L’association de veille a déclaré que Richard Hopkins portait un micro lors de son entretien avec l’agent Russell Strasser du bureau de l’inspecteur général de l’USPS, et a diffusé un segment de l’entretien dans l’enregistrement audio, où un agent semble dire qu’il mettrait délibérément M. Hopkins sous pression, lui disant : « Pour rendre ton esprit un peu plus clair. »

Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de l’enregistrement de l’interview.

Selon l’enregistrement, on entend Russell Strasser dire à Richard Hopkins que son récit doit être « 1 000 % correct, et réduit à la seule vérité exacte à 1 000 % ». Russell Strasser a suggéré d’utiliser un polygraphe sur M. Hopkins, en lui disant que c’est « plus utilisé pour sortir les gens des problèmes que pour les mettre dans le pétrin ».

Russell Strasser a également dit qu’il allait « utiliser certaines techniques qui peuvent sembler idiotes, mais des techniques qui aident l’esprit à se souvenir ».

Richard Hopkins a dit à Russell Strasser, en répétant ses allégations de falsification des bulletins de vote : « Je dis simplement que j’ai entendu quelque chose à propos d’un des bulletins qui n’a pas été marqué [pour] le quatre [novembre] et du reste [des bulletins] qui a été marqué [pour] le trois. Et c’est pourquoi [je me suis] dit, cela n’a aucun sens puisqu’on est le cinq [novembre]. Et ils parlaient de trucs du quatre. »

Il a ajouté : « Dès que j’ai entendu cela, je me suis retiré parce que ça m’a secoué. J’ai regardé pour voir qui c’était. Je les ai vus tous les deux. Et puis Rob [Weisenbach] m’a regardé directement et ils sont partis. » Richard Hopkins a également dit qu’il se souvenait qu’on lui avait demandé de recueillir les bulletins de vote du 4 au 6 novembre.

Après de multiples interjections de Russell Strasser sur Richard Hopkins, le facteur a cherché à se remémorer et on peut l’entendre dire : « Vous me faites me remettre en question à ce stade. »

« Ok, c’est mon, c’est mon but ici. Je ne suis pas – je le suis, en fait. J’essaie de vous tordre un peu parce que là, croyez-le ou non, votre esprit va s’activer. Nous aimons contrôler notre esprit et quand nous faisons cela, nous pouvons nous convaincre d’un souvenir. Mais quand vous êtes un peu stressé – c’est ce que je vous fais volontairement – votre esprit peut être un peu plus clair et nous allons faire un exercice différent aussi, pour rendre votre esprit un peu plus clair », a répondu Russell Strasser. « Mais tout cela est fait exprès. »

« Vous avez entendu des mots, que vous et moi savons tous les deux, qui vont probablement ensemble dans une phrase très spécifique. Oui. Oui. Mais la réalité est que je rase tout jusqu’à la vérité la plus étroite », a déclaré Russel Strasser à Richard Hopkins après avoir remis en question sa mémoire. « La réalité est que, s’il vous plaît, ne me laissez pas mettre des mots dans votre bouche. La réalité est que vous avez entendu des mots, et vous avez supposé ce qu’ils disaient. »

« Mon esprit a probablement ajouté le reste. Je comprends cela. Je comprends comment les ouï-dire et écouter […] », a dit Richard Hopkins avant d’être interrompu par Russell Strasser.

« C’est une supposition. Et c’est ce qui est important. Et si nous le qualifions de ‘c’est ce que je pensais que ces mots signifiaient’, alors il n’y a aucune chance que d’énormes pierres puissent entrer. Parce que c’est très différent que de dire que ‘c’est ce qu’ils ont dit’. Oui. Pas vrai. Parce qu’on est passé de quelque chose de probable à quelque chose de certain à 1 000 %. Pas vrai ? » Russell Strasser a dit.

Quand M. Strasser a demandé à Richard Hopkins s’il était possible que Rob Weisenbach ait pu dire autre chose, Richard Hopkins a répondu : « Peut-être. C’est possible. »

L’USPS, la présidente du comité de surveillance de la Chambre, Carolyn Maloney (Parti démocrate, New York), le membre du comité de surveillance de la Chambre, James Comer (Parti républicain, Kenthucky), la commission judiciaire du Sénat et le comté d’Érié n’ont pas répondu aux demandes répétées de commentaires d’Epoch Times.

Une porte-parole des républicains au sein du comité de surveillance de la Chambre a déclaré à Epoch Times par courriel : « Nous surveillons la situation et demandons plus d’informations à l’inspecteur général des services postaux américains sur ces graves allégations. Nous sommes impatients d’en savoir plus alors que l’USPS se penche sur cette question. »

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