Glyphosate : Paris s’oppose à la Commission européenne

8 novembre 2017 11:16 Mis à jour: 8 novembre 2017 15:41

Le gouvernement français va s’opposer jeudi à la proposition de la Commission européenne de prolonger de cinq ans la licence d’utilisation de l’herbicide controversé glyphosate, a laissé entendre mercredi le ministre de l’Environnement Nicolas Hulot.

« La France est sur une position de trois ans », a indiqué le ministre sur la radio RMC et la télévision BFM, et si la proposition est différente,« on votera contre », a-t-il souligné, alors que la Commission va proposer jeudi aux pays membres une prolongation de cinq ans, et que la licence expire le 15 décembre.

Manifestation contre l’utilisation du glyphosate face à la Commission Européenne à Bruxelles le 8 novembre 2017. (EMMANUEL DUNAND/AFP/Getty Images)

Le glyphosate, principe actif du Roundup du groupe américain Monsanto et de ses génériques, est très largement critiqué pour ses effets secondaires néfastes, étant notamment accusé de provoquer des cancers.

L’Union européenne, mais aussi le gouvernement français en interne, sont le théâtre de luttes intestines sur le sujet entre les défenseurs d’une prohibition rapide du glyphosate et ceux qui s’y opposent.

La Commission avait proposé fin octobre une autorisation pour dix années supplémentaires, qui s’est heurtée à l’opposition de plusieurs États membres, dont la France, l’Italie ou la Belgique.

Ce casse-tête dure depuis plus de deux ans dans l’UE. La décision ne peut se faire qu’à la majorité qualifiée (55% des 28 États membres et 65% des habitants).

Au sein du gouvernement français, cette position est une victoire pour M. Hulot qui défend une sortie du glyphosate d’ici à trois ans, contre le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qui souhaitait une échéance comprise entre cinq à sept ans.

Fin octobre, une pétition réunissant 1,3 million de signatures contre l’utilisation du glyphosate avait été remis par l’ONG Greenpeace à Bruxelles. Aux État-Unis, des centaines de plaintes ont été déposées contre les industries chimiques, mais les lobbies sont bien plus puissants. Un rapport sur le glyphosate a été récemment émis par l’Efsa (autorité européenne de sécurité des aliments) qui a repris mot à mot la communication de Monsanto.

La licence européenne du glyphosate, classée « cancérogène probable » et qui entre en particulier dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto, expire fin 2017 et le débat sur son renouvellement fait rage au sein de l’UE. (Sean Gallup/Getty Images)

« Les sections du rapport de l’Efsa qui réexaminent les études publiées sur l’impact potentiel du glyphosate sur la santé humaine sont copiées, quasiment mot pour mot, sur le dossier présenté par Monsanto », a écrit le quotidien italien La Stampa.

En France, les taux d’imprégnations de la substance sont connus. Certains magasins comme U et Auchan ont d’ores et déjà décidé de bannir les produits à base de glyphosate.

« Ce sont 100 pages sur environ 4 300 dans le rapport final, mais il s’agit des sections les plus controversées et au centre de l’âpre débat de ces derniers mois », souligne-t-il.

Le journal rappelle que l’Efsa avait pourtant assuré que son rapport, élaboré pour l’occasion par l’agence sanitaire allemande BfR, était basé sur une évaluation objective de l’ensemble de la recherche scientifique sur les effets du glyphosate.

Voici une vidéo Youtube publiée par Euronews sur la controverse du glyphosate.

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