Guerre en Ukraine : Facebook et Instagram autorisent des posts appelant à la « mort des envahisseurs russes »

Par Epoch Times avec AFP
11 mars 2022 01:37 Mis à jour: 11 mars 2022 13:47

Jeudi 10 mars, Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram, a annoncé faire des exceptions à son règlement sur l’incitation à la violence et à la haine en ne supprimant pas des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes.

« En raison de l’invasion russe de l’Ukraine, nous faisons preuve d’indulgence pour des formes d’expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que ‘mort aux envahisseurs russes' », a confirmé Andy Stone, responsable de la communication de Meta. « Nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes », ajoute-t-il.

La déclaration de Meta intervient après la publication d’un article de l’agence Reuters, citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux et affirmant que la mise à jour du règlement s’appliquait à l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l’Ukraine.

« Règles de guerre en temps réel »

Pour Emerson Brooking, chercheur résident à l’Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, les exceptions autorisées par Meta représentent une tentative de s’adapter à une situation extrêmement mouvante et tendue.

« Facebook essaie d’écrire des règles de guerre en temps réel », résume ce spécialiste de la désinformation en ligne. « La guerre et la violence sont liées de manière inextricable, il est impossible de les séparer ».

Ce n’est pas la première fois que le groupe de Mark Zuckerberg tolère ce genre de publications : en juin 2021, le réseau avait ainsi autorisé pendant 2 semaines des messages d’opposants iraniens appelant à la mort de l’ayatollah Ali Khamenei.

Quant au réseau Twitter, il n’a pour sa part pas fait d’annonce récente concernant une mise à jour de son règlement sur les contenus violents. Par ailleurs, l’accès à Twitter est lui très fortement restreint en Russie pour des raisons similaires au blocage de Facebook.

De même, une loi a également été votée la semaine dernière pour punir jusqu’à quinze ans de prison la propagation d’informations visant à « discréditer » les forces militaires russes ou les appels à sanctionner la Russie.

Facebook bloqué en Russie

La Russie a bloqué Facebook sur son territoire la semaine dernière, en représailles à la décision du groupe californien d’interdire des médias proches du pouvoir (dont la chaîne RT et le site Sputnik) en Europe.

Elle a rejoint le club très fermé des pays interdisant le plus grand réseau social du monde, aux côtés de la Chine et de la Corée du Nord.

 

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