Immigration: Élisabeth Borne prête à discuter des « modalités » d’un titre de séjour pour les métiers en tension

Par Epoch Times avec AFP
15 juin 2023 09:04 Mis à jour: 15 juin 2023 10:40

Élisabeth Borne se dit prête, dans un entretien au Figaro, à discuter des « modalités » d’un titre de séjour pour les secteurs qui ont du mal à trouver de la main d’œuvre, point du projet de loi sur l’immigration qui cristallise l’opposition des Républicains. 

« La première logique est de permettre à tous ceux qui sont ici régulièrement d’accéder à un travail », a souligné la Première ministre. Quant au titre de séjour pour les travailleurs sans papier dans les métiers en tension, Mme Borne en fait « un objectif », mais dont « les modalités se discutent ». « Avec la création d’un titre de séjour dans les métiers en tension, l’idée n’est pas de créer un appel d‘air, mais de prendre en compte certaines situations », a fait valoir la cheffe du gouvernement.

Tentative de compromis

Fin mai le ministère de l’Intérieur laissait déjà entendre que le gouvernement était prêt à durcir son dispositif de régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension pour tenter d’obtenir un compromis avec LR sur le texte immigration, dont le contenu doit être précisé en juillet, après des concertations avec la droite.

LR a mis la pression sur le gouvernement en déposant deux propositions de loi sur l’immigration, dont l’une prévoit d’inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger aux traités et au droit européen en matière d’immigration. Dans l’autre texte, les Républicains excluent la régularisation des travailleurs sans-papiers des métiers en tension, considérant qu’il s’agit d’un point « non négociable ».

Le dispositif actuel fixe plusieurs conditions à la régularisation : être depuis 3 ans sur le territoire français, être dans un métier en tension, ne pas faire venir sa famille, avoir travaillé depuis 18 mois dans ces métiers en tension et disposer d’une promesse d’embauche. Selon Beauvau, le gouvernement serait prêt à porter à « 5, 6 ou 7 ans » la condition de résidence, à fixer à 1,5 smic la condition de revenus, et ajouter l’obligation d’avoir un CDI.

Détermination de la ministre

Sur l’accord de 1968 avec l’Algérie, que le président d’Horizons Édouard Philippe propose de revoir, elle estime qu’il s’agit d’un « sujet sensible » et qu’un traité « ça n’évolue pas si facilement ». « Il faut agir dans la négociation et les échanges se poursuivent » avec l’Algérie, qui bénéficie notamment de règles dérogatoires en matière de regroupement familial.

À propos de l’aide médicale d’État qui permet aux étrangers en situation irrégulière d’accéder aux soins, et que LR voudrait limiter aux soins urgents, Élisabeth Borne ne juge « pas anormal » que « l’on se questionne régulièrement » sur le panier de soins que cette aide recouvre.

Elle affirme également qu’elle n’est « pas sûre » que répartir les mineurs isolés de Mayotte sur le territoire métropolitain soit « la réponse » aux difficultés de l’île, comme le suggère notamment le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli. Le gouvernement mène actuellement à Mayotte une opération sécuritaire contestée « Wuambushu », visant notamment à lutter contre l’habitat insalubre et à expulser les personnes en situation irrégulière.

Enfin, Mme Borne, issue de la gauche, a assuré, face aux critiques de la droite, de sa détermination à « avancer » sur le sujet de l’immigration, « en recherchant l’efficacité, dans le cadre des valeurs de notre pays ». « Je ne sais pas de quoi ils doutent ! J’ai été préfète, je sais les améliorations nécessaires », a-t-elle encore plaidé.

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