Karabakh: Paris demande une réunion «d’urgence» du Conseil de sécurité de l’ONU

Des militaires azerbaïdjanais à un poste de contrôle au corridor de Latchine.
Photo: TOFIK BABAYEV/AFP via Getty Images
La France a condamné mardi « avec la plus grande fermeté » le lancement par l’Azerbaïdjan d’une opération militaire au Haut-Karabakh et demandé « la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Cette opération est « illégale, injustifiable, inacceptable », a réagi mardi Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, auprès de quelques journalistes en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
« Je voudrais souligner que nous tenons l’Azerbaïdjan responsable du sort des Arméniens du Haut-Karabakh », a-t-elle dit, ajoutant que la France était en contact avec ses partenaires européens et américain ainsi qu’avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan. La cheffe de la diplomatie a également dénoncé « l’utilisation d’armes lourdes y compris dans des zones habitées ».
« Convocation d’urgence d’une réunion »
Plus tôt, la France avait demandé « la convocation d’urgence d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ». « Nous demandons une réunion d’urgence compte tenu de la gravité de la responsabilité que vient de prendre l’Azerbaïdjan », a également souligné Catherine Colonna. « J’ai eu plusieurs échanges avec le ministre des Affaires étrangères arménien et nous les poursuivrons à d’autres niveaux et également vis-à-vis de l’Azerbaïdjan », a-t-elle également déclaré.
« Aucun prétexte ne peut justifier une telle action unilatérale, qui menace des milliers de civils déjà affectés par des mois de blocus illégal et va à l’encontre des efforts déployés par la communauté internationale pour parvenir à un règlement négocié », avait souligné plus tôt le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. La France a également exhorté Bakou « à cesser immédiatement son offensive et à revenir au respect du droit international ».
Un incident particulièrement choquant et dangereux
Présent à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire d’État américain Antony Blinken va prendre contact avec « toutes les parties » y compris la Turquie, après le lancement de cette offensive que Washington juge « particulièrement dangereuse », selon un haut responsable du département d’État.
« L’incident dans la nuit est particulièrement choquant et particulièrement dangereux », a déclaré mardi matin à des journalistes ce responsable en relevant qu’il intervenait au lendemain de l’envoi d’aide humanitaire dans cette région enclavée, réclamée de longue date par la communauté internationale. « Nous allons être en contact avec toutes les parties », a-t-il dit, citant la Turquie, allié de l’Azerbaïdjan. M. Blinken a été particulièrement actif sur ce dossier, réunissant à deux reprises à Washington ses homologues des deux pays pour des discussions de paix, sans succès.
L’Azerbaïdjan a lancé mardi une opération militaire au Haut-Karabakh, ou Nagorny Karabakh, demandant le retrait « total et inconditionnel » de son adversaire arménien de cette région disputée depuis des décennies avec l’Arménie. Malgré d’intenses efforts diplomatiques des États-Unis et des Européens, les tensions vont croissantes depuis des mois autour de ce territoire sécessionniste d’Azerbaïdjan, à majorité arménienne, qui a déjà été au cœur de deux guerres entre Erevan et Bakou, dont la dernière en 2020 avait duré six semaines.

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