La Chine aurait espionné l’Union africaine par le biais de son siège qu’elle avait construit, révèle Le Monde

2 février 2018 16:48 Mis à jour: 2 février 2018 16:48

Un reportage du journal Le Monde a récemment révélé que le régime chinois aurait secrètement transféré des données du siège de l’Union africaine (UA) vers un serveur à Shanghai.

Le siège de l’UA est situé à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le bâtiment, qui a coûté 200 millions de dollars, a été construit et financé en tant que don par le régime chinois. Le siège a ouvert ses portes en janvier 2012.

Selon le reportage du journal Le Monde, publié le 26 janvier dernier, qui cite des sources anonymes au sein de l’UA, il s’est avéré que des portes de sortie étaient installées dans les ordinateurs du bâtiment et qu’elles transmettaient chaque nuit des données, y compris des informations classifiées, à un serveur chinois.

Ce n’est qu’en janvier 2017 que le personnel du siège de l’UA a décidé d’enquêter sur un phénomène inhabituel : toutes les nuits entre minuit et 2 h du matin, le taux d’utilisation des données montait à un très haut niveau, malgré le fait que le bâtiment était presque vide.

« Selon plusieurs sources au sein de l’institution, tous les contenus sensibles ont pu être espionnés par la Chine. Une fuite de données spectaculaire qui se serait étalée de janvier 2012 à janvier 2017 », a rapporté Le Monde.

La réunion des chefs d’État africains au siège de l’Union africaine, le 21 décembre 2017. (Solan Kolli/AFP/Getty Images)

Après cette découverte, le système informatique du siège de l’UA a changé ses serveurs, et le personnel a commencé à utiliser des communications cryptées. En juillet 2017, des experts algériens ont également été envoyés pour débarrasser le bâtiment des microphones cachés qu’ils ont trouvés sous les bureaux et à l’intérieur des murs.

Selon Reuters, lors du sommet annuel de l’UA tenu Addis-Abeba le 29 janvier 2018, les responsables chinois et africains qui s’y sont réunis ont démenti le reportage publié dans Le Monde.

Kuang Weilin, l’ambassadeur de Chine auprès de l’UA, l’a qualifié de « ridicule et absurde ».

Le président rwandais Paul Kagame, qui assume la fonction de président de l’UA cette année, a déclaré qu’il n’avait aucune connaissance de la surveillance de la part du régime chinois.

« Je ne pense pas qu’il y a des choses qui ont été faites ici que nous voudrions cacher aux gens », a-t-il déclaré aux journalistes après une réunion des chefs d’État africains. « Je n’aurais pas été inquiet d’être espionné dans cet immeuble.»

Depuis les années 1990, la Chine a fait d’énormes investissements dans les pays africains afin de se procurer des matières premières. Cependant, les Nations Unies ont soulevé des questions quant à savoir si les investissements chinois bénéficiaient à ces pays. La Chine a également essayé d’influencer les pays d’Afrique par le biais des initiatives du « soft-power », par exemple à travers l’établissement dans tout le continent d’Instituts Confucius, qui font partie des instruments de la promotion des plans politiques de la Chine.

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