À la mi-avril, des marins des garde-côtes chinois (GCC) ont débarqué sur un petit banc de sable dans la mer de Chine méridionale. Ils ont déployé le drapeau chinois pour revendiquer le récif, appelé Sandy Cay, comme territoire chinois. Cependant, le récif se trouve dans la zone économique exclusive des Philippines, donc tenter de s’en emparer devrait être considéré comme une forme d’agression.
Trois jours après le débarquement des GCC – qui s’est accompagné du déploiement du drapeau chinois – le personnel philippin est arrivé sur le récif et a hissé son propre drapeau. L’absence relative de réaction mondiale à l’incursion des GCC sert l’objectif du Parti communiste chinois (PCC) de normaliser son agression territoriale en mer de Chine méridionale et ailleurs.
Sandy Cay n’est pas qu’un tas de sable, comme certains qui prônent l’apaisement le prétendront. Le récif est important car son altitude dépasse la ligne de marée haute, donnant au pays qui le possède une mer territoriale de 22 kilomètres, selon le droit maritime international. L’emplacement est stratégique dans la mer de Chine méridionale, essentiel pour le pétrole, le gaz, la pêche, le transport et les secteurs militaires, non seulement des États-Unis, de la Chine et des Philippines, mais aussi de Taïwan, du Vietnam, de la Malaisie et du Brunei. Sandy Cay ne fait pas exception.
Les démonstrations de drapeaux concurrentes ont accru les tensions dans la région. Elles auraient pu dégénérer militairement pendant les exercices militaires de Balikatan menés par les États-Unis, et auxquels ont participé le Royaume-Uni, l’Australie, les Philippines, le Japon, la France et d’autres pays. Pour la première fois cette année, la Pologne, la Lituanie, la République tchèque et les Pays-Bas se sont joints en tant qu’observateurs.
Les exercices annuels menés par les États-Unis ont eu lieu du 21 avril au 9 mai. Ils ont repoussé les limites militaires face à l’Armée populaire de libération (APL) avec quelques premières, notamment des exercices de tir réel défensifs contre des débarquements amphibies sur l’île philippine de Palawan, le déploiement d’un nouveau système de missiles anti-navires des Marines américains, le NMESIS, et la participation (plutôt que la simple observation) des Forces d’autodéfense japonaises.
Alors que l’analyse américaine implique des estimations de valeur relativement basses des réserves totales d’hydrocarbures en mer de Chine méridionale allant jusqu’à 8.000 milliards de dollars, les sources chinoises ont des estimations significativement plus élevées allant jusqu’à 60.000 milliards de dollars.
Le 31 mars, le CNOOC (China National Offshore Oil Corporation : compagnie pétrolière chinoise) aurait découvert un champ pétrolifère supplémentaire contenant jusqu’à 100 millions de tonnes dans la zone économique exclusive de la Chine. Taïwan revendique également cette zone et toute la mer de Chine méridionale – mieux vaut que ce soit une Taïwan démocratique, plutôt que la Chine, car on pourrait s’attendre à ce que Taïwan soit beaucoup plus raisonnable en renonçant à sa revendication une fois que le PCC aura été écarté du pouvoir à Pékin.
Les hydrocarbures de la région sont plus importants pour Pékin que pour Washington, car la Chine dispose de moins de ressources de ce type que les États-Unis. En cas de guerre, l’APL aurait du mal à sécuriser sa chaîne d’approvisionnement mondiale en pétrole et en gaz, y compris en mer de Chine méridionale. Très probablement, la Chine dépendrait du pétrole et du gaz russes acheminés par des pipelines terrestres.
Pékin a ignoré la décision d’un tribunal arbitral international de 2016 contre ses revendications en mer de Chine méridionale. Ainsi, l’utilisation de la force par la marine de l’APL dans cette zone est sans doute une violation de la Charte des Nations Unies. Peu de choses ont été faites pour faire reculer l’approche gradualiste de la Chine en matière de gains territoriaux autour de la mer de Chine méridionale et ailleurs sur ses frontières, et elle recherche donc maintenant des vulnérabilités plus éloignées.
Le PCC utilise une stratégie incrémentale similaire contre le Japon et la Corée du Sud, par exemple, pour imposer ses revendications sur le territoire maritime entre ces deux pays et la Chine continentale. Il a notamment installé des bouées dans la zone économique exclusive du Japon, près des îles Senkaku, et une ancienne plateforme pétrolière française, ainsi que d’autres structures de ce type, dans le territoire maritime revendiqué par la Corée du Sud. Pékin affirme que les plateformes situées près de la Corée du Sud sont des fermes piscicoles, ce qui est largement démenti. Elles comprennent des héliports.
Dans un monde instable et au milieu d’une cacophonie d’événements internationaux, le régime communiste chinois continue d’étendre lentement ses revendications en mer de Chine méridionale. La stratégie du PCC, consistant à réaliser des gains militaires progressifs, se poursuit depuis 1931, époque à laquelle il s’est emparé de son premier territoire en Chine. Le PCC l’a baptisé « soviet de Jiangxi ». En 1949, l’APL s’est emparée de Pékin. Elle a ensuite repris à l’Inde l’immense territoire de l’Aksai Chin en 1962 et les îles Paracels au Sud-Vietnam en 1974.
Depuis les années 1980, le PCC s’est emparé d’un nombre croissant de récifs et de bancs de sable en mer de Chine méridionale, notamment aux Philippines, en Malaisie et au Brunei. Le PCC les a ensuite transformés en bases militaires capables d’accueillir les plus grands porte-avions, sous-marins et bombardiers chinois, dans ce qui était auparavant une mer libre aussi grande que l’Inde, où les pêcheurs de toute la région pouvaient se promener, s’approvisionner et se divertir.
La dernière prise de Sandy Cay a été suffisamment brève pour décourager toute représailles ou résistance des Philippines et des États-Unis, qui sont liés par un traité de défense de 1951. Mais l’histoire indique que le PCC continuera d’étendre son territoire jusqu’à ce qu’il soit stoppé. Il devient plus puissant à chaque nouvelle conquête.
Les États-Unis et leurs alliés doivent contenir le PCC et stabiliser la géopolitique mondiale, faute de quoi des régimes autoritaires agressifs continueront à profiter des petits États voisins, à voler leur territoire et leurs mers, et à déclencher des petites guerres qui endormiront encore davantage l’opinion publique face aux crimes mondiaux perpétrés par le régime chinois contre l’humanité. Le risque est de voir s’enclencher une spirale descendante vers un chaos encore plus grand.
Alors, saisissez la balle au bond et contenez le PCC, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard et que nous ne puissions plus le faire.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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