La reprise des exportations de céréales ukrainiennes, un enjeu stratégique

Par Epoch Times avec AFP
1 août 2022 13:39 Mis à jour: 1 août 2022 20:30

La reprise des exportations de céréales ukrainiennes, marquée lundi 1er août avec le départ d’un premier navire depuis Odessa, est un premier « signal positif », indispensable à l’alimentation. C’est un enjeu stratégique dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Après la signature le 22 juillet d’un accord entre l’Ukraine et la Russie, sous l’égide de l’ONU et avec la Turquie comme médiateur, le premier bateau rempli de céréales ukrainiennes a quitté le port d’Odessa (sud) lundi matin, à destination du Liban.

Un bateau de 26.000 tonnes de maïs pour l’Europe

« Il est attendu le 2 août à Istanbul. Il continuera sa route vers sa destination à la suite des inspections qui seront menées à Istanbul », a indiqué le ministère turc de la Défense.

Selon le ministre ukrainien de l’Infrastructure Oleksandre Koubrakov, le navire Razoni est chargé de 26.000 tonnes de maïs.

« Mais ce n’est pas un gros bateau », note-t-il toutefois auprès de l’AFP, estimant que l’Ukraine n’allait pas pour autant exporter, à ce stade, de plus grosses quantités.

Les livraisons de blé, maïs et tournesol d’Ukraine se faisaient avant le conflit à 90% par la mer et pour l’essentiel par le port d’Odessa, qui concentre 60% de l’activité portuaire du pays.

Toutefois, le chemin vers un retour à la normale reste long. Aucun pays n’a réussi depuis fin février à combler le manque de grains provoqué par le conflit, aggravant les risques de famine.

Incertitude sur la reprise du trafic maritime

Si l’accord signé le 22 juillet fait naître de véritables espoirs à l’échelle internationale, il soulève aussi des incertitudes sur la reprise opérationnelle du trafic maritime dans la mer Noire.

En 2020, l’Ukraine représentait à elle seule 13% des exportations mondiales de maïs et 9% de blé et de colza, selon l’Observatoire de la complexité économique.

Une vingtaine de millions de tonnes de grains (blé, maïs) sont aujourd’hui bloquées dans les silos des ports de la mer Noire.

Pour faire face aux difficultés logistiques, l’Ukraine et ses alliés européens ont dû déployer d’immenses efforts ces dernières semaines pour évacuer les céréales par la route ou le rail, sans parvenir toutefois à compenser la mise à l’arrêt des ports, avec des exportations six fois moins importantes que par la mer.

L’incertitude liée aux approvisionnements entraînée par le conflit en Ukraine avait entraîné la flambée des cours du maïs et du blé, ceux-ci se stabilisant depuis à un niveau très élevé – respectivement +38% et +25% depuis le 1er janvier.

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