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La Russie juge « nul et non avenu » le mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine

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De droite à gauche : le président russe Vladimir Poutine, accompagné du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Photo: : SERGEI CHIRIKOV/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les haut responsables russes ont rejeté vendredi le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre du président Vladimir Poutine, estimant qu’elle n’avait aucune valeur juridique pour la Russie.
« La Russie, comme un certain nombre d’Etats, ne reconnaît pas la compétence de ce tribunal, par conséquent, du point de vue de la loi, les décisions de ce tribunal sont nulles et non avenues », a dit aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
M. Peskov a estimé que l’idée même d’une arrestation de Vladimir Poutine était « scandaleuse et inacceptable ».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a elle évoqué une décision de la CPI « dénuée de sens », « y compris d’un point de vue juridique ».
« La Russie n’est pas partie prenante du statut de Rome de la Cour pénale internationale et n’a aucune obligation en vertu de celui-ci », a souligné Mme Zakharova sur Telegram, ajoutant que Moscou « ne coopère pas » avec la cour basée aux Pays-Bas.
Le mandat d’arrêt juridiquement insignifiant pour la Russie
Elle a averti que « les (mandats) d’arrêt émanant de la Cour pénale internationale seront juridiquement insignifiants » pour la Russie.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a lui comparé sur Twitter le mandat d’arrêt à du papier toilette.

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« La Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer où ce papier doit être utilisé », a-t-il écrit en anglais, terminant son message par un émoticône de papier toilette.
La décision de la CPI, qui siège à La Haye, concerne la « déportation » de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie depuis le début du conflit avec l’Ukraine il y a un an, ce qui constitue un crime de guerre.
Egalement visée par un mandat d’arrêt de la CPI, la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, a assuré que Moscou allait « continuer le travail ».
« C’est sympa que la communauté internationale ait estimé notre travail pour aider les enfants de notre pays, et qu’on ne les laisse pas dans des zones d’opérations militaires et qu’on les sorte », a-t-elle ironisé, citée par l’agence de presse russe Ria Novosti.

Le président russe Vladimir Poutine rencontre Maria Lvova-Belova, commissaire russe aux droits de l’enfant, à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, le 16 février 2023.(Photo : MIKHAIL METZEL/SPUTNIK/AFP via Getty Images)

Une enquête sur les mandats d’arrêts à l’encontre de citoyens russes
Le Comité d’enquête, en charge des principales investigations criminelles en Russie, a lui ordonné l’ouverture d’une enquête sur « l’émission illégale par la CPI de mandats d’arrêts à l’encontre de citoyens russes ».
Les enquêteurs russes devront établir l’identité des juges de la CPI à l’origine de la décision en vue d’éventuelles mesures de rétorsion futures.
La patronne de la chaîne RT, Margarita Simonian, a elle averti à demi-mot tout pays qui voudrait arrêter M. Poutine.
« J’aimerais voir le pays qui arrêtera Poutine en vertu de la décision de La Haye. Huit minutes plus ou moins durerait le vol jusqu’à sa capitale », a-t-elle écrit sur Twitter, dans une référence apparente à la rapidité des missiles russes.