L’ambassadrice des JO 2024 Émilie Gomis provoque la polémique en relayant des messages faisant l’apologie du terrorisme

Par Emmanuelle Bourdy
2 décembre 2023 09:43 Mis à jour: 6 décembre 2023 22:35

Sur les réseaux sociaux, l’ancienne basketteuse française Émilie Gomis a « liké » plusieurs publications extrémistes, et notamment antisémites. Face à la polémique déclenchée par ces prises de positions, elle a présenté ses excuses. Toutefois certains internautes ont pointé l’hypocrisie de l’ex-championne.

En tant qu’ambassadrice Paris 2024, Émilie Gomis se doit de « faire preuve de loyauté et de discrétion professionnelle » et s’abstenir « de tout acte qui pourrait porter atteinte à l’image ou à la réputation de Paris 2024 », ce qu’elle n’a pas fait.

« C’est clairement une justification du pogrom »

Ainsi que l’a signalé ce jeudi 30 novembre sur X un internaute, portant le nom de « Sword Of Salomon », l’ex-basketteuse médaillée d’argent aux JO de Londres en 2012 a relayé de nombreux messages extrémistes au cours de ces dernières années, via ses réseaux sociaux.

Le 9 octobre dernier, soit deux jours seulement après l’attaque sanglante du Hamas en Israël, Émilie Gomis a partagé dans sa story une image montrant une carte de la France qui, de 1947 à 2023, apparaît de plus en plus recouverte du drapeau israélien. Cette image s’accompagnait d’une simple question qui en dit long : « Que feriez-vous dans cette situation ? »

« C’est clairement une justification du pogrom », a dénoncé « Sword Of Salomon » sur X en constatant que l’ex-basketteuse faisait l’apologie du terrorisme. En 2018, l’ambassadrice pour les JO 2024 avait également partagé « un tweet du leader antisémite de la Nation de l’Islam Louis Farrakhan, qui a qualifié les juifs de « sangsues » et Hitler de « très grand homme » », rappelle également le journaliste Amaury Brelet sur X.

« Loyauté » et « discrétion professionnelle » pour les membres de Paris 2024

Elle avait par ailleurs « liké » de nombreux messages de Kémi Séba, un influenceur franco-béninois proche du polémiste Dieudonné, également fondateur et leader de la Tribu Ka, à savoir un groupuscule ouvertement antisémite qui a été dissout en 2006 par le ministère de l’Intérieur en raison de son incitation à la haine raciale.

Sur X, « Sword Of Salomon » a pointé du doigt son « manquement à l’esprit olympique et justification du terrorisme palestinien qui a déjà ensanglanté les JO de Munich 72 », qualifiant cela de « décevant ». « Les membres et salariés de Paris 2024 font preuve de loyauté et de discrétion professionnelle. Sans préjudice de la politique de communication de Paris 2024, ils respectent le devoir de réserve dans leur expression publique. Ils s’abstiennent de tout acte qui pourrait porter atteinte à l’image ou à la réputation de Paris 2024 », a par ailleurs rappelé l’internaute en mentionnant l’article 8 de la Charte éthique de Paris 2024.

Ses excuses « n’effaceront ni ce qu’elle a écrit ni ses précédentes prises de position »

Ce jeudi, Émilie Gomis a finalement présenté ses excuses sur ses réseaux sociaux, mais le mal était fait. « Ma story du 9 octobre dernier a suscité de nombreuses réactions et une émotion que je comprends. Je m’excuse auprès de ceux qui se sont sentis blessés », a-t-elle effectivement écrit sur son compte X, ajoutant que ses pensées « vont à toutes les innocentes victimes touchées par les guerres et actes barbares qui se multiplient dans le monde » en « ces moments difficiles ».

« Les accusations d’antisémitisme auxquelles je fais face sont en totale contradiction avec les valeurs qui m’ont été inculquées et celles que le sport m’a enseignées », a précisé la sportive. « Je condamne toute forme de discrimination et je m’engage à travailler pour un monde où la compréhension et le respect règnent en maîtres », a-t-elle encore écrit ce jeudi, concluant son message par : « Ensemble, nous pouvons surmonter les préjugés et construire un monde plus inclusif et respectueux. »

Une internaute, du nom de Rebeccah Glazer, a aussitôt réagi en indiquant que « tous les communiqués d’excuses en carton d’Émilie Gomis n’effaceront ni ce qu’elle a écrit ni ses précédentes prises de position ».

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