L’ancien PDG de Twitter Jack Dorsey condamne le «contrôle par le gouvernement» des médias sociaux

Jack Dorsey
Photo: Marco Bello/AFP via Getty Images
L’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, a évoqué la publication des Twitter files par Elon Musk, en déclarant qu’il n’y avait eu, selon lui, « aucune mauvaise intention ou agenda caché » sous sa direction.
Dans un billet de blog publié le 13 décembre intitulé Un protocole internet natif pour les médias sociaux, Dorsey a reconnu que la publication des Twitter Files faisait actuellement l’objet de « nombreuses conversations », mais il a insisté sur le fait qu’il n’y avait « rien à cacher ».
Jack Dorsey n’a pas abordé directement les révélations des journalistes indépendants Matt Taibbi et Bari Weiss, mais a donné son propre avis sur leur publication.
Il estime, au vu de son expérience à la tête de Twitter, que les médias sociaux devraient « résister à tout contrôle exercé par les entreprises et les gouvernements ». Selon lui, seul l’auteur du contenu publié sur la plateforme devrait être autorisé à le supprimer. Les suspensions de comptes devraient être interdites.
« Tout est de ma faute »
« La modération à l’aide d’algorithmes est la meilleure solution », a-t-il ajouté. « Le Twitter que je dirigeais et le Twitter d’aujourd’hui ne répondent pas à ce principe. » Il ajoute : « Tout est de ma faute. »
L’ancien PDG a également reconnu que la « plus grosse erreur » qu’il ait commise lorsqu’il était à la tête de l’entreprise a été d’investir dans la création d’outils permettant à Twitter de gérer les conversations publiques et non pas des outils permettant aux utilisateurs de Twitter de les prendre en charge eux-mêmes.
Selon lui, cette pratique « confère à l’entreprise un pouvoir trop important et nous expose à d’importantes pressions extérieures (comme le budget des annonceurs) ».
La publication sur de Dorsey survient peu après que Bari Weiss, avec l’aval de Musk, a publié les Twitter Files expliquant en détail comment les utilisateurs conservateurs étaient censurés sur la plateforme.
Une semaine auparavant, Matt Taibbi a expliqué comment le personnel de Twitter avait travaillé pour supprimer l’article du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden avant l’élection de 2020.
Dorsey a noté que les entreprises étaient « devenues beaucoup trop puissantes ». Selon lui, la suspension par Twitter du compte de l’ancien président Donald Trump en 2021 en est la preuve.
« Aucune mauvaise intention ou agenda caché »
Jack Dorsey a quitté son poste en novembre. Depuis, Elon Musk a rétabli le compte de Donald Trump.
« Comme je l’ai déjà dit, nous avons fait ce qu’il fallait pour le public de l’entreprise à l’époque, mais pas ce qu’il fallait pour Internet et la société », a écrit Dorsey. « Je continue de croire qu’il n’y avait pas de mauvaises intentions ou d’agendas cachés, et que tout le monde a agi en fonction des meilleures informations dont nous disposions alors. Bien sûr, des erreurs ont été commises. »
Par ailleurs, Jack Dorsey a ajouté que les gouvernements cherchaient à contrôler et à façonner le débat public et utilisaient « toutes les méthodes à leur disposition » pour y parvenir, ce qui, selon lui, inclut les médias.
« Le pouvoir qu’exerce une entreprise pour faire la même chose [contrôler le débat] ne fait que croître », a-t-il noté. « Il est essentiel que les gens disposent d’outils pour y résister, et que ces outils soient en fin de compte la propriété des gens. Permettre à un gouvernement ou à quelques entreprises de s’approprier le débat public est une voie qui mène à un contrôle centralisé. »
Jack Dorsey a conclu son message en appelant Twitter à devenir « transparent dans toutes ses actions malgré les désagréments », tant aujourd’hui qu’à l’avenir. ll a ajouté qu’il aurait voir les Twitter Files « publiés à la manière de Wikileaks ».
« Il n’y a rien à cacher… seulement beaucoup à apprendre », a-t-il ajouté tout en s’inquiétant des « attaques » contre ses anciens collègues.
« Si vous voulez faire des reproches, dirigez-les vers moi et vers mes actions, ou leur absence. »
En début de semaine, Dorsey a démenti les affirmations de Musk selon lesquelles la plateforme avait refusé de prendre des mesures contre l’exploitation des enfants pendant des années, déclarant sur Twitter que c’était tout simplement « faux ».
Son démenti survient alors qu’il a récemment été dévoilé que le nombre de comptes suspendus par Twitter quotidiennement pour partage de contenus pédocriminels a presque doublé depuis l’arrivée de Musk.

Katabella Roberts est rédactrice pour The Epoch Times. Elle se concentre principalement sur les États-Unis, le monde et l'actualité économique.
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