L’ancien PDG de Twitter Jack Dorsey condamne le «contrôle par le gouvernement» des médias sociaux

Par Katabella Roberts
15 décembre 2022 14:46 Mis à jour: 15 décembre 2022 16:12

L’ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, a évoqué la publication des Twitter files par Elon Musk, en déclarant qu’il n’y avait eu, selon lui, « aucune mauvaise intention ou agenda caché » sous sa direction.

Dans un billet de blog publié le 13 décembre intitulé Un protocole internet natif pour les médias sociaux, Dorsey a reconnu que la publication des Twitter Files faisait actuellement l’objet de « nombreuses conversations », mais il a insisté sur le fait qu’il n’y avait « rien à cacher ».

Jack Dorsey n’a pas abordé directement les révélations des journalistes indépendants Matt Taibbi et Bari Weiss, mais a donné son propre avis sur leur publication.

Il estime, au vu de son expérience à la tête de Twitter, que les médias sociaux devraient « résister à tout contrôle exercé par les entreprises et les gouvernements ». Selon lui, seul l’auteur du contenu publié sur la plateforme devrait être autorisé à le supprimer. Les suspensions de comptes devraient être interdites.

« Tout est de ma faute »

« La modération à l’aide d’algorithmes est la meilleure solution », a-t-il ajouté. « Le Twitter que je dirigeais et le Twitter d’aujourd’hui ne répondent pas à ce principe. » Il ajoute : « Tout est de ma faute. »

L’ancien PDG a également reconnu que la « plus grosse erreur » qu’il ait commise lorsqu’il était à la tête de l’entreprise a été d’investir dans la création d’outils permettant à Twitter de gérer les conversations publiques et non pas des outils permettant aux utilisateurs de Twitter de les prendre en charge eux-mêmes.

Selon lui, cette pratique « confère à l’entreprise un pouvoir trop important et nous expose à d’importantes pressions extérieures (comme le budget des annonceurs) ».

La publication sur de Dorsey survient peu après que Bari Weiss, avec l’aval de Musk, a publié les Twitter Files expliquant en détail comment les utilisateurs conservateurs étaient censurés sur la plateforme.

Une semaine auparavant, Matt Taibbi a expliqué comment le personnel de Twitter avait travaillé pour supprimer l’article du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden avant l’élection de 2020.

Dorsey a noté que les entreprises étaient « devenues beaucoup trop puissantes ». Selon lui, la suspension par Twitter du compte de l’ancien président Donald Trump en 2021 en est la preuve.

« Aucune mauvaise intention ou agenda caché »

Jack Dorsey a quitté son poste en novembre. Depuis, Elon Musk a rétabli le compte de Donald Trump.

« Comme je l’ai déjà dit, nous avons fait ce qu’il fallait pour le public de l’entreprise à l’époque, mais pas ce qu’il fallait pour Internet et la société », a écrit Dorsey. « Je continue de croire qu’il n’y avait pas de mauvaises intentions ou d’agendas cachés, et que tout le monde a agi en fonction des meilleures informations dont nous disposions alors. Bien sûr, des erreurs ont été commises. »

Par ailleurs, Jack Dorsey a ajouté que les gouvernements cherchaient à contrôler et à façonner le débat public et utilisaient « toutes les méthodes à leur disposition » pour y parvenir, ce qui, selon lui, inclut les médias.

« Le pouvoir qu’exerce une entreprise pour faire la même chose [contrôler le débat] ne fait que croître », a-t-il noté. « Il est essentiel que les gens disposent d’outils pour y résister, et que ces outils soient en fin de compte la propriété des gens. Permettre à un gouvernement ou à quelques entreprises de s’approprier le débat public est une voie qui mène à un contrôle centralisé. »

Jack Dorsey a conclu son message en appelant Twitter à devenir « transparent dans toutes ses actions malgré les désagréments », tant aujourd’hui qu’à l’avenir. ll a ajouté qu’il aurait voir les Twitter Files « publiés à la manière de Wikileaks ».

« Il n’y a rien à cacher… seulement beaucoup à apprendre », a-t-il ajouté tout en s’inquiétant des « attaques » contre ses anciens collègues.

« Si vous voulez faire des reproches, dirigez-les vers moi et vers mes actions, ou leur absence. »

En début de semaine, Dorsey a démenti les affirmations de Musk selon lesquelles la plateforme avait refusé de prendre des mesures contre l’exploitation des enfants pendant des années, déclarant sur Twitter que c’était tout simplement « faux ».

Son démenti survient alors qu’il a récemment été dévoilé que le nombre de comptes suspendus par Twitter quotidiennement pour partage de contenus pédocriminels a presque doublé depuis l’arrivée de Musk.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.