Le bilan des activités de Hunter Biden avec l’Ukraine et la Chine

Par Jeff Carlson
20 novembre 2022 19:08 Mis à jour: 20 novembre 2022 23:09

Cet article a pour but faire le point sur les activités de Hunter Biden avec l’Ukraine et la Chine, en se basant notamment sur les informations trouvées sur son ordinateur portable.

Les enquêteurs ayant examiné le portable ont tout d’abord trouvé un courriel du chef du conseil d’administration de la société gazière ukrainienne Burisma adressé à Hunter Biden.

Dans ce message, le chef du conseil d’administration demandait à Hunter Biden d’intervenir pour mettre fin à une enquête judiciaire visant le patron de Burisma, Mykola Zlochevski.

Peu de temps après, Joe Biden, alors vice‑président, entrait en jeu et exhortait le président ukrainien Petro Porochenko de renvoyer le procureur général Victor Chokine en charge du dossier.

Cette situation où Hunter Biden s’engage auprès d’une compagnie étrangère pour ensuite être rejoint par son père Joe Biden, qui étant au pouvoir a la capacité d’opérer des changements concrets à la faveur d’intérêts spécifiques, constitue un schéma typique et récurrent.

Les engagements de Hunter Biden avec certaines entreprises chinoises directement liées au PCC suivent également ce schéma.

Par exemple, en 2009, Hunter Biden, Chris Heinz et Devon Archer créent le Rosemont Capital, un fonds d’investissement alternatif pour le compte de la famille Heinz. Le nom, Rosemont Capital, vient de Rosemont Farm, le domaine de 36.000 hectares des Heinz en Pennsylvanie.

Chris Heinz est le beau‑fils de l’ancien secrétaire d’État John Kerry. Quant à Devon Archer, c’est un ami de longue date de Chris Heinz et de John Kerry. Il a également levé des fonds pour la campagne présidentielle de John Kerry en 2004. Rosemont Capital comprend plusieurs fonds d’investissement, dont Rosemont Seneca le plus important d’entre eux.

Rosemont Seneca s’associe alors au Thornton Group, dirigé par James Bulger, le neveu de l’ancien mafieux James « Whitey » Bulger. En 2010, Hunter Biden et Devon Archer se rendent en Chine pour « explorer les possibilités de coopération et d’opportunités commerciales ».

Et, apparemment, ils trouvent de nombreuses opportunités.

Selon Peter Schweizer, directeur du Government Accountability Institute, le compte-rendu de leur rencontre sur le site Web chinois de Thornton Group est des plus éloquents. On peut y lire que les dirigeants chinois « ont réservé un accueil chaleureux » au « Thornton Group, ainsi qu’à son partenaire américain Hunter Biden, président de Rosemont Seneca (et deuxième fils de l’actuel vice‑président Joe Biden) ».

Au cours de leur visite, Hunter Biden et Devon Archer rencontrent les financiers les plus puissants du gouvernement chinois, quand bien même Rosemont Seneca n’est qu’une petite entreprise sans expérience. Leur voyage s’inscrit dans un timing particulièrement favorable. Quelques heures plus tard, Joe Biden doit rencontrer le dirigeant chinois Hu Jintao. La réunion entre les deux chefs d’État se déroule à Washington dans le cadre d’un sommet sur la sécurité nucléaire.

En 2011, une deuxième rencontre a lieu entre Rosemont Seneca et ces mêmes gestionnaires d’actifs du gouvernement chinois. Cette fois, la rencontre est planifiée à Taïwan. Une fois de plus, le moment de cette rencontre est particulièrement propice. Deux semaines auparavant tout juste, lors d’une rencontre organisée à Washington, Joe Biden vient d’entamer un dialogue stratégique entre les États‑Unis et la Chine.

En décembre 2013, Hunter Biden accompagne son père en Chine à bord de l’Air Force Two (l’avion officiel du vice‑président des États‑Unis). Joe Biden vient à la rencontre de Xi Jinping, fraîchement élu à la tête du PCC. Au cours de sa visite, Hunter Biden permet à Jonathan Li, le PDG de Bohai Capital, une filiale de la Banque de Chine, « d’échanger une poignée de main » avec son père.

Par la suite Hunter Biden et Jonathan Li se revoient de manière informelle. À peine dix jours plus tard, Jonathan Li signe un accord avec Rosemont Seneca Partners, pour créer un fonds d’investissement commun d’un milliard de dollars qui se nommera Bohai Harvest RST. L’acronyme RST correspond à Rosemont Seneca Thornton.

L’accord élève ensuite le fonds à 1,5 milliard de dollars. Son financement provient de la Banque de Chine et de la Banque de Développement de Chine, toutes deux détenues par le régime. Le régime détient alors 80% de la coentreprise et Hunter Biden, 10%.

Fait notable, les voyages de Hunter Biden en Chine coïncident avec des réunions stratégiques de politique étrangère entre son père et les autorités chinoises.

À noter que peu après avoir quitté son poste de vice‑président (en 2017), Joe Biden rédigera une lettre de recommandation pour le fils de Jonathan Li cherchant à intégrer une université de la Ivy League.

Revenons au 16 avril 2014, alors que le fond Bohai Harvest RST vient tout juste d’être créé. Ce jour‑là, Joe Biden rencontre l’associé de son fils, Devon Archer, à la Maison Blanche. Ce qui se dit durant cette rencontre n’est pas connu, mais cinq jours plus tard le vice‑président se rend en Ukraine et apporte son soutien au nouveau gouvernement Porochenko auquel il offre une aide de 50 millions de dollars.

Au même moment (Joe Biden n’ayant toujours pas quitté l’Ukraine), Burisma annonce que Devon Archer rejoint son conseil d’administration. Quelques semaines plus tard, c’est au tour de Hunter Biden lui‑même de rejoindre le conseil d’administration, bien que sa nomination ne soit annoncée officiellement qu’au 12 mai.

Hunter Biden développe la capacité singulière à se trouver toujours dans les régions où son père, vice‑président des États‑Unis, est en visite diplomatique. Par ailleurs, il parvient systématiquement à transformer ces déplacements en opportunités de conclure des affaires très lucratives.

C’est à partir de 2015 (selon un rapport du Sénat en septembre 2020) que les contacts de Hunter Biden avec l’homme d’affaires chinois Ye Jianming, le fondateur du conglomérat chinois CEFC China Energy, commencent véritablement. Dès lors, Ye Jianming apparaîtra régulièrement dans les transactions financières entre les Biden et la Chine.

Ye Jianming est également président du conseil d’administration d’une filiale de CEFC, le China Energy Fund Committee. Officiellement, jusqu’en 2018, CEFC est une entreprise privée. Ce n’est qu’après 2018 que le conglomérat deviendra une entreprise d’État. Mais le rapport du Sénat explique qu’en réalité CEFC a toujours reçu des financements de la China Development Bank. De plus, son personnel est composé « d’un certain nombre d’anciens hauts responsables d’entreprises d’État du secteur de l’énergie » et le groupe compte « plusieurs comités du Parti communiste siégeant à différents niveaux de ses filiales ». Le rapport ajoute que CEFC a également des « liens avec les services de renseignement » chinois. En d’autres termes, le groupe CEFC est totalement contrôlé par le régime, et ce, depuis sa création.

CEFC est un conglomérat énorme dont la croissance est extrêmement rapide. En 2016, CEFC se hisse à la 229e position du classement Global Fortune 500 grâce à ses 42 milliards de dollars de revenus en 2015. Le groupe possède alors plusieurs milliers de stations‑service dans toute l’Europe, dont beaucoup ont directement été rachetées auprès de la société pétrolière nationale du Kazakhstan. CEFC est également propriétaire d’un réseau de stockage de pétrole d’un million de tonnes en Espagne et en France. Ce réseau important pour l’approvisionnement en pétrole constitue un atout majeur pour la Chine dans ses prétentions mondiales. Enfin, CEFC est au cœur de l’Initiative Ceinture et Route (ICR), le grand programme d’infrastructures mondiales lancée par Xi Jinping en 2013 pour étendre et renforcer l’influence chinoise sur l’ensemble du globe. Le surnom de Ye Jianping dans la presse est alors « le milliardaire de la Ceinture et Route ».

En décembre 2015, Ye Jianming se rend à Washington où il rencontre Hunter Biden. Selon un rapport récent des sénateurs américains Chuck Grassley (Parti républicain‑Iowa) et Ron Johnson (Parti républicain‑Wisconsin), l’agenda de Hunter Biden indique qu’une rencontre est prévue entre les deux hommes au 7 décembre 2015. Finalement, selon le témoignage d’un ancien associé de Hunter Biden pour le New York Post, Hunter Biden présente Ye Jinaming à Joe Biden à l’occasion de la fête de Noël.

C’est à cette époque que Tony Bobulinksi, futur lanceur d’alerte, entre en scène. Tony Bobulinski a été recruté par James Gilliar, un associé de Hunter Biden de longue date. James Gilliar a besoin de l’expertise de Bobulinski pour créer la Hudson West III, une coentreprise pour le compte de la famille Biden. Quelques mois plus tard, en mars 2016, James Gilliar révèle à Tony Bobulinski, selon le New York Post, que cette société deviendra le « bras financier de l’Initiative Ceinture et Route ».

Les contacts entre Hunter Biden et Ye Jianming s’arrêtent début 2018 lorsque celui‑ci est emprisonné par les autorités chinoises. Ye Jianming disparaît alors de la scène publique. Dans le rapport des sénateurs américains, on peut également lire : « Les documents obtenus par [nos] cabinets montrent que Ye Jianming était devenu très proche de Hunter Biden. »

En février 2017, Hunter Biden et Ye Jianming se rencontrent dans un hôtel à Miami. À cette occasion, Ye Jianming offre 10 millions de dollars par an pendant trois ans à Hunter Biden en échange « de simples introductions et mises en relation ». Ce jour‑même, Ye Jianming lui fait également don d’un diamant de 3,16 carats, dont la valeur est estimée à 80.000 dollars.

Toujours dans le rapport des sénateurs Grassley et Johnson, on peut lire que « neuf jours plus tard, le 23 février 2017, une société basée à Shanghai ( …), affiliée à CEFC China Energy, a effectué un virement de 3 millions de dollars » à Robinson Walker, une société appartenant à Rob Walker, un autre associé de Hunter Biden.

Un autre montant de 3 millions de dollars est envoyé le 1er mars 2017. Bien que l’on ne sache pas encore avec précision ce qu’il est advenu des 6 millions de dollars, on sait que Hunter Biden a alors reçu des paiements réguliers de la société Robinson Walker. Il touchera aussi plus de 500.000 dollars directement de la part de Rob Walker lui‑même. Ces deux virements de 3 millions de dollars seront plus tard signalés comme « activité suspecte » par le réseau de répression des crimes financiers du Département du Trésor américain.

En août 2017, la société Hudson West III est officiellement créée, avec un apport de 5 millions de dollars de capital de la part de Ye Jianming. De son côté, Hunter Biden n’apporte aucun capital à la nouvelle entreprise, il détient pourtant 50% des parts. Selon l’accord d’exploitation de la Hudson West III, il est prévu que Hunter Biden reçoive 100.000 dollars par mois et que le frère de Joe Biden, James, reçoive 65.000 dollars par mois. La Hudson West III effectue également d’importants paiements par carte de crédit pour des articles achetés par les Biden. Les Biden ne rendront apparemment qu’un seul service à Ye Jianming en échange de tout cet argent, à savoir qu’ils aideront sa famille à obtenir des visas américains.

En novembre 2017, CEFC effectue un paiement d’un million de dollars à la Hudson West III. Quelques mois plus tard, Owasco, le cabinet d’avocats de Hunter Biden reçoit un million de dollars pour représenter Patrick Ho, un associé de Ye Jianming accusé de blanchiment d’argent et de corruption par le gouvernement américain.

Selon le rapport du Sénat, Patrick Ho sera finalement « accusé et condamné pour des délits de corruption internationale et de blanchiment d’argent dans le cadre de son travail pour le China Energy Fund Committee, affilié à CEFC ». C’est ce même Patrick Ho, que Hunter Biden décrira dans un courriel de « [*** juron] d’espion du gouvernement chinois ». Lors de son arrestation, le premier appel téléphonique que passe Patrick Ho est destiné à James Biden. Ce dernier déclarera plus tard que l’appel était en réalité adressé à Hunter Biden.

Après la création de la Hudson West III, Hunter Biden engage une femme nommée Jiaqi Bao. Son rôle dans la Hudson III est bien plus important qu’il n’y parait à première vue. Selon « les documents obtenus par les républicains en charge de la commission, (…) Mme Bao travaillait également pour des employés de CEFC qui avaient des liens avec le PCC ».

C’est ce que révèle une lettre envoyée par le représentant James Comer (Parti républicain‑Kentucky). James Comer précise que Jiaqi Bao « administrait en réalité la coentreprise au nom de Hunter Biden. Elle produisait des rapports annuels et des projections pour Hudson West III, la coentreprise que Hunter Biden avait créée avec la société chinoise CEFC ».

Lorsque Ye Jianming est arrêté en Chine en mars 2018, Jiaqi Bao envoie un courriel à Hunter Biden pour l’informer que « la situation de Ye Jianming a changé ». Elle l’enjoint alors à retirer autant d’argent que possible de la Hudson West III. S’il ne le fait pas, cet argent « n’appartiendra plus à personne », prévient‑elle. Au moment de l’envoi du courriel, il reste encore près de 3,5 millions de dollars sur le compte de la société. James Comer note également que Jiaqi Bao encourage Hunter Biden à inciter son père à se présenter à la présidence, et ce, « des mois avant que celui‑ci ne l’annonce officiellement. » Elle fournira plus tard « des conseils de campagne à la famille Biden en rapport avec la Chine ».

Finalement, ironie de l’histoire, en septembre 2018, la propre banque de Hunter Biden lui envoie un courriel dans lequel elle l’interroge sur la provenance de tous ces transferts. Dans ce courriel, la banque pose une série de questions très pointues sur les virements entrant de la Hudson West III sur les comptes de la famille Biden.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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