Les autorités provinciales chinoises critiquent la couverture du virus par les médias d’État, selon un document ayant fait l’objet d’une fuite

Par Nicole Hao
27 mai 2020 23:34 Mis à jour: 27 mai 2020 23:34

Un document interne du gouvernement révèle que les autorités provinciales chinoises ont exprimé leur colère contre les médias publics pour avoir publié des informations erronées sur l’épidémie du virus du PCC* (virus du Parti communiste chinois).

Depuis début avril, le Heilongjiang, la province la plus septentrionale de Chine, a été frappée par une seconde vague d’infections, des foyers de contamination étant signalés dans les hôpitaux et les quartiers de Harbin, la capitale de la province, et à Mudanjiang, une autre ville de la province.

Dans des entretiens avec Epoch Times, les habitants ont exprimé leur panique et leur crainte, les autorités n’ayant pas été en mesure de fournir des informations transparentes sur l’épidémie locale.

Fausses informations

L’administration du Heilongjiang a critiqué la chaîne de télévision publique CCTV pour avoir diffusé des informations erronées sur un résident local que les autorités ont identifié comme le « patient zéro » de l’épidémie de la deuxième vague, selon un document obtenu par Epoch Times et ayant fait l’objet d’une fuite. Le document est un rapport rédigé par une équipe de travail des autorités provinciales à la suite d’une enquête sur l’épidémie à Harbin le 30 avril.

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CCTV est une filiale de l’Administration nationale de la radio et de la télévision, un organisme du gouvernement central qui supervise les industries de la télévision et de la radio en Chine.

« Dans la soirée du 14 avril, CCTV a présenté Han Peixi comme étant un homme. Cela a provoqué beaucoup de commentaires publics chaotiques et des rumeurs se sont répandues dans tout le pays, ce qui a gravement porté atteinte à l’image de Harbin et même du Heilongjiang », peut-on lire dans le document.

« Cependant, CCTV n’a pas corrigé sa faute, ni clarifié la vérité. »

Une équipe de travail du gouvernement de la province de Heilongjiang s’est plainte que les médias appartenant au gouvernement central ont diffusé de fausses nouvelles sur l’épidémie du virus PCC à Harbin, en Chine, le 30 avril 2020. (Fourni à The Epoch Times)

CCTV a signalé que l’homme, surnommé Han, était venu des États-Unis à Harbin le 19 mars. L’émission affirme que Han a été infecté et a transmis le virus à sa voisine d’immeuble, Mme Cao, âgée de 33 ans.

Mme Cao a été annoncée par les autorités locales comme étant porteuse asymptomatique le 9 avril et a été officiellement diagnostiquée le 14 avril.

L’émission de CCTV a également affirmé que Mme Cao a ensuite transmis le virus à son petit ami Li, âgé de 32 ans, à sa mère Wang, âgée de 54 ans, et au compagnon de sa mère, M. Guo.

M. Guo a été le premier patient confirmé de la deuxième vague à Harbin ; il s’est rendu à l’hôpital le 7 avril en raison de fièvre et de toux, et a été diagnostiqué le 9 avril.

Le 14 avril également, le journal People’s Daily, porte-parole du Parti communiste chinois, a publié un article par l’intermédiaire de sa filiale China Economic Weekly, dans lequel il est dit que Han et Mme Cao ont vécu ensemble après le retour de Han des États-Unis.

L’allégation de cohabitation a rapidement été reprise par d’autres médias chinois, qui ont insinué que Han et Mme Cao étaient impliqués dans une relation sexuelle inappropriée.

Le document qui a fait l’objet de la fuite indique que CCTV, Beijing News et d’autres « médias à grande échelle, qui sont issus du gouvernement, ont une énorme influence sur la société et bénéficient de la confiance de la population [en Chine] ». Bien que la municipalité de Harbin a essayé de clarifier le reportage, l’effet a été limité, selon le document.

Les autorités provinciales ont suggéré que les fonctionnaires municipaux soient plus actifs dans la « propagande » liée à l’épidémie.

This photo taken on May 25, 2020 shows volunteers wearing protective clothing, amid concerns of the COVID-19 coronavirus, at a check point outside a residental area in Jilin in China’s northeastern Jilin province. (Photo by STR / AFP) / China OUT (Photo by STR/AFP via Getty Images)

Le point de vue des autorités locales

Un mois avant cette information, l’administration de la ville de Harbin a annoncé lors d’une conférence de presse le 15 mars que Han est une femme de 22 ans – et non un homme, comme l’ont indiqué par la suite CCTV et d’autres médias publics.

Li Xikun, membre du personnel du Centre de contrôle et de prévention des maladies de Harbin, a ensuite déclaré lors d’une conférence de presse le 21 avril que Han était étudiante à l’université de New York.

Le 18 mars, Han a pris des vols vers la Chine via Hong Kong. Après son arrivée à Harbin le 19 mars, elle est retournée chez ses parents pour se mettre en quarantaine pendant 14 jours. Han a un jeune frère qui vit également dans le même appartement.

Les 19 et 31 mars, Han a subi deux tests d’acide nucléique et des tests d’anticorps sanguins. Tous les résultats des tests ont été négatifs.

Du 5 au 8 avril, Han s’est rendu à Shanghai pour une opération chirurgicale sans rapport avec le virus. Aux autres moments, Han est restée à la maison avec ses parents et son frère, selon Li Xikun.

Selon Li Xikun, la ville de Harbin pense que Han est à l’origine de l’épidémie parce qu’elle est revenue de New York. Le 10 avril, les autorités ont de nouveau testé Han, et ont annoncé que le test d’acide nucléique et l’anticorps Ig-M étaient négatifs, mais que l’anticorps Ig-G était positif.

Li Xikun a déclaré que Han a dû être infectée par le virus lorsqu’elle était à New York, mais qu’elle s’en est remise sans présenter de symptômes. Les parents et le frère de Han, qui vivent avec elle, n’ont pas été infectés.

On ignore si les personnes mentionnées dans les reportages de CCTV et d’autres médias ont été confirmées comme étant aussi positives pour le Covid-19.

* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie covid-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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