Les dangers de ce qui se prépare politiquement à l’OMS (1ère partie)

Par Torsten Trey
9 mai 2023 04:34 Mis à jour: 14 mai 2023 01:56

La Constitution américaine est avant tout connue pour protéger les droits et libertés qui nous viennent du divin. Une récente série de séminaires en ligne organisés par le « Committee of the Present Danger : China » (Comité sur le danger actuel que pose la Chine) a tiré la sonnette d’alarme : ces libertés sont en train d’être attaquées par un organisme auquel on ne s’attendait pas : l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Deux directions politiques vont être soumises au vote de l’Assemblée mondiale de la santé, notamment l’une d’ici la fin du mois de mai, le traité sur la prévention des pandémies (pdf) ainsi que les amendements au Règlement sanitaire international (RSI) (2005) (pdf).

Ces choix politiques auront un impact significatif sur notre société, bien plus que tous les autres événements qui déferlent actuellement sur les chaînes d’information. Quels en sont les enjeux ? Une seule personne, le directeur général de l’OMS, pourrait recevoir l’autorité de retirer aux Occidentaux les libertés défendues par leur Constitution démocratique. Comment en sommes-nous arrivés là ?

La stratégie des ciseaux

Le 4 février 2022, lors des Jeux olympiques de Pékin, les dirigeants de la Chine et de la Russie ont signé une déclaration qui établit un partenariat mutuel « sans limites » entre les deux pays. De tels partenariats entre pays communistes ne sont pas nouveaux. Toutefois, dans ce cas précis, le partenariat stratégique est établi entre deux pays ambitieux, en quête de puissance et de domination mondiale.

Vingt jours après la réunion de Pékin, la Russie lançait l’invasion de l’Ukraine, et le régime chinois décidait de rester en retrait : le partenariat  » sans limites » a pris une forme particulière. Un des deux partenaires envahit un pays souverain, et l’autre le soutient discrètement en gardant les canaux d’approvisionnement ouverts. Nous ne le savons peut-être pas, mais nous assistons à un exemple de « stratégie des ciseaux », qui n’est pas inhabituelle dans les pays communistes.

À la sortie d’un sommet entre ces deux gouvernements à Moscou le 21 mars, le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré au président Vladimir Poutine : « Des changements se produisent actuellement, ce qui ne s’était pas produit depuis 100 ans. Lorsque nous sommes ensemble, nous sommes les moteurs de ces changements ».

L’expression « lorsque nous sommes ensemble » rappelle les deux lames qui forment une paire de ciseaux. Mais lorsque Xi Jinping parle de « changements inédits depuis 100 ans », il ne faut absolument pas croire qu’il ne songe qu’à Taïwan. Ces changements qui n’ont pas eu lieu en 100 ans sont comme des « coups de ciseaux » et vont plus loin que l’invasion d’une île voisine. Le bruit de sabre autour de Taïwan est-il une diversion pour cacher une cible plus importante, par exemple les États-Unis ?

La Russie et la Chine

Que doit-on retenir de ce partenariat « sans limites » entre ces deux pays autoritaires toujours soucieux de consolider leur pouvoir ? Chacun d’entre eux a ses points faibles et ses points forts. La Russie dispose de pétrole et d’un vaste arsenal de missiles, et la Chine dispose d’une économie importante en plus d’être passée maître dans l’art de la mystification. Alors que la Russie envahit l’Ukraine, la Chine cherche à donner l’impression qu’elle pourrait faire office de médiateur potentiel dans le conflit.

Les ciseaux fonctionnent selon une sorte de partage des tâches : l’une des lames coupe, tandis que l’autre reste immobile. Actuellement, dans le partage des tâches entre les deux pays, la partie militaire active est confiée à la Russie, tandis que la Chine conserve son apparence de puissance passive. Sous le communisme, la propagande d’État est avant tout une « gestion de la perception », et la Chine veut être perçue comme un pays pacifique, digne d’être accepté internationalement et d’être un leader mondial. Attaquer militairement Taïwan pourrait compromettre cette image.

En outre, si les choses tournent mal en Ukraine, la Chine peut décider de ne pas intervenir sans pour autant être pointée du doigt. Un proverbe chinois dit d’ailleurs : « Cache la main qui a jeté la pierre derrière ton dos ». Le Parti communiste chinois (PCC) se sent historiquement plus à l’aise dans une configuration qui dispose d’un plan de secours sûr. Le PCC fonctionne mieux lorsqu’il n’est pas surveillé ; il est passé maître dans l’art de la dissimulation.

Pourquoi est-il si important de comprendre la « stratégie des ciseaux » ? Parce qu’il s’agit d’une manœuvre de dissimulation typique des pays du bloc communiste contre le monde libre. Les pays communistes arrivent facilement à collaborer entre eux car ils ont un ennemi commun, les pays à économie de marché. En revanche, les pays libres ne parviennent pas à réagir de manière unifiée contre le communisme et, comme un mouton qui a quitté le troupeau, ils deviennent plus vulnérables et sont des proies faciles. La « stratégie des ciseaux » est une variante moderne de la stratégie « diviser pour régner ».

Que peut-on faire ? Le jeu classique « pierre, papier, ciseaux » nous éclaire en réalité assez bien sur la situation. Si l’on est faible comme du papier, les ciseaux gagnent, mais si l’on est un roc, les ciseaux perdent. Cette dernière situation a été observée sous l’administration Trump, la Russie n’a envahi aucun pays et les droits de douane ont étouffé les exportations de la Chine. Sous l’actuelle administration américaine, nous trouvons plutôt le caractère du papier, ce qui équivaut à une invitation aux ciseaux communistes à couper l’Ukraine, et peut-être même Taïwan.

Bien-sûr, le jeu « pierre, papier, ciseaux » offre une seule solution face aux ciseaux, mais dans la vraie vie, on doit pouvoir être amené à démonter les ciseaux et séparer les deux lames. Il convient d’examiner de plus près la Chine communiste, et la façon dont elle cherche à se faire oublier.

Le protocole de mystification du PCC

Comme indiqué précédemment, le PCC est passé maître dans l’art de la dissimulation. Lorsque le PCC a agrandi ses camps de concentration du Xinjiang, il souhaitait être repéré par les satellites. Lorsque les détenus ouïghours attendaient d’être chargés dans des wagons de train, les autorités chinoises souhaitaient que les photos soient divulguées. Mais, depuis plus de 20 ans, la Chine fait tout ce qu’elle peut pour cacher les camps de détention où les pratiquants du Falun Gong sont détenus, torturés ou voient leurs organes prélevés de force – parce que le régime chinois ne veut pas être pris en flagrant délit de « génocide froid » contre le Falun Gong.

Le régime chinois ne voit pas d’inconvénient à être pris en flagrant délit de violation des droits de l’homme, mais il ne peut pas risquer d’être pris en flagrant délit de persécution du Falun Gong. Le PCC redoute que le reste du monde ne s’unisse contre lui si les gens venaient à connaître les principes nobles de vérité, de compassion et de tolérance que défend cette pratique spirituelle, des principes qui tranchent avec l’idéologie communiste et la lutte des classes.

Afin d’empêcher que la communauté mondiale n’apprenne les principes de bonté et de paix du Falun Gong, le PCC accorde la plus haute priorité à réduire ses pratiquants au silence, notamment en s’attaquant à leur ambassadeur potentiel, le leader du monde libre, les États-Unis.

Le PCC a les États-Unis en ligne de mire, mais il veut cacher son jeu et induire la communauté mondiale en erreur, dans la mesure du possible, quant à ses véritables intentions. Selon le traité de Sun Tzu, « L’art de la guerre », la victoire la plus prestigieuse est celle qui consiste à conquérir l’ennemi sans tirer un seul coup de feu. Ce qui nous amène à l’Organisation mondiale de la santé.

La Chine et l’OMS

L’OMS est un organe transnational sans mandat démocratique et dont les dirigeants ne sont pas élus par la population. Ces dernières années, le modèle d’entreprise de l’OMS a changé. Elle est devenue une branche des Nations unies et dépend en grande partie de financements privés. Son ancienne directrice générale, Margaret Chan, a déclaré que 70 % du budget était financé par le secteur privé. Parmi les principaux donateurs figurent des milliardaires, l’industrie pharmaceutique et la République populaire de Chine. Tout donateur a des exigences et ceux-ci en particulier attendent de l’OMS que certaines mesures soient mises en œuvre.

Cela génère des conflits d’intérêts pour l’OMS. On s’imagine l’OMS comme un serviteur désintéressé de la population mondiale, mais la piste de l’argent suggère le contraire.

Ce n’est un secret pour personne que la Chine a un lien direct avec l’actuel directeur général de l’OMS. Non seulement la Chine a contribué à son élection, mais ses liens passés avec les partis communistes font qu’il y a un terrain d’entente possible. La photo d’une poignée de main entre le directeur général et Xi Jinping montre tout de suite qui est aux commandes. La Chine s’est emparée de l’OMS et utilise l’organisme transnational pour mener sa guerre par procuration contre les États-Unis.

Tedros Adhanom WHO Xi Jingping China
Tedros Adhanom (G), directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, serre la main du dirigeant chinois Xi Jinping avant une réunion au Grand Hall du Peuple à Pékin, Chine, le 28 janvier 2020. (Naohiko Hatta/Pool/Getty Images)

Souvenons-nous du début de la pandémie de Covid-19. Après avoir observé l’apparition du virus, la Chine a imposé le confinement de la ville de Wuhan à la mi-janvier 2020, tout en assurant à la communauté internationale que les voyages internationaux seraient sûrs et devaient rester ouverts.

Dans le même temps, l’indice de trafic TomTom a montré que la Chine a considérablement réduit ses déplacements intérieurs à partir du mois de janvier, mais les déplacements internationaux sont, eux, restés à des niveaux normaux. Les voyages internationaux ne sont tombés au même niveau que les voyages intérieurs que deux mois plus tard, soit suffisamment de temps pour que le virus se propage dans le monde entier.

Cette situation soulève une question inhabituelle : le foyer de Covid-19 à Wuhan était-il un simple accident ou s’agit-il de la politique du pion sacrifié ?

Aux échecs, la décision de sacrifier une ville de 5 millions d’habitants dans un pays de 1,4 milliard d’habitants serait évidente si elle permettait de gagner la partie. Provoquer une pandémie serait même un geste tout à fait légitime si cela devait permettre de changer la donne sur l’échiquier. Si c’est le cas, quel en était l’objectif ? Cette pandémie a amené l’OMS à se pencher sur les mesures à prendre pour prévenir une prochaine pandémie. La suite logique est d’introduire un traité de prévention des pandémies qui imposerait des restrictions massives aux pays libres.

Les restrictions n’ont pas vocation à viser les pays autoritaires, pour la simple et bonne raison que ces restrictions existent déjà en temps normal dans ces pays. Les restrictions sont toujours des outils à destination des sociétés libres. Ainsi, si l’OMS met en œuvre des restrictions pour prévenir les pandémies, ce sont les pays libres qui en sont les plus affectés. C’est peut-être ce qui motive les donateurs privés et la Chine à faire des dons à l’OMS. Pour le PCC, la collaboration entre la Chine et l’OMS n’est qu’une autre « stratégie des ciseaux », et la Chine a de nouveau confié la lame active à un partenaire extérieur : l’OMS.

Préoccupations juridiques

L’OMS prépare donc actuellement deux documents importants aux conséquences majeures : les amendements au Règlement sanitaire international (RSI) (2005) et le traité sur la prévention des pandémies. Les spécialistes du domaine juridique ont fait remarquer que ces deux documents posent plusieurs problèmes. Tout d’abord, l’adoption de ces deux politiques semble s’être faite dans la hâte. Ce qui prend habituellement plusieurs années a été réduit à quelques mois. Compte tenu de cette procédure précipitée et du vote quasi immédiat qui a suivi, il convient de considérer ces deux documents comme une seule et même mesure et non comme deux mesures distinctes, en d’autres termes, comme les deux lames du ciseau.

Selon les experts en droit, les documents peuvent sembler prématurés car ils ne définissent pas précisément les choses. Les règlements indiquent le protocole de déclarations des urgences sanitaires, mais ne définissent pas le moment où la fin d’une urgence sanitaire doit être annoncée. Sans définition d’une fin, les situations d’urgence sanitaire peuvent durer des décennies, et il n’est prévu aucune procédure permettant à un État membre d’exiger la fin d’une situation d’urgence sanitaire.

Les lacunes en terme de définitions englobent d’autres problèmes : les amendements ne prévoient aucun mécanisme de recours. En d’autres termes, les politiques de l’OMS promeuvent un modèle à l’image des systèmes autoritaires, où les dissidents n’ont nulle part où aller. Dans notre système juridique, nous avons l’habitude d’avoir des cours d’appel pour obtenir un deuxième avis. Nous pouvons exprimer notre désaccord devant un maire, un conseil municipal, le Congrès ou la Cour suprême. Tout cela est impossible dans le cadre de la nouvelle réglementation de l’OMS, car les définitions ne prévoient pas ces options.

Parmi les problèmes juridiques, citons également le fait qu’il n’existe aucune définition du degré de gravité, de sorte que même une grippe peut être déclarée pandémique. En d’autres termes, nous pouvons être confrontés à une période pandémique qui ne connaît pas de fin, avec des possibilités infinies pour les entreprises pharmaceutiques de faire adopter vaccins après vaccins.

L’identification du début et de la fin d’une pandémie reste entièrement entre les mains du directeur général de l’OMS, alors que dans le même temps, il n’existe aucun mécanisme permettant de tenir le directeur général responsable de ses décisions et de ses actes.

Un autre aspect important doit être discuté : les amendements à l’IRH (2005) incluent le pouvoir de définir et de contrôler la désinformation. Il s’agit d’une mesure risquée. Si le pouvoir de décider ce qui relève des (vraies) informations ou de la désinformation repose uniquement sur le personnel de l’OMS, alors la liberté du dialogue scientifique est menacée, et le fait de classer une déclaration comme étant de la désinformation devient de la censure : or la censure va à l’encontre de la liberté d’expression. Parmi tous les États membres de l’OMS, les États-Unis font partie des quelques pays qui ont inscrit la liberté d’expression dans leur loi et leur constitution.

Le pouvoir de contrôler la désinformation ne vise pas les pays totalitaires mais les nations libres, ce qui nous donne un autre indice que le contenu spécifique des nouveaux amendements au RSI et du traité de prévention des pandémies vise à sécuriser une structure de pouvoir plutôt qu’à servir la santé des gens.

Pourquoi l’OMS s’efforcerait-elle d’exercer un contrôle centralisé sur les médecins alors que ceux-ci participent activement au dialogue scientifique international? Il semble logique de supposer que si les efforts de l’OMS se concentraient sur l’approvisionnement en eau potable de certains pays, plutôt que d’empêcher les médecins de partager leurs connaissances médicales et leur savoir, cela permettrait de sauver plus de vies. 

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