Les élèves incités à porter le voile et prier à l’école: les services de l’État pointent ces atteintes à la laïcité

Par Emmanuelle Bourdy
26 septembre 2022 13:31 Mis à jour: 27 septembre 2022 08:37

Depuis quelques semaines, des messages circulent sur les réseaux sociaux, invitant les élèves à enfreindre les règles de la laïcité, notamment en portant le voile et en faisant la prière, dans l’enceinte même des établissements scolaires.

Deux notes des services de l’État alertent sur la circulation de messages, provenant de comptes anonymes, circulant notamment principalement sur Twitter et Tik Tok. Ceux-ci s’adressent aux adolescents et les appellent à « contourner l’interdiction », quant au port de signes religieux à l’école, révèle BFMTV ce vendredi 23 septembre. Les services de l’État pointent une « stratégie d’entrisme salafo-frériste ».

« Contourner l’interdiction faite aux élèves de porter le voile à l’école »

Rédigée par les renseignements territoriaux le 27 août dernier, la première note fait état de stratégies développées par la mouvance islamiste, incitant les élèves à « contourner l’interdiction faite aux élèves de porter le voile à l’école » et ainsi déstabiliser les principes de laïcité. Les jeunes garçons sont donc invités à porter des qamis (vêtements amples), et il est demandé aux jeunes femmes de porter des abayas (longues robes descendant jusqu’aux chevilles). Des conseils leur sont même prodigués, une « influenceuse islamiste » suggérant de porter une ceinture par-dessus l’abaya afin de banaliser le vêtement.

De plus, des appels à prier sont également mentionnés dans ces messages anonymes, qui précisent que « l’école n’est pas une contrainte valable » pour ne pas se s’y soumettre. Ainsi, l’élève est exhorté à trouver un endroit durant les pauses, qui peut être soit une salle de classe vide, les toilettes ou un local d’entretien, afin de respecter l’heure de la prière islamique. Ils sont même invités à quitter leur établissement pour cela.

Le but ? faire « entrer des pratiques et rites religieux au sein de l’école »

Les services de renseignements territoriaux craignent de voir ces messages s’élargir aux activités sportives, et plus précisément aux cours de natation dispensés dans le cadre scolaire, avec l’émergence du port du burkini sous couvert de pudeur. Les auteurs de ces messages s’attaquent par ailleurs à la loi de 2004 sur la laïcité et l’interdiction du port du voile, la qualifiant de « liberticide » et dénonçant son caractère « islamophobe ».

Cela incite donc au conflit entre les élèves et les membres de l’encadrement scolaire, qui eux se doivent d’exiger de leurs élèves qu’ils se conforment aux principes de laïcité. Mais ces enseignants-là sont ensuite identifiés sur les réseaux sociaux, voire menacés, par ces militants islamistes. Ces derniers font également pression sur les jeunes filles qui retirent leur voile lorsqu’elles entrent dans l’établissement scolaire, allant jusqu’à prendre des photos d’elles. Les renseignements territoriaux mentionnent sur la note que « ces expressions sont caractéristiques de la stratégie d’entrisme salafo-frériste visant à faire entrer des pratiques et rites religieux au sein de l’école ».

Apporter « une réponse unifiée »

La seconde note, envoyée aux recteurs d’académie, est datée du 16 septembre dernier. Elle porte sur la recrudescence des atteintes à la laïcité durant l’année scolaire 2021/2022. À propos du port des vêtements islamiques dans les établissements scolaires, « les familles dénient fréquemment toute dimension religieuse », précisent les services territoriaux. « Ces discours peuvent masquer une volonté de contournement de la loi sur le port de signes religieux à l’école », indique encore la note.

En guise de réponse à ces messages, les services de l’État veulent apporter « une réponse unifiée ». Les chefs d’établissement ont donc la responsabilité d’interdire le port de signes ou de tenues ostensiblement religieuses. Ils doivent également le faire lorsqu’un élève porte des tenues ou accessoires qui n’ont pas de caractère religieux de prime abord, mais peuvent le devenir par sa volonté. De son côté, le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a déclaré à nos confrères que le gouvernement restait attentif « à toutes manifestations et signes qui portent atteinte à la laïcité à l’école ».

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