Les entreprises allemandes en Chine ont peu confiance et souvent prévoient de se retirer du pays

Par Frank Fang
15 novembre 2019 18:07 Mis à jour: 16 novembre 2019 07:12

Selon une étude publiée le 12 novembre par la Chambre de commerce allemande en Chine (CCAC), plus de 20 % des entreprises allemandes opérant en Chine prévoient de délocaliser leur production hors de ce pays.

Vingt-trois pour cent des 526 sociétés membres de la CCAC qui ont répondu au sondage ont déjà pris la décision ou envisagent de délocaliser leur capacité de production, soit une augmentation par rapport aux 19 % des répondants au même sondage de l’année passée.

Parmi les entreprises qui ont décidé ou prévoient de partir, 71 % en attribuent la raison à l’augmentation des coûts, y compris les coûts de main-d’œuvre ; 33 % ont mentionné un environnement politique défavorable ; 25 %, la guerre commerciale sino-américaine ; et 22 %, les obstacles à l’accès au marché chinois. Les entreprises pouvaient choisir plus d’une raison à signaler dans le sondage.

Selon l’étude de la CCAC, l’Asie du Sud-Est était le premier choix parmi les destinations de relocalisation des entreprises allemandes (52 %), suivie de l’Inde (25 %) et des États-Unis (5 %).

Dans l’ensemble, la guerre commerciale sino-américaine et le ralentissement de l’économie chinoise ont fait en sorte que la confiance des entreprises n’a jamais été aussi faible depuis des années – 83 % des sociétés interrogées ont déclaré qu’elles se sentaient directement ou indirectement touchées par le conflit commercial. Seulement 27 % des entreprises ont mentionné qu’elles s’attendaient à atteindre ou dépasser leurs objectifs prévus pour 2019.

D’après Reuters, au troisième trimestre 2019, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 6 % par rapport à la même période de 2018. C’est le plus faible taux de croissance depuis le premier trimestre de 1992 et il a diminué par rapport au trimestre précédent (6,2 %). La baisse de la croissance a été attribuée par les économistes à la mauvaise performance des industries liées à l’exportation, en particulier du secteur manufacturier.

L’année prochaine « sera probablement marquée par l’incertitude provenant du différend commercial non résolu sino-américain qui est lié au ralentissement de l’économie chinoise et mondiale », a déclaré dans un communiqué Jens Hildebrandt, directeur exécutif de la Chambre de commerce allemande en Chine – Chine du Nord.

Les entreprises allemandes ont également expliqué qu’elles étaient confrontées à de nombreux problèmes commerciaux en Chine, tandis que près de deux entreprises interrogées sur trois  ont confié qu’elles avaient été soumises à des restrictions directes ou indirectes d’accès au marché.

Parmi ces restrictions, on trouve les suivantes : difficultés d’obtention de licence, de certification ou d’approbation de produits ; discrimination lors de la procédure d’appel d’offres et d’appels d’offres pour les projets ; manque de participation à l’élaboration des normes industrielles ; et restrictions commerciales établies par la « liste négative » chinoise qui définit les secteurs interdits aux investissements étrangers.

Selon l’agence d’État chinois Xinhua, Pékin a récemment raccourci cette liste de 48 à 40 secteurs. Par exemple, les restrictions relatives à la propriété des services de télécommunications et de divertissement ont été enlevées.

Les entreprises allemandes ont également identifié deux autres problèmes majeurs : des cadres réglementaires incertains et peu clairs (54 %) et des exigences en matière de transfert de technologie (48 %).

En mars dernier, un rapport du Congrès américain soulignait que les entreprises américaines et étrangères n’avaient « guère d’autres choix » que de former une coentreprise avec des sociétés chinoises en échange d’accès au marché chinois. Dans le cadre de ces coentreprises, les compagnies étrangères devaient transmettre leur propriété intellectuelle et leur technologie à leurs partenaires chinois.

L’étude de la Chambre de commerce allemande en Chine souligne également que les entreprises allemandes ont investi environ 81 milliards d’euros et créé plus d’un million d’emplois en Chine. Toutefois, 37 % de ces entreprises ont déclaré que les démarches de la Chine visant à « uniformiser les règles du jeu » pour les sociétés étrangères étaient insuffisantes.

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