Municipales : les maires annoncent être « impuissants » face à la pauvreté

Photo: : OLIVIER MORIN/AFP via Getty Images
À l’occasion des municipales, les maires s’estiment majoritairement « impuissants » en matière de lutte contre la pauvreté, selon un sondage Ifop diffusé jeudi pour le Secours catholique.
Tarifs adaptés aux moyens de chacun, développement des logements « très » sociaux… « La commune est le bon échelon pour changer la donne », estime Véronique Fayet, présidente nationale du Secours catholique, lors d’une conférence de presse. Mais le maire « a peu de marge de manœuvre » car les « compétences sont souvent partagées avec le département ou avec la préfecture ».
D’après les maires interrogés, principalement de communes rurales, la pauvreté a largement progressé chez les seniors. Pour les communes de plus de 2 000 habitants, ce sont les femmes seules avec enfants qui sont les plus repérées par les maires.
59% en capacité d’aider les seniors
Pour autant, ils se sentent la plupart du temps « pas en mesure » d’aider les plus pauvres : ils sont 74% à déclarer qu’ils ne peuvent pas venir en aide aux chômeurs longue durée, 69% aux migrants, 60% aux mal logés et 56% aux femmes seules avec enfants. Ils sont néanmoins 59% à se dire en capacité d’aider les personnes âgées.
Mais l’étude montre que seule une minorité de communes pratique une tarification sociale pour l’accès à la culture (30%), aux sports et aux loisirs (32%), aux transports (10%) ou aux services d’obsèques (10%). La moitié des communes ne pratique pas de tarifs sociaux pour les cantines scolaires (42%).
Cette enquête, menée régulièrement depuis 1995 par l’Ifop et le Secours catholique, a été réalisée du 9 au 30 janvier, par téléphone, auprès d’un échantillon de 402 maires, représentatif de l’ensemble des communes françaises, soit principalement des maires ruraux.
À l’occasion des municipales, le Secours catholique a lancé une campagne baptisée « Pour que comptent les voix des plus démunis » car « il est temps que le monde politique arrête de construire des solutions sans les personnes concernées », assure Véronique Fayet.

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