Les progrès constants de l’IA pourraient précipiter l’avènement de la semaine de trois jours selon Bill Gates

Gates ne pense pas que l'IA remplacera entièrement les êtres humains, mais les avancées de l'IA pourraient changer le marché du travail « pour toujours » dit-il.

Par Katabella Roberts
25 novembre 2023 11:34 Mis à jour: 25 novembre 2023 11:34

L’adoption de l’intelligence artificielle (IA) pourrait conduire à ce que les humains ne travaillent plus que trois jours par semaine, et ce n’est peut-être pas une mauvaise nouvelle, estime Bill Gates, cofondateur de Microsoft.

Le magnat de la technologie, âgé de 68 ans, a fait part de ses réflexions sur l’avenir du monde du travail lors d’un entretien avec l’humoriste et écrivain américain Trevor Noah lors de son podcast « What Now ».

Le milliardaire philanthrope a souligné que, même s’il ne croit pas que l’IA remplacera entièrement les humains, son expansion et son adoption rapides pourraient changer le marché du travail « pour toujours », ce qui pourrait conduire à une semaine de travail de trois jours pour les êtres humains.

« À court terme, les gains de productivité obtenus grâce à l’IA sont très intéressants », a-t-il déclaré. « L’IA nous débarrasse d’une partie du travail pénible ».

Il a cité l’exemple des professionnels de la santé qui doivent remplir des documents administratifs. L’IA pourrait désormais être utilisée pour « écouter » les patients et aider le personnel à remplir les papiers d’admission.

Cette technologie pourrait également être utilisée pour donner des cours particuliers à des étudiants ou pour fournir des « conseils » médicaux à des personnes vivant dans diverses régions du monde, notamment en Afrique, où l’accès aux soins de santé est limité.

Le milliardaire a donné plus de détail : « Si vous faites un zoom arrière, le but de la vie n’est pas seulement d’accomplir des tâches. Par conséquent, si l’on en arrive à une société où l’on ne travaille que trois jours par semaine ou quelque chose comme ça, c’est probablement une bonne chose. Si les machines peuvent produire toute la nourriture et les autres produits, nous n’aurons pas à travailler autant. »

Augmentation du temps de loisir

Il a reconnu qu’il y aurait probablement des « ajustements » sur le marché du travail en raison de l’IA, mais que selon lui ces ajustements seraient « généralisés » et « se produisaient assez lentement ».

« Si tout avance à un rythme raisonnable et que le gouvernement aide les personnes qui doivent apprendre de nouvelles choses, alors tout va bien », a-t-il déclaré.

« Si vous libérez le travail humain, vous pouvez mieux aider les personnes âgées, avoir des classes plus petites, vous savez, la demande de main-d’œuvre pour faire de bonnes choses est toujours là », a-t-il ajouté. « Et si vous dépassez ce stade, vous disposerez de beaucoup de temps libre et vous devrez trouver quoi en faire ».

Les commentaires de M. Gates interviennent alors que les créateurs de ChatGPT ont prévenu en début d’année que l’IA pourrait « dépasser le niveau de compétence des experts » dans la plupart des domaines au cours des dix prochaines années, la « superintelligence » devenant plus puissante que toutes les « autres technologies auxquelles l’humanité a dû faire face ».

Dans un billet de blog publié en mai, les dirigeants d’OpenAI, dont le PDG Sam Altman – qui a récemment retrouvé son poste -, le cofondateur Greg Brockman et le cofondateur et scientifique en chef Ilya Sutskever, ont jugé « concevable » que, dans les dix prochaines années, les systèmes utilisant l’IA puissent être aussi productifs que l’une des plus grandes entreprises du moment.

Le Forum économique mondial (FEM) a également prévenu que l’utilisation généralisée de l’IA pourrait perturber l’emploi aux États-Unis au cours des cinq prochaines années, avec un impact sur environ 23% des emplois d’ici 2027.

Selon le rapport « 2023 sur l’avenir de l’emploi » du FEM, publié en mai, 69 millions de nouveaux emplois seront probablement créés grâce au recours accru à l’IA, et 83 millions d’emplois pourraient être supprimés, soit une réduction de 14 millions d’emplois, ou 2% du total de l’emploi existant.

Selon le FEM, les emplois de bureau ou de secrétariat, notamment les caissiers de banque, les guichetiers et les employés de billetterie, les employés de saisie de données, les employés des services postaux et les secrétaires administratifs et de direction, connaîtront probablement la plus forte diminution de leur nombre au cours des cinq prochaines années par rapport à leur volume actuel.

Un visiteur lors de la conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (WAIC) à Shanghai, le 7 juillet 2023. (Wang Zhao/AFP via Getty Images)

Amazon va former des millions de personnes à l’IA

Dans le même temps, certains emplois technologiques, notamment ceux axés sur l’IA et l’apprentissage automatique, connaîtraient probablement une augmentation en termes d’emploi.

D’autres experts, dont les économistes de Goldman Sachs, prévoient que deux tiers des professions aux États-Unis pourraient être partiellement automatisées par l’IA.

Plus récemment, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, a déclaré à Bloomberg que la prochaine génération de travailleurs n’aura probablement besoin de se rendre au bureau que 3,5 jours par semaine grâce à l’IA.

« Vos enfants vivront jusqu’à 100 ans et n’auront pas de cancer grâce à la technologie », a déclaré M. Dimon à la publication. « Et littéralement, ils travailleront probablement trois jours et demi par semaine. »

Ces dernières années, de nombreuses entreprises américaines et étrangères ont participé à des programmes pilotes testant la semaine de travail de quatre jours, au cours desquels les employés continuent de percevoir 100% de leur salaire.

Les partisans de cette initiative estiment que la réduction des heures de bureau améliorera la productivité des entreprises, la santé et le bien-être des travailleurs, stimulera le recrutement, fidélisera les employés et réduira l’empreinte carbone des entreprises en diminuant les trajets domicile-travail et la consommation d’énergie.

De façon smililaire, Amazon a récemment fait part de sa volonté de former des millions de personnes à l’IA de par le monde, dans un contexte de besoin croissant d’une main-d’œuvre compétente en la matière.

L’entreprise a déclaré qu’elle entendait offrir gratuitement à 2 millions de personnes à travers le monde, d’ici à 2025, une formation et un enseignement sur les compétences en matière d’IA, notamment sur la manière d’utiliser la technologie d’IA générative sous-jacente aux modèles basés sur le langage, tels que ChatGPT.

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