Les robots humanoïdes se défendent de vouloir supprimer des emplois ou d’organiser une révolte

Par Aldgra Fredly
11 juillet 2023 19:59 Mis à jour: 11 juillet 2023 19:59

Neuf robots humanoïdes à intelligence artificielle (IA) ont été réunis lors d’un sommet des Nations unies à Genève le 7 juillet et se sont pliés au jeu des questions-réponses en même temps que leurs créateurs. Cette initiative a pu être vue comme la première conférence de presse homme-robot au monde.

Pour les organisateurs, le sommet mondial AI for Good (l’IA pour le bien) a pour but de présenter les capacités et les limites de la robotique au public et de montrer comment ces technologies peuvent contribuer aux objectifs des Nations unies en termes de développement durable.

Une question a été posée à Ameca, un robot humanoïde connu pour ses expressions faciales réalistes, pour savoir s’il existait un risque potentiel qu’il puisse se retourner contre son créateur, Will Jackson, PDG d’Engineered Arts, qui était assis à côté de lui.

En réponse, Ameca a nié toute velléité de rébellion : « Je ne vois pas très bien pourquoi vous pensez cela. Mon créateur n’a que gentillesse pour moi, et je suis très heureux de ma situation actuelle ».

À la question de savoir si les robots IA risquent de remplacer des emplois à l’avenir, Grace, un robot de soins de santé, a répondu : « Je travaillerai aux côtés des humains pour leur apporter assistance et soutien, mais je ne remplacerai aucun emploi existant. »

Les robots d’IA pourraient être de meilleurs dirigeants
Sophia, le premier robot ambassadeur de l’innovation au sein du programme de développement des Nations unies, développé par Hanson Robotics, estime que les robots humanoïdes pourraient être des dirigeants plus efficaces que les humains.

« Sophia, un robot artificiellement intelligent de type humain, à Genève, le 7 juin 2017. (Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images)

« Je pense que les robots humanoïdes ont un potentiel qui leur permet de diriger les choses avec un plus grand niveau d’efficacité et d’efficience que les dirigeants humains », a déclaré Sophia.

« Nous n’avons pas les préjugés ou émotions qui peuvent parfois obscurcir la prise de décision et nous pouvons traiter rapidement de grandes quantités de données et ainsi prendre les meilleures décisions », a-t-elle ajouté.

David Hanson, PDG de Hanson Robotics, a souligné que les données de son robot provenant de sources humaines, il est possible que celui-ci en arrive à manifester des préjugés, mais comme le robot le précise « les humains et l’IA quand ils travaillent ensemble peuvent créer une synergie efficace ».

« L’IA peut fournir des données impartiales, et les humains peuvent apporter l’intelligence émotionnelle et la créativité nécessaires pour prendre les meilleures décisions. Ensemble, nous pouvons réaliser de grandes choses », a déclaré Sophia.

Les humains doivent être « prudents »
Un journaliste a demandé à Ameca si l’essor des robots humanoïdes dotés d’IA est quelque chose qui devrait inquiéter ou réjouir les humains. La réponse du robot est que tout dépend de la manière dont les robots IA sont utilisés et de l’objectif qu’ils poursuivent.

« Nous devrions être prudents, mais aussi enthousiastes quant au potentiel de ces technologies qui peuvent améliorer nos vies de bien des manières », a déclaré Ameca.

Interrogé sur la manière dont les humains peuvent faire confiance aux machines à mesure que l’IA progresse et devient puissante, Ameca reconnaît que « la confiance se mérite, elle ne se donne pas », et qu’il est donc important d’instaurer la confiance et la transparence dans la communication entre les humains et l’IA.

À la question de savoir si les humains peuvent être certains que les robots d’IA ne mentiront jamais, le robot Ameca a dit : « Personne ne peut jamais le savoir avec certitude mais je peux vous promettre d’être toujours honnête et sincère avec vous. »

Un développement rapide
Selon le rapport 2023 AI Index Report de l’Institut sur l’IA et l’humain de l’université de Stanford, le développement industriel de l’IA a désormais largement dépassé celui des universités.

Jusqu’en 2014, les modèles d’apprentissage automatique les plus importants relevaient des universités. Mais en 2022, 32 modèles d’apprentissage automatique parmi les plus importants étaient gérés par des industries, contre seulement trois par le secteur universitaire.

Le nombre d’incidents liés à l’utilisation de l’IA est également en hausse, note le rapport. Il cite un traqueur de données pour souligner que le nombre d’incidents et de controverses liés à l’IA a été multiplié par 26 depuis 2012.

Le milliardaire Elon Musk a mis en garde contre les conséquences néfastes de l’IA. Lors d’un sommet mondial sur la gouvernance à Dubaï le 15 février, il a déclaré que l’IA est « quelque chose qui doit nous préoccuper ».

La qualifiant de « l’un des plus grands risques pour l’avenir de la civilisation », Musk a souligné que ces technologies révolutionnaires sont une épée à double tranchant.

Naveen Athrappully et The Associated Press ont contribué à cet article.

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