L’idéologie de la « Grande Réinitialisation » décortiquée par l’universitaire John Laughland

Par Jean Dutreuil
16 août 2021 14:12 Mis à jour: 16 août 2021 14:12
John Laughland est un universitaire britannique. Il vient de publier « La Grande Réinitialisation; Analyse du projet de société du Forum Économique Mondial » pour le center d’analyses et de prospectives de l’ISSEP dans laquelle il décortique l’idéologie du Forum et de son directeur Klaus Schwab, auteur d’un livre ayant fait du bruit « Covid-19: la Grande Réinitialisation ».
Selon John Laughland, « le Forum économique mondial est surtout connu pour ses réunions annuelles dans la station de Davos dans les Alpes suisses. Ce forum est une association dont l’objectif statutaire est de contribuer à « l’amélioration du monde ». À ces réunions participent des hommes et des femmes politiques ou d’affaires, des chefs d’organisations internationales, des chercheurs et des universitaires ainsi que des personnalités connues. Durant quatre jours se réunissent près de 3000 participants venus de plus de 110 pays différents. Ses origines remontent au début des années 70 quand Klaus Schwab, alors jeune professeur de management à l’université de Genève, créa le Forum européen du management. Celui-ci devint le Forum économique mondial en 1987″ (page 7).
Comme le rappelle Philippe de Villiers dans le n°4403 de Valeurs Actuelles, pour Klaus Schwab, la mondialisation est devenue nocive du fait qu’elle émet trop de CO2. Il est donc nécessaire de généraliser le télétravail, d’éviter la voiture en ville, de freiner le trafic aérien, de convertir le nucléaire à l’éolien, de pointer l’industrie car elle pollue et surtout de créer une nouvelle normalité par « la fusion de nos identités physique, numérique et biologique » notamment pour généraliser la traçabilité des individus et les inciter à réduire leur liberté de circulation. Pour Klaus Schwab, la pandémie du Covid 19 est une opportunité donnée aux dirigeants de la planète pour freiner la globalisation et ainsi décarboner. Il ne faut pas revenir au monde d’avant. Il écrit dans son livre: « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. Pour faire court, la réponse est: jamais. »
Selon Davos, pour gérer les problèmes de la mondialisation, il est utile de tendre vers une gouvernance mondiale car les États-nations sont une structure trop petite. Ils doivent servir seulement de bras d’exécution des directives globales. Les chefs d’État ne doivent plus se comporter en politicien prenant acte des multiples contradictions qui traversent leur peuple mais en managers qui dirigent de manière autoritaire leur pays qu’il est nécessaire d’amener d’un point A à un point B. Le Forum a un tropisme de gauche. Il est internationaliste, immigrationniste et prône le multiculturalisme, le transhumanisme et l’émancipation individuelle. Il souhaite un endettement massif des États dans l’aide sociale pour inclure dans la société des chômeurs toujours plus nombreux du fait de l’IA et de la robotisation du travail.
Les élites du Forum ont une admiration pour la Chine et son État techno-totalitaire. Elles jugent que ce pays a bien géré la pandémie et qu’il est un modèle à suivre pour réguler la mondialisation. Elles n’ont pas apprécié que Trump ouvre une guerre commerciale avec la Chine et sont rassurées de l’élection de Biden. De nombreuses personnalités chinoises sont reçues au Forum et depuis 2007 est organisé chaque année un « Davos de l’été » en Chine.
À l’aune de ces informations, on comprend mieux l’exercice autocratique du pouvoir par Emmanuel Macron qui fut nommé « Young leader » en 2013 par la France China Foundation puis « Young global leader » par Klaus Schwab en 2016. Ce modèle autoritaire est en train de séduire de nombreuses élites occidentales. Malgré un virus qui tue peu, elles risquent d’en profiter pour imposer des mesures liberticides durant plusieurs années afin d’atteindre cette chimère qu’est la « neutralité carbone ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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