L’Islande s’inquiète d’une série d’actes violents : « Les groupes criminels sont de plus en plus organisés »

Par Epoch Times avec AFP
11 avril 2022 19:10 Mis à jour: 11 avril 2022 19:24

Adieu, « pays le plus paisible du monde » ? Plusieurs fusillades et attaques à l’arme blanche sont venues perturber ces derniers mois l’habituelle quiétude de l’Islande, liées selon la police à des bandes criminelles.

Au sommet de l’Indice mondial pour la paix (Global Peace Index) depuis son intégration au classement en 2008, la petite nation de 375.000 habitants est plus habituée aux récits de crimes dans ses célèbres polars qu’à la une des médias.

« Une arme à feu pour les Islandais symbolise le sport ou la chasse« , souligne le sociologue Helgi Gunnlaugsson.

Seuls quatre homicides par arme à feu ont eu lieu sur l’île depuis 2000. Mais en un peu plus d’un an, quatre fusillades se sont déjà produites, dont une mortelle.

« Il faut cinq à dix ans pour voir en Islande ce que l’on observe ailleurs en Europe »

« Les groupes criminels en Islande sont de plus en plus organisés », analyse la criminologue Margrét Valdimarsdóttir. « Ils ont plus de liens avec des groupes internationaux que ce que nous observions auparavant, ce qui peut être un défi pour nos forces de police ».

« Nous avons coutume de dire qu’il faut cinq à dix ans pour voir en Islande ce que l’on observe ailleurs en Europe », explique Runólfur Thórhallsson, commissaire à l’unité d’élite de la police islandaise.

L’Islande est l’un des rares pays au monde où la police ne porte pas d’arme dans l’exercice de ses fonctions officielles.

Depuis fin 2015, les voitures de service sont cependant équipées d’armes de poing dans des coffres-forts spéciaux, une mesure prise après les attentats d’Oslo et d’Utøya en 2011.

Seul un nombre restreint de policiers de l’unité d’élite, la Viking squad, sont lourdement équipés en permanence : gilets pare-balles, armes semi-automatiques ou encore boucliers balistiques.

« Nous observons une tendance où les individus de notre monde criminel sont moins hésitants à utiliser des armes, plus avec des couteaux d’ailleurs que des armes à feu », note M. Thórhallsson, reconnaissant être quelque peu… désarmé pour en expliquer les raisons.

Avec 682 policiers en 2021, l’Islande compte les effectifs proportionnellement les plus faibles d’Europe derrière la Finlande, selon Eurostat, avec un niveau près de deux fois inférieur à la moyenne européenne.

Studlar, une institution gouvernementale située en périphérie de Reykjavík, s’occupe d’enfants et adolescents de 12 à 18 ans en difficulté – problèmes de drogue, criminalité, graves troubles du comportement…

Pour ce père de famille de 43 ans, avec « certains des enfants qui arrivent dans cette institution, on pouvait percevoir dès l’âge de six ans qu’ils finiraient ici ».

« C’est important de noter que l’Islande est toujours un pays qui a un taux de criminalité extrêmement bas », tempère Mme Valdimarsdóttir.

« Mais, du moins selon la police, nous voyons plus d’agressions violentes en Islande ».

 

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