Pékin coule : la mégalopole chinoise s’effondre de 11 cm par an

1 juillet 2016 09:05 Mis à jour: 9 juillet 2016 00:03

En plus des épais brouillards, du fléau de la pollution des rivières, les résidents de Pékin doivent composer avec les dolines – trous géants – et les amas d’ordures. Ils assistent également à la subsidence de leur ville.

La métropole chinoise, qui abrite une population de plus de 20 millions d’habitants sur 13 arrondissements et 5 districts pour une superficie totale de 16 800 km², s’enlise de 11 centimètres par an dans certaines régions, selon les résultats d’observations satellitaires, publiés dans l’édition du mois de juin de la revue Remote Sensing (télédétection).

« À l’échelle de la planète, Pékin est l’une des villes les plus déficitaires en eau. En raison de la surexploitation de ses eaux souterraines, la région de la capitale souffre d’affaissement de son sol depuis 1935 », précisent les chercheurs pékinois dans le résumé de leur étude.

La recherche a révélé que la métropole avait épuisé une grande partie de ses réserves d’eaux souterraines, provoquant un phénomène de subsidence – affaissement de la surface de la croûte terrestre.

Le rapport stipule que « Pékin qui est située à l’extrémité nord de la plaine de Chine du Nord, est la cinquième ville la plus déficitaire en eau au monde. Les ressources hydrauliques souterraines constituent la principale source d’eau pour les activités industrielles, agricoles et ménagères. Avec l’accroissement rapide de sa population urbaine, la demande en eau a explosé dans la mégapole ».

Les chercheurs ont utilisé les données GPS et l’imagerie par satellite pour compiler leurs résultats. Ils ont analysé les tendances topographiques entre 2003 et 2010, avant de conclure à un enlisement de la ville.

L’étude montre que ce sont les quartiers centraux de Pékin qui sombrent le plus vite. Les auteurs de l’étude avertissent que si la subsidence se poursuit, la perte progressive ou l’affaissement des terres présentera une menace de sécurité pour la capitale et aura « un fort impact sur l’exploitation des trains ».

Les districts de Chaoyang, de Changping, de Shunyi et de Tongzhou sont les zones les plus gravement touchées. Chaoyang – site des hôtels et bureaux de grande hauteur du Centre des affaires du district de Pékin – a été identifiée comme la zone la plus gravement touchée par les problèmes fonciers, selon l’étude.

Pour les chercheurs, la majeure partie de l’approvisionnement en eau de Pékin provient des eaux souterraines, dont l’extraction agressive assèche le sol souterrain et provoque l’enlisement de la ville.

Le rapport ajoute que la subsidence du sol « en terme de géorisque constitue une grave menace pour la sécurité des infrastructures publiques et urbaines ».

Un problème national

Pékin n’est pas la seule ville chinoise confrontée aux problèmes d’affaissement des sols. Le China Daily, un média d’État, a rapporté en 2012 que 50 villes chinoises coulaient, endommageant des bâtiments, des pipelines, des ponts et des systèmes de drainage urbain. Le rapport a précisé que l’ancienne capitale chinoise, Xi’an, située dans la province du Shaanxi au nord-ouest du pays s’était affaissée de plus de 20 centimètres depuis 1959.

Zhang Zuozhen, vice-président de l’institut de surveillance Géologique Environnementale de Chine, a déclaré au China Daily qu’à l’échelle de toute la Chine, ce ne sont pas moins de 79 000 kilomètres carrés de terres qui se sont enlisées de plus de 20 centimètres.

Malheureusement la Chine ne peut même pas se tourner vers les eaux de ses rivières – selon le ministère des Ressources hydrauliques du pays, car environ 55% des 50 000 rivières en Chine dans les années 1990 ont aujourd’hui disparu, selon un rapport de 2014 publié par The Ecologist.

 La destination d’investissements

Indépendamment du statut de Londres en tant que centre financier mondial, le Royaume-Uni a été la destination principale des investissements provenant de la Chine.

Selon un rapport conjoint du Rhodium Groupe et de l’Institut Mercator d’études de la Chine à Berlin, les investissements étrangers directs de la Chine au Royaume-Uni s’élevaient entre 2000 et 2015 à 15,1 milliards d’euros – les plus importants dans toute l’Europe – et représentaient 25% de tous les investissements chinois dans l’UE.

Wang Jianlin, l’homme le plus riche de Chine et président de la société de promotion immobilière Dalian Wanda, prévenait des risques de retrait des entreprises chinoises du Royaume-Uni en cas de Brexit.

Suite au Brexit, les relations incertaines du Royaume-Uni avec l’Europe continentale remettent en question l’efficacité des investissements chinois. Une situation post-Brexit qui limite l’accès du Royaume-Uni au reste de l’UE aurait un effet dévastateur pour les multinationales chinoises qui cherchaient à pénétrer l’Europe via le Royaume-Uni.

Version anglaise : Beijing Is Going Down: The City Is Sinking by 4.5 Inches Every Year

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