« Méthodes staliniennes » : Raquel Garrido charge Jean-Luc Mélenchon et dénonce les purges internes au sein de LFI

Par Emmanuelle Bourdy
7 mai 2025 11:04 Mis à jour: 7 mai 2025 11:04

Alors que le livre-enquête La Meute sort ce mercredi 7 mai, révélant le fonctionnement interne du parti La France insoumise et l’autorité de son chef Jean-Luc Mélenchon, l’ancienne députée LFI Raquel Garrido a fustigé ce dernier, pointant ses « méthodes staliniennes ».

La parution du livre-enquête La Meute, qui dénonce les méthodes controversées de La France insoumise, plonge le mouvement de gauche radicale dans une situation embarrassante. On y apprend qu’au sein de ce parti, les intimidations et les menaces seraient des pratiques courantes, selon les auteurs de l’ouvrage, à savoir les journalistes Charlotte Belaïch (Libération) et Olivier Pérou (Le Monde). C’est en tout cas ce qu’a confirmé ce mardi sur BFMTV Raquel Garrido, qui estime nécessaire d’exclure le chef de file du groupe LFI car il nuit plus qu’il ne sert son parti.

Des « phénomènes d’emprise » au sein du parti

La Meute – qui est le fruit d’un travail de deux ans au cours duquel les deux journalistes ont interrogé 200 personnes – décrit une formation totalement organisée autour de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Il explique notamment que Raquel Garrido, tout comme d’autres personnalités politiques du mouvement, ont été victimes d’une « purge ». Parmi elles, Alexis Corbière, Clémentine Autain, François Ruffin ou encore Danielle Simonnet pour ne citer qu’eux.

Abordant la question des « phénomènes d’emprise » au sein du parti de Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido a expliqué à nos confrères ce mardi que s’il y a autant besoin de « faire des purges, d’exclure et de faire preuve de discipline féroce, c’est en fait précisément parce qu’il y a de la contestation ».

Elle ne veut pas que toute la gauche meure à cause de Jean-Luc Mélenchon

Elle a souligné qu’il y avait eu deux périodes dans l’histoire de La France insoumise, la première allant jusqu’à 2022. À partir de cette année-là, un nouveau programme est venu « rompre avec la période Hollande » et celui-ci a été mis au bénéfice de toute la gauche avec l’objectif de la réunifier. Cela a donné naissance à la Nupes et a ouvert « un espoir pour toute la gauche ». Cependant, c’est aussi à partir de là qu’il y a eu un « choc à l’intérieur de La France insoumise », parce que Jean-Luc Mélenchon, après avoir lancé la Nupes, a voulu « revenir en arrière », a expliqué l’ancienne Insoumise.

Voyant qu’il n’était pas le « candidat naturel de l’espace de la Nupes », Jean-Luc Mélenchon a préféré « casser la Nupes ». « Ce que je ne veux pas, c’est que toute la gauche meure à cause de La France insoumise, et plus précisément à cause de Jean-Luc Mélenchon », a martelé la compagne d’Alexis Corbière.

Alors que de nombreuses personnes du parti étaient attachées à ce nouveau programme commun promettant, selon Raquel Garrido, d’aller jusqu’à la victoire « face au macronisme et face à l’extrême droite », qu’il y a eu besoin de « faire des purges, des procès en sorcellerie, des méthodes staliniennes », a-t-elle pointé.

Des rapports humains « détestables »

« Sur les rapports humains, dans ce monde mélenchoniste, je confirme que ce sont des rapports humains qui sont détestables », a-t-elle confirmé. « En ce qui me concerne, moi j’ai épousé une cause, je n’ai pas épousé un leader », a-t-elle poursuivi, mentionnant qu’elle ne cherchait pas à être « aimée de Mélenchon ».

Concernant les accusations d’antisémitisme visant le parti, Raquel Garrido a affirmé que « La France insoumise n’est pas antisémite ». Toutefois, elle estime nécessaire que Jean-Luc Mélenchon soit empêché de nuire à LFI et au Front populaire par ses déclarations isolées qui ne représentent pas le mouvement selon elle. Elle a insisté sur le fait que Jean-Luc Mélenchon représente « un handicap très sérieux » pour son parti, en vue des prochaines élections présidentielles.

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