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Montpellier: quand l’art soigne les troubles psychiques

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Un atelier artistique organisé pour les patients suivis par le service psychiatrique du CHU de Montpellier au musée contemporain MO.CO à Montpellier, le 7 janvier 2023.

Photo: : SYLVAIN THOMAS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

Sous le haut plafond de l’ancienne école de pharmacie de Montpellier, reconvertie en centre d’art contemporain, André, Kevin et Ambre travaillent la terre glaise sous le regard d’une artiste. Envoyés par leur psychiatre, ils participent à un programme pilote d' »art sur ordonnance ».
D’âges et de parcours de vie très différents, mais avec en commun des épisodes dépressifs ou d’anxiété, ces trois patients, suivis par le département d’urgences et post-urgences psychiatriques (Dupup) de l’hôpital universitaire de Montpellier, n’étaient jusqu’ici pas particulièrement intéressés par l’art. Mais ils ont pourtant respecté à la lettre ce traitement particulier, l’espace de quelques semaines.
Pour le Mo.Co, le centre d’art contemporain de la ville, et le département de psychiatrie de l’hôpital universitaire, la « conviction » est partagée: il y a une « urgente nécessité à sensibiliser le public aux avantages de l’engagement artistique pour la santé mentale », insiste le professeur Philippe Courtet, du CHU de Montpellier.
Inédit en France, ce projet, inspiré d’expériences menées en Belgique, au Canada ou au Royaume-Uni, à une ambition, « faire sortir les patients de l’hôpital en leur prescrivant de l’art », ajoute le professeur.
« Art sur ordonnance »
En 2022, ce programme a concerné trois groupes d’une dizaine de patients. Au programme : des parcours artistiques d’un mois, mêlant visites d’expositions et ateliers de pratiques artistiques. À chaque séance, ils étaient accompagnés d’un étudiant des beaux-arts et d’un interne en psychiatrie, notamment chargé de l’évaluation scientifique du projet.
Entièrement gratuit pour les participants, « l’art sur ordonnance » est financé par le Mo.Co, l’Agence régionale de Santé, la Direction régionale des affaires culturelle (Drac), ainsi que la ville et de la métropole de Montpellier, qui compte dans ses murs la plus ancienne faculté de médecine du monde encore en activité.
« On espère que ce programme pourra s’étendre à tous et faire l’objet d’un remboursement par la sécurité sociale », plaide le directeur du Mo.Co, Numa Hambursin, en soulignant qu’au Canada les médecins traitant peuvent déjà prescrire jusqu’à 50 visites de musées par an à leurs patients.